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Les 'paparazzi' de l'immobilier

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Avec 1,8 millions d'offres, le site 'Properazzi.com' est le nouveau Google de l’immobiler, proposant des petites annonces réparties sur toute l’Europe.

Fondateur de ‘Properrazzi.com’, Yannick Laclau, 33 ans, est un Franco-brésilien élevé aux Etats-Unis. C’est depuis Barcelone que ce businessman globe-trotter a choisi de lancer en mars dernier Properazzi.com, le premier agent immobilier virtuel pan-européen. Le concept : réunir dans un seul moteur de recherche multilingue toutes les offres de l'immobilier – à l'achat comme à la vente – du Vieux Continent.

Pourquoi avoir choisi la capitale catalane pour démarrer ‘Properazzi.com’ ?

Je cherchais une ville qui ne soit pas aussi chère que Londres, tout en restant cosmopolite et liée au marché de l'immobilier. En Espagne, c’est l’immobilier le véritable moteur de l'économie.

Quelle est l'ambiance chez ‘Properazzi.com’?

Nous sommes un groupe regroupant une vingtaine de personnes de 13 nationalités différentes. Depuis le début, je voulais une structure internationale, car je crois en la diversité. Ici, la langue de travail est l'anglais, mais on entend du français, de l'espagnol, du finnois ou du catalan...

La diversité au quotidien peut-elle parfois devenir une barrière?

Jusque là, non. Peut-être aussi parce que nous sommes une petite structure. Nous ne sommes pas une grande multinationale. On déjeune ensemble, on sort souvent boire un coup...

Comment as-tu eu l'idée de créer Properazzi ?

Je créais des sites pour des agences immobilières et très vite j'ai pensé à construire un portail qui les réunirait. Mais les agences rechignaient à rentrer leurs offres par manque de temps. J'ai donc imaginé de créer un script qui puisse ‘crawler’ automatiquement leurs sites afin d'en extraire les informations relatives à chaque offre : le prix, la description, l'image... A partir de là il me semblait logique d’élargir le système à tous les pays européens. De nos jours, quelqu'un qui vit en Arizona peut facilement avoir accès au marché immobilier de New York. Il fallait offrir la même ouverture au public européen.

Pourquoi ce nom?

‘Properazzi’ est la contraction entre le mot anglais ‘property’ qui signifie « immobilier » et ‘paparazzi’. Ces derniers sont souvent pénibles mais prêts à tout pour rechercher des informations sur les célébrités...

Votre site a-t-il un équivalent aux Etats-Unis ?

Il existe bien ’trulia.com’ ... mais notre démarche se fait vraiment à la bonne franquette, à partir d'un certain vécu. En Europe il y a trop de gens qui cherchent à reproduire ce qui se fait ailleurs. C'est triste. Il faut innover, créer de la valeur. On est capable de ça. Sinon, on reste des suivistes.

Le « .com » au lieu du « .eu » est-il le signe d'une ouverture au reste du monde ?

Nous ne nous sommes pas posés beaucoup de questions. L'extension de Properazzi au reste du monde est possible mais pour l'instant nous restons concentrés sur le continent européen, du Portugal à la Russie...

...jusqu'à Vladivostok, alors ?

S'il y a des offres, oui.

Y a-t-il des marchés prioritaires?

Oui, la Russie par exemple: les Russes achètent beaucoup à l'étranger. Les Anglais aussi, bien sûr. Et il ne faut pas oublier l'Espagne : depuis que le boom de l'immobilier se calme, beaucoup d'investisseurs cherchent à acheter ailleurs : Berlin, Prague, la Bulgarie...

Quel est votre objectif en terme d'offres recensées?

Le site en compte actuellement 1,8 millions. Mais nous voulons assurer une couverture totale du parc immobilier en Europe d'ici la fin 2007 : personne n'en connaît la taille exacte, mais nous l'estimons à 4-5 millions d'offres.

Quel est votre modèle sur le plan économique?

Nous voulons marier modèle gratuit et modèle payant. Le gratuit est nécessaire, c'est le principe du moteur de recherche que d'avoir accès à un maximum d'informations. Les agences qui souhaitent mettre en valeur leurs offres devront en revanche payer.

Qui sont vos concurrents?

Au niveau national, il existe bien entendu beaucoup de moteurs de recherche immobiliers. A ma connaissance, aucun n'est pan-européen. On pourrait dire que notre plus grand concurrent reste Google...

... vous voulez donc incarner David contre Goliath?

Dans un petit secteur vertical comme l'immobilier, en quelque sorte... Ce que nous voulons, c'est qu'un Espagnol qui cherche à acheter à Prague, au lieu de passer par Google sans avoir de résultats précis, puisse retrouver dans un outil unique des informations ciblées.

Même si vous n'y avez jamais vécu, vous êtes né en France et vous êtes Français. Quel est votre sentiment sur le lien entre la campagne présidentielle et l'Internet ?

Ségolène Royal est dans ’Second Life’ et Sarkozy a diffusé des podcast. C'est plutôt encourageant. Mais les candidats n'ont pas vraiment compris Internet. A 33 ans, moi je suis à la limite : j'ai découvert le Web à l'université, pas au lycée. On devra attendre encore 15 ans pour que des gens qui ont grandi avec Internet l'incorporent vraiment dans leur campagne.