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L'Ethiopie ou l'exemple d'une économie verte ambitieuse

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Selon un communiqué publié sur le site de la convention des Nations unies pour le changement climatique, l'Ethiopie a présenté un des projets les plus aboutis et les plus ambitieux en matière de lutte contre le réchauffement de la planète en prévision de la Conférence COP21 organisée à Paris en décembre prochain. 

Un projet qui s'appuie pour une large part sur un fort développement des énergies hydraulique, solaire et éolienne dans le but de résorber le déficit énergétique national actuel. 

Addis Abeba s'est fixé pour objectif de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 64% d'ici à 2030, une proportion record parmi tous les projets présentés jusqu'à présent et qui dénote ainsi d'une réelle volonté de bâtir un développement économique et social à la fois équitable, durable et respectueux de l'environnement. Le gouvernement éthiopien envisage selon ce "plan climat" de réduire ses émissions via le développement des énergies renouvelables, l'adoption de pratiques et de technologies propres dans l'agriculture, le bâtiment ou le transport, et le ralentissement du déboisement. 

A l'heure actuelle, plus de 75% des 94 millions d’éthiopiens, principalement dans les campagnes, ne sont pas connectés au réseau électrique. Ceux qui le sont souffrent de coupures électriques très fréquentes et les autres dépendent entièrement de poêles à bois, source importante de dioxyde de carbone. Les besoins en énergie sont donc énormes pour un pays qui devra accroître sa production électrique de 20 à 25% par an dans les années à venir. 

Le gouvernement éthiopien a lancé pour cela de grands projets d'infrastructure afin d'augmenter la production d'énergie renouvelable, dont la construction du barrage de Grand Renaissance sur la rivière du Nil Bleu, qui disposera d'une puissance de 6.000 MW en 2017. L'Ethiopie a également construit plusieurs parcs éoliens et des projets géothermiques au cours des dernières années, et prévoit l'installation de 28.000 systèmes solaires individuels sur les habitations avec l'aide de la Banque mondiale. 

"Notre priorité reste le développement de l'hydroélectricité, mais nous ne pouvons pas en dépendre totalement. Nous savons que nous serons affectés par le changement climatique. C'est pourquoi nous développons aussi l'éolien, la géothermie et le solaire", explique le ministre éthiopien de l'Energie et de l'Eau, Wondimu Tekle.

De son côté, Tim Gore, conseiller international sur le climat pour l'ONG Oxfam, a salué les efforts envisagés par l'Ethiopie. "La stratégie de l'Ethiopie pour bâtir une économie verte résiliente au changement climatique montre la voie aux pays riches comme l'Australie ou le Japon qui doivent encore annoncer leurs engagements avant le sommet climatique de Paris", a-t-il déclaré.

L'Ethiopie est en effet le douzième pays à travers le monde et le troisième pays africain à présenter sa contribution à la conférence sur le climat de Paris, après le Gabon et le Maroc. Le Gabon, via l'initiative de son Président Ali Bongo devrait par ailleurs accueillir prochainement la première conférence internationale des pays du Sud pour le climat organisée à Libreville le 29 août 2015 par la société Richard Attias & Associés. Un événement baptisé "Climate South Initiative", qui tentera de rassembler les nations africaines, asiatiques et sud-américaines autour d'un projet collectif et de propositions concrètes contre le changement climatique.