Les pasdaran sur la sellette en Iran
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Dans un rapport publié lors d’une conférence de presse à Washington, le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) révèle les camps d'entraînement des pasdaran pour les ressortissants étrangers en Iran où sont fournis des formations pour des actes de terrorisme et d’exportation de l’islamisme.
Le récent test de missiles balistiques par Téhéran a déclenché une forte réaction internationale. En effet, l’Union Européenne, les responsables du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de la France et des États-Unis, ainsi que le Secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg ont qualifié l’acte de violation de la résolution 2231 de l’ONU parce que les missiles iraniens sont conçus pour porter des têtes nucléaires.
Les Gardiens de la révolution (pasdaran) qui sont l’armée d’élite du régime des mollahs, n’ont pas tenté de dissimuler le lancement et ont publié des images de « l’évènement » qui a été perçu comme un acte de provocation par les voisins du Golfe qui souhaitent des mesures plus sévères envers l’Iran pour son rôle déstabilisateur dans la région, notamment ses ingérences néfastes en Syrie, en Irak et au Yémen.
Outre leur rôle dans l’exportation du terrorisme et de l’islamisme dans la région, les pasdaran sont responsables de la répression de la contestation politique en Iran. Ils sont décriés par les militants des droits de l’homme en Iran comme une machine de répression politique au service du Guide suprême religieux.
L’Iran ayant le plus grand nombre d’exécution par tête d’habitant dans le monde, avec près de 3000 exécutions sous la mandature du président Hassan Rohani.
Les révélations de l’opposition sur les pasdaran
Les pasdaran ont joué un rôle crucial dans la défaite de l’opposition syrienne modéré à Alep en décembres dernier. Ils avaient mobilisé des mercenaires recrutés en Afghanistan, au Pakistan, en Irak et au Liban pour massacrer la révolution syrienne et sauver le dictateur.
L’Organisation des Moudjahidine du peuple d'Iran (OMPI), le principal mouvement de l’opposition, vient de faire des révélations fracassant sur l’ampleur du recrutement de ressortissants étrangers en Iran et leurs camps d’entrainement par les pasdaran. La stratégie du régime serait de renforcer ses ingérences dans la région, notamment en Syrie, en Irak, au Yémen, au Bahreïn, en Afghanistan et ailleurs. Ces camps d'entraînement des Gardiens de la révolution visent à former des combattants étrangers à l'intérieur de l'Iran pour des actions terroriste et l’exportation de l’islamisme dans la région.
Le rapport divulgué lors d’une conférence de presse le 14 février à Washington par le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), est le résultat de plusieurs mois d’enquêtes par les réseaux de l'OMPI de l'intérieur des différentes unités des pasdaran, a affirmé Alireza Jafarzadeh, le porte-parole du mouvement. Il indique qu’une Direction de formation de la Force Qods des pasdaran a été mise en place et compte des dizaines de camps d'entraînement répartis en fonction de la nationalité des recrus et du type de la formation qu’ils reçoivent. « Sont fournis à la fois une formation pour des actes terroristes et une formation militaire à ces milices, leur permettant de mieux s'infiltrer partout et de faire progresser les objectifs régionaux du régime. »
Selon le CNRI, « Chaque mois, des centaines d’hommes venant de l'Irak, de la Syrie, du Yémen, de l'Afghanistan et du Liban - les pays où le régime est impliqué en première ligne du conflit - reçoivent une formation militaire et sont ensuite envoyés pour se lancer dans des actes du terrorisme et de guerre. De plus petits groupes sont également formés dans d'autres pays afin de mener des actes et des opérations terroristes. Depuis 2012, l'étendue de la formation de mercenaires étrangers dans les camps contrôlés par la Force Qods des pasdaran a considérablement augmenté. »
Dans ses déclarations à la presse, Alireza Jafarzadeh, a insisté, « Le terrorisme au nom de l’islam ne peut être vaincu qu'en confrontant le régime iranien et ses pasdaran. Daech et les pasdaran sont les deux facettes d'une même pièce, avec la seule distinction que les pasdaran ont à leur disposition un Etat nation avec toutes ses ressources stratégiques. » Pour Jafarzadeh, « il est temps que ce régime soit tenu responsable de ses crimes contre le peuple iranien et la région, notamment pour avoir exécuté 120 000 opposants politiques depuis sa prise de pouvoir en 1979. Les pasdaran doivent être désigné comme organisation terroriste pour leurs crimes en Iran et à l'étranger. Des mesures immédiates doivent être prises pour les évincer notamment de la Syrie, d'Irak et du Yémen. C'est la première étape vers la résolution des crises englobant la région. »