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Les Polonais de Toulouse votent aux présidentielles

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Le Puy de Babel

Dimanche 20 juin, Toulouse s'apprête à vivre au rythme du « Glosowac ! » ( « A voter ! » en polonais). Pour la toute première fois, les Polonais du Sud-Ouest vont pouvoir voter depuis la ville rose pour élire leur nouveau président, deux mois après la terrible catastrophe aérienne qui a coûté la vie à son prédécesseur Lech Kacynski.

Les électeurs sont donc appelés à se rendre au 19 rue Héliot entre 6 heures et 20 heures.

Jusqu’à cette année, les électeurs du Sud de la France qui voulaient glisser leur bulletin dans les urnes polonaises devaient se rendre au Consulat général de Lyon dont ils dépendaient. Cette année, ce dernier a considéré que la communauté haut-garonnaise était « assez costaud » pour s’organiser. « Nous allons enfin pouvoir nous exprimer clairement et montrer l’importance de la communauté polonaise dans notre région » s’enthousiasme Aldona Dlugokiecka-Kaluza, responsable de la seule école polonaise de la ville et impliquée dans l'organisation du vote.

Ces élections devraient permettre de faire mieux connaître cette communauté d’Europe de l’Est. Les statistiques anciennement établies grâce aux cartes de séjour n’existent plus aujourd’hui. Les seuls chiffres disponibles sont ceux des estimations du Consulat qui porteraient à environ 3000 le nombre de Polonais résidant la région toulousaine. Cette immigration souvent temporaire est largement liée à l'ouverture des frontières intra-européenne depuis laquelle une carte d'identité leur suffit pour s'installer en France.

Ce mardi en fin d’après-midi et à deux jours de la clôture des listes, le nombre d’inscrits était de 309, selon le Consulat. Si l’objectif de 300 que les associations locales s’étaient fixées est déjà dépassé, il n’en reste pas moins que les abstentionnistes devraient être très nombreux. L’enjeu est maintenant de convaincre en particulier les ouvriers du BTP qui « sont moins socialisés politiquement et ont plutôt tendance à s’abstenir » selon Georges Mink, directeur de recherches au CNRS. Le spécialiste de l’Europe centrale et orientale rappelle par ailleurs l’importance du vote des étudiants et intellectuels expatriés qui, lors des législatives de 2007 avait largement fait pencher la balance du côté de la droite libérale dont l’argument était celui de travailler au développement du pays pour que les expatriés puissent revenir travailler en Pologne.

Dans le crash de Smolensk, parmi les 200 personnalités décédées, se trouvait Maciej Plazynski. L’homme politique, présidait la fondation Communauté polonaise par laquel il soutenait les activités culturelles à l’étranger. Il était passé par Toulouse en octobre 2009 et avait particulièrement soutenu les initiatives locales comme le rappelle Karolina Kunicka-Guérin, secrétaire d’une association franco-polonaise locale impliquée dans l’organisation du vote inédit. « Il aurait été fier de nous » regrette-t-elle.