Les vins dans la tourmente financière
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Gilles PansuLe champagne doit céder la place à d'autres vins tout aussi délicieux, mais moins chers. Et certains producteurs gagnent en popularité grâce à la crise !
La crise financière a éclaté en pleine période de vendange et malgré une bonne année pour la récolte, peu nombreux sont ceux qui vont se réjouir à l’idée de 2009. La 148e édition de la vente aux enchères des Hospices de Beaune, la capitale des vins de Bourgogne a enregistré une chute des prix de 26 % par rapport à l'année dernière. Il ne faut pas s'étonner si, au paroxysme de la plus grave crise financière depuis la Grande dépression de 1929, rares sont ceux qui peuvent s'offrir un Clos de la Roche ou un Cyrot Chaudron à 30 000 euros, même à ce prix-là, une véritable affaire d'après certains connaisseurs !
Moins de Champagne au réveillon
Les importateurs de Champagne ne sont pas à la fête. Delphine Veissière, auteur du livre Envie de Champagne - 365 jours par an (Trenta editore, 2007), ne se fait pas d'illusions : « L'effet de la crise financière sur la consommation de Champagne est indéniable. C'est un phénomène de panique qui a été alimenté par des annonces et qui a eu des effets négatifs sur le budget des ménages. Le consommateur final évite les sorties au restaurant, beaucoup de repas d'affaires ont été annulés, les commandes de cadeaux de Noël ont été réduites. » Ainsi, pour la première fois, même les consommateurs de Champagne qui d'habitude ne connaissent pas la crise ont reconsidéré la note.
Montepulciano d'Abruzzo : cote à la hausse
Malgré les problèmes économiques, des entreprises pourraient tirer profit de la crise. En effet, le consommateur qui ne pourra plus s'offrir certaines bouteilles, se rabattra sûrement sur des vins moins coûteux, mais toujours de qualité. C'est l'opinion de Marina Cvetic, productrice du Montepulciano d'Abruzzo Masciarelli : « En ce moment, certains des vins les plus chers se vendent moins bien tandis que les autres se vendent un peu mieux. » D'ailleurs, le New York Times lui-même a classé justement le Montepulciano d'Abruzzo dans la liste des vins à prendre en considération pour répondre à la crise financière. Alors est-ce qu'on va réussir à passer Noël dignement ? Pour le producteur, le vendeur ou le consommateur, le défi est le même : rechercher des vins à des prix abordables mais qui flattent le palais d'une manière agréable. Espérons qu'on y arrivera. Bonne fêtes et à la votre !
Translated from Il vino e la crisi finanziaria: una cattiva annata