L’Europe centrale oubliée sous les eaux
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Prune AntoineSi une sécheresse sévère souffle sur la péninsule ibérique , la Roumanie et la Bulgarie sont dévastées par les inondations. Où l'inaction des politiciens locaux est aggravée par le silence du reste de l’Europe.
Alors que l’Espagne et le Portugual suffoquent sous une vague de chaleur tropicale et scrutent désespèrement le ciel à la recherche de nuages de pluie, le sud-est du continent est inondé depuis la fin du mois de mai. Mais l’opinion publique européenne ne prête que peu d’attention au désastre qui se produit actuellement en Roumanie et en Bulgarie. Les chaînes de télévision et les agences de presse occidentales n’ont consacré que de brefs reportages sur la pluie battante, les éclairs et les averses de grêle qui ont causé la mort de plusieurs dizaines de personnes et de milliers d’animaux. Tandis que toute la presse bulgare s’émeut du sort d’un vieil homme malade, noyé dans sa propre maison envahie par les eaux, à peine quelques Européens de l’ouest ont entendu parler de la destruction de près de 10 000 foyers en Transylvannie. Comme la plupart de ces habitations avaient été bâties sans autorisations officielles, les résidents ne peuvent prétendre à une quelconque indemnisation par l’Etat ou les sociétés d’assurances privées. Les victimes pensent déjà à l’hiver prochain, susceptible de faire chuter les températures aux alentours de – 20 °C. Environ un cinquième des champs de blé bulgares sont inondés et une grande partie des récoltes complétement dévastées. Les rues, les ponts, les voies ferrées, les canalisations ont toutes été détruites et beaucoup de région n’ont plus accès au gaz et à l’électricité. Le coût de la vie quotidienne a augmenté et en Bulgarie, où le revenu moyen tourne autour de 130 euros par mois, cette hausse des prix va conduire à un manque de nourriture pour de nombreuses personnes dans les mois à venir.
Un désastre ignoré des hommes politiques
Mais les politiques sont trop absorbés par leurs propres jeux de pouvoir pour se préoccuper du sort de leurs concitoyens. En Roumanie, le Premier Ministre Popescu-Tariceanu hésite à précipiter la tenue d’élections anticipées afin de conforter sa majorité. A Sofia, depuis l’incapacité des élections de juin à produire une majorité claire, les coalitions en place se disputent les ministères et le pouvoir comme dans un souk turc. Pendant ce temps, les partis perdants du scrutin tentent de faire main-basse sur les propriétés de valeur de la capitale et de la côte de la Mer Noire, en cassant des prix d’acquisition qu’ils avaient eux-même mis en place. L’homme de la rue sans toit ni moyen de subsistance a été complétement oublié par les politiciens, qu’ils soient de droite ou de gauche. Et la seule solution que Milen Velchev, le ministre des Finances sortant a réussi à apporter à la catastrophe a été une lettre appelant à l’aide la Commission Européenne. La Bulgarie n’a pas perçu l’intégralité des 125 millions d’euros dont elle a besoin pour couvrir les dégâts provoqués par ces inondations. Mais ce n’est pas seulement à la Commission de reconnaître la misère des populations vivant en Bulgarie et en Roumanie, censées intégrer l’Union en 2007. De l’océan Atlantique à la mer Baltique, les conséquences croissantes des catastrophes naturelles nous concernent tous.
Translated from Südosteuropa: Vergessen in der Flut