Les Tchèques de moins en moins farouches au lit
Published on
Translation by:
Philippe-Alexandre SaulnierLa jeune génération serait-elle plus coincée ? Héritiers de parents libertins, les jeunes prennent leurs précautions en Tchéquie et manifestent plus de constance dans leurs rapports amoureux. Une révolution sexuelle… à rebrousse-poil.
Côté sexe, les Tchèques ont la réputation d’être plutôt ouverts. Il suffit pour s’en convaincre de jeter un coup d’œil aux devantures des kiosques à journaux qui croulent littéralement sous le poids des revues pornos. Il y en a pour tous les âges et pour tous les goûts. Quant à Internet, n’en parlons pas : les contacts « rapprochés » via la toile se font sur pas moins de 20 sites spécialisés très complets en langue tchèque. A la télé, il n’est pas rare que la publicité adopte souvent un ton résolument grivois comme dans ce slogan d’une marque de schnaps qui, pour vanter les vertus du tonique remontant, annonce que « même les hommes ont leurs ragnagnas ». Loin de se montrer offusquées par de telles allusions, les femmes tchèques, au contraire, s’en amusent.
La fidélité devient tendance
En Tchéquie, depuis dix ans, la question du sexe revient régulièrement à la Une des sondages. Ceux-ci nous apprennent que deux tiers des hommes mariés et la moitié des femmes, n’en ayant pas moins juré fidélité à leurs conjoints, avouent avoir été tentés par quelques aventures extra conjugales… Alors que dans tout le pays, le taux de divorce atteint tout de même 50 %, la raison principale invoquée afin de justifier une séparation n’est en aucun cas l’infidélité, mais plutôt l’incompatibilité des conceptions de vie entre partenaires.
Cependant, en l’espace de dix ans, l’adultère a opéré un net recul dans les statistiques. Seulement 55 % des hommes mariés et 34 % des épouses reconnaissent avoir été sexuellement infidèles. Si à la lumière des normes européennes en vigueur, cet indice reste malgré tout très élevé, au regard de la réalité tchèque, cela traduit un changement très net. D’après les sondages, bien que les hommes cocufient encore allègrement leur moitié, à les entendre, c’est avant tout l’occasion qui fait le larron. En revanche, lorsque les femmes s’enflamment, elles reconnaissent s’engager dans des passions amoureuses de plus longue durée.
De la libido, pas des autos !
A en croire les sexologues, l’âge moyen du dé-pucelage et des premiers émois amoureux varie peu d’une génération à l’autre. Ephèbes et nymphettes tentent leurs timides approches initiales vers l’âge de quinze ans. Un an plus tard commence la découverte proprement dite du sexe opposé. Puis, ébauchés à l’approche de la 17e année, viennent ensuite les premiers attouchements sérieux. A 18 ans, finis les gammes et les arpèges : on passe enfin à l’offensive ! A ces jeux de l’amour et du hasard, rien ne semble différencier les anciens des modernes… si ce n’est que la génération actuelle prend beaucoup plus de précautions au moment crucial du passage à l’acte.
En effet, 35 % des novices ont inscrit le préservatif comme un élément clef à leur trousseau post-pubère alors que, chez leurs aînés, ce réflexe ne concerne plus que 19 % des personnes interrogées. En outre, parmi les plus jeunes, le nombre de personnes qui admettent avoir connu un changement fréquent de partenaires amorce une décrue sensible. A la différence des Américains du même âge, la jeune génération tchèque ne prise pas particulièrement l’auto pour assouvir sa libido. La première expérience sexuelle s’accommode plus volontiers du plein air. Mais, si la possibilité de s’ébattre librement à la belle étoile afin de faire plus ample connaissance s’avère irréalisable, on se rabattra sur la résidence secondaire des parents ou dans l’appartement de ces derniers quand ils sont absents.
Plus d’insouciance sexuelle
Côté apprentissage, seulement 15 % des jeunes hommes et 20 % des adolescentes révèlent avoir appris les secrets du sexe de la bouche même de leurs parents ou encore à l’école, qui face au problème, se cabre dans une posture très puritaine. Si l’on y dispense bien des cours d’éducation sexuelle, l’enseignement de cette matière se déroule dans des classes où la mixité est momentanément suspendue. On pourrait s’attendre à ce qu’Internet constitue une mine précieuse d’informations sur la question et joue un rôle important dans l’initiation des jeunes Tchèques mais il n’en est rien. Plus traditionnellement, 40 % des garçons et 30 % des filles reconnaissent avoir été éclairés dans leur apprentissage par les renseignements recueillis auprès de leurs camarades. D’autre part, aussi tolérants que soient les Tchèques, l’homosexualité n’est pas encore vraiment acceptée par un certain nombre d’entre eux. Si près de 60 % considèrent les relations avec une personne du même sexe comme normales, la fraction restante semble toujours montrer un blocage vis à vis de la chose. Pour conclure, finissons sur un problème de « taille » : à en croire les estimations effectuées à l’échelle planétaire, les hommes (et en tout premier lieu les femmes) se disent satisfaits par un bon… 12,5 centimètres. Seules 16 % des femmes tchèques apprécient les hommes dotés d’un appendice « King size» encore plus généreux.
L'auteur de cet article fait partie du réseau n-ost.
Translated from Konterrevolution in tschechischen Betten