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Les nouveaux commissaires européens auditionnés à Bruxelles

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Jane Mery

Piebalgs, Dalli et Damanaki… Ce ne sont pas des sortes de fromages européens, mais les nouveaux commissaires de la Lettonie, de Malte et de Grèce. Du 11 au 19 janvier, les 26 membres de la Commission Barroso II passent leur grand oral devant une assemblée d’eurodéputés. Récit de ces très officielles auditions et rencontre avec la « dream team » supposée de l’exécutif.

Andris Piebalgs - commissaire en charge du développement

Né en Lettonie, ce prof de math et de physique s’est lancé en politique et fait pour l’instant un parcours sans faute. A 52 ans, Andris Piebalgs a fondé le parti libéral-conservateur Voie lettone avant de devenir ministre de l'éducation de son pays. Il a joué un rôle décisif dans les négociations de l'adhésion de la Lettonie à l'UE. L’« homme énergie » de la commission Barroso I se positionne sur une autre thématique : le développement. Doué en langues, ce Letton veut s'investir dans la lutte contre la pauvreté et le changement climatique même s'il a avoué pendant son audition ne pas tout savoir des programmes de l'ONU.

(Crédit photo: Commission européenne)

Janusz Lewandowski - commissaire en charge du budget

Le polonais Janusz Lewandowski, 58 ans, semble avoir convaincu son auditoire lundi 11 janvier. On lui reproche son manque de précision sur des thèmes-clés comme l’idée d’un impôt européen (« L’Europe n’est pas prête », dit-il) mais cet économiste libéral, qui fut expert pour le syndicat Solidarnosc avant de devenir eurodéputé en 2004 (PPE), est sorti confiant de son grand oral. Sous cette nouvelle mandature, le poste de commissaire aux affaires budgétaires sera fondamental : une réforme générale du budget de l’UE est à venir.

(Crédit photo: Malopolski Instytut Kultury/flickr)

Olli Rehn – commissaire en charge des affaires économiques et monétaires

Dites bye-bye à l’Espagnol Joaquin Almunia, et bonjour au candidat finnois au poste de commissaire aux affaires économiques et monétaires, Olli Rehn. A 47 ans, ce politicien est déjà un gros poisson à l’aise dans les arcanes du pouvoir après cinq ans passés à l’élargissement. Il est l’expert des crises. Son trait d’esprit le plus fameux, il l’a dit en décrivant son travail qui consistait, selon lui, à éviter un crash entre la Turquie et Chypre. Le 11 janvier, les mots-clés qu’il a prononcés se résument en formules mathématiques comme « Estonie+euro+2011 » ou « Grèce+déficit+renflouage »

(Crédit photo: Commission européenne)

Catherine Margaret Ashton, Haute-représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité

54 ans en mars prochain, la baronne britannique Ashton de Upholland a décroché, le 19 novembre 2009, le poste de représentante de l'Union pour les affaires étrangères. Et suite à cette nomination, la presse ne lui a rien épargné : « inconnue » pour les uns, « inexperte » pour les autres. De fait, elle n'a jamais été ministre des affaires étrangères dans son pays. Mais Mrs. Ashton, qui est travailliste, connait comme sa poche le traité de Lisbonne qu’elle a soutenu à la Chambre des Lords, maîtrise très bien les systèmes de protection sociale et a été commissaire européen au commerce. Elle devra désormais se montrer efficace pour créer le consensus lors de situations-clés.

(Crédit photo: Parlement européen)

Joaquin Almunia – Vice-président de la commission et commissaire chargé de la compétition

Joaquin Almunia est né il y a 62 ans. Il a commencé sa carrière politique dans les années 70 comme économiste, expert des syndicats en Espagne. Il est devenu député pour le parti socialiste. En 2004, il devient commissaire chargé des affaires économiques et monétaires de Barroso I. Mais il a également été ministre en Espagne, notamment du travail et de la sécurité sociale. Sa candidature est considérée comme une des plus prometteuses ! Pendant son audition, il a confirmé la mise en route de mesures de lutte contre les abus dans le domaine de la fiscalité directe.

(Crédit photo: Commission européenne)

Rumiana Jeleva – commissaire à l’aide humanitaire

Son audition a été la plus marquante. Pourquoi ? Lors de cet oral, on lui a reproché son rôle au sein de l’entreprise Global Consult ayant bénéficié de subventions européennes. Rumiana Jeleva assure qu’elle a rendu les clés de cette structure en 2007 alors qu’elle devenait eurodéputé de centre-droit, mais certains documents bulgares ressortis des dossiers à l’occasion semblent affirmer le contraire. Et c’est sans parler des relations qu’on reproche à son mari d’entretenir avec la mafia… et des réponses peu convaincantes données lors de son audition. Une entrée en matière ratée puisque les eurodéputés se positionnent contre cette nomination.

Après quelques jours de tractation, Rumiana Jeleva a finalement jeté l'éponge. Le président bulgare a choisi Kristalina Georgiewa (vice-présidente de la banque mondiale) pour la remplacer.

(Crédit photo : veni/flickr)

Stefan Füle – commissaire en charge de l’élargissement

Il était ministre des affaires européennes en Tchéquie avant de passer son grand oral le 12 janvier : Stefan Füle, 47 ans, ancien ambassadeur de son pays à l’Otan, plaide désormais la cause d’une Europe ouverte, tout particulièrement vis-à-vis des Balkans. Selon lui, l’élargissement de l’UE doit se poursuivre « dans le strict respect des critères de Copenhague ».

(Crédit photo : Parlement européen)

Karel De Gucht - commissaire européen au commerce

Ce Belge de 55 ans va remplacer Catherine Ashton au poste de commissaire européen en charge du commerce. Il semble sûr de lui pour faire progresser les négociations de Doha avec des résultats avant 2011 et donner ainsi un coup de pouce aux petits producteurs des pays en développement. Karel De Gucht défend une conception libérale des relations commerciales. Il est également défavorable au principe d'instaurer une taxe CO2 aux frontières de l'UE pour pénaliser les importations des pays peu engagés dans la lutte contre le changement climatique.

(Crédit photo: Parlement européen)

Michel Barnier – commissaire au marché intérieur et aux services financiers

Ancien ministre de l'agriculture et de la pêche en France, Michel Barnier a été élu eurodéputé en 2009 (PPE). Son audition lui a permis de se distinguer de son prédécesseur, le commissaire ultralibéral Charlie Mac Greevy. Barnier souhaite « redonner une dimension humaine et sociale aux politiques du marché intérieur ». Il a d'ailleurs approuvé le principe d'une « clause de progrès social » qui permettra d'allier libertés du marché et droits sociaux fondamentaux.

(Crédit photo: Parlement européen)

John Dalli – commissaire à la santé et la protection des consommateurs

Cet expert-comptable de formation a 61 ans. Il a été plusieurs fois ministre à Malte et a occupé dernièrement le poste de ministre des affaires sociales. Son leitmotiv, c'est la sécurité des citoyens européens. Selon lui, les défis à relever à l'avenir seront liés à la viabilité et à l'accessibilité des services de santé sur un continent où la réalité démocraphique est en constante mutation. 

(Crédit photo : Parlement européen)

Algirdas Gediminas Šemeta - à la fiscalité et l'union douanière, à l'audit et à la lutte anti-fraude

Après la Bulgare Jeleva, le Lithuanien Algirdas Šemeta, 47 ans, est le second à rater son audition devant les parlementaires. Il n'a pas décroché de très bonnes notes particulièrement de la part des sociaux-démocrates européens qui ont trouvé ses réponses médiocres au sujet du gaspillage des financements européens et des réformes de l'Office de lutte anti-fraude. Le diplômé en éco-finance de Vilnius, dernièrement ministre des finances de son pays, devra se retrousser les manches.

(Crédit photo: Commission européenne)

Viviane Reding – commissaire à la justice, aux droits fondamentaux et à la citoyenneté  

La Luxembourgeoise s'est prononcée contre la création d'un code civil européen. Pourquoi ? Car il ne ferait que contourner le problème du manque de coordination juridique entre les Etats membres (qui pèse dans les cas des mariages et des divorces des couples bi-nationaux par exemple). L'ancienne commissaire en charge de la société de l'information et des médias, souhaite également mettre en place un programme Erasmus pour les juges. Elle a mis l'accent sur l'importance du respect des droits fondamentaux dans l'application de mesures de sécurité, notamment dans le cas des scanners corporels dans les aéroports.

(Crédit photo : worldeconomicforum/flickr)

 Máire Geoghegan-Quinn – commissaire en charge des sciences et de la recherche

On l'appelle aussi MGC. Forte d'une longue expérience politique, l'Irlandaise Máire Geoghegan-Quinn devient la première commissaire irlandaise femme à 59 ans. « L'UE doit devenir une véritable Union pour l’innovation », a-t-elle lancé, confiante, aux eurodéputés. Selon elle, sa tâche principale sera de « placer la recherche, l'innovation et la science au cœur des politiques européennes ».

(Crédit photo : Commission européenne)

Janez Potocnik – commissaire à l'environnement

A 51 ans, ce Slovène a une très grande expérience dans le domaine de la recherche (en tant que directeur d'institut d'analyse et de développement de macro économie à l'université de Ljubljana) mais également en politique en tant que ministre. A l'échelle européenne, il a participé aux négociations d'adhésion de la Slovénie, et est devenu commissaire en charge de la science et de la recherche. A l'environnement, il dit vouloir dynamiser l'économie verte.

(Crédit photo: Parlement européen)

Androulla Vassiliou – commissaire à l'éducation, les langues, la culture et la jeunesse

Cette avocate grecque remplace Jan Figel à ce poste. Androulla Vassiliou laisse la grippe A à la santé et à 66 ans, poursuit sa carrière au sein de la commission européenne. Elle est par ailleurs la femme de l'ancien président grec (George Vassiliou).

(Crédit photo : Parlement européen)

Siim Kallas – commissaire au transport

De président de la Banque d'Estonie à premier ministre de ce pays, Siim Kallas a également été commissaire au sein de l'équipe précédente - en charge de l'administration. Lors de son audition, le théme de la sécurité dans les aéroports a largement été abordé. Il s'engage également à réduire les émissions de gaz carbonique et à faciliter le déplacement entre Etats membres. 

(Crédit photo : Parlement européen)

Connie Hedegaard – commissaire en charge du climat

« Je souhaiterais que l'UE soit la région la plus favorable au climat au monde ». Connie Hedegaard, la ministre du climat et de l'énergie danoise, n'a pas caché ses ambitions lors de son audition. Pourtant la Conférence de Copenhague sur le climat, qu'elle a présidé en décembre 2009 (avant de démissionner), n'a pas eu les résultats escomptés par les écologistes. Avant de devenir ministre, elle travaillait comme journaliste pour le magazine d'informations Deadline.

(Crédit photo: Parlement européen)

Günther Oettinger - commissaire à l‘énergie

L’actuel ministre-président du Land Bade-Wurtemberg, 56 ans, s’est très bien défendu lors des questions-réponses avec les eurodéputés. Au sujet de ses contacts avec de grandes entreprises énergétiques allemandes telles (Eon ou RWE), le commissaire désigné à l’énergie a même répondu de manière détendue. Connu en Allemagne pour ses nombreux faux pas linguistiques au milieu de discours officiels, Oettinger a répondu du tac au tac sur des sujets comme l’efficience énergétique et le nucléaire. C'est juste son anglais qu'il doit encore travailler…

(Crédit photo: Commission européenne)

Neelie Kroes - vice-présidente et commissaire à la société numérique

Elle s'est distinguée pour avoir attaqué Microsoft et sanctionné Intel pour pratiques anti-concurrentielles. L'Hollandaise Neelie Kroes, 68 ans, est aussi vice-présidente de la Commission. Et selon Forbes, elle serait l'une des femmes les plus puissantes du monde. Après avoir pris le siège de commissaire à la concurrence (Barroso I), elle a rejeté des accusations de conflits d'intérêts. Ses défis pour cette nouvelle mandature : encourager l'installation d'Internet en haut-débit partout en Europe et développer un marché unique online.

(Crédit photo : Commission européenne)

Johannes Hahn – commissaire à la politique régionale

A 52 ans, Johannes Hahn est un grand fan des concepts d'intégration. Il aimerait investir plus dans l'éducation et dans la recherche et veut diversifier les activités économiques régionales pour faire face à la crise économique. Ce ministre autrichien des sciences et de la recherche n'a pas beaucoup d'expériences à Bruxelles ce qui ne l'empêche pas de remplacer Benita Ferrero-Waldner comme commissaire autrichien, au grand dam de Barroso qui aurait préféré la candidature d'une femme afin d'assurer la parité dans son équipe.

(Crédit photo: Parlement européen)

Dacian Cioloş – commissaire à l'agriculture et au développement rural

Cioloş est un ingénieur en horticulture, diplômé en France, formé dans des fermes converties à l'agriculture biologique, et marié à une Française. A 40 ans, ce Roumain est l'un des plus jeunes commissaires à avoir la responsabilité d'un portefeuille, à trois ans des prochaines réformes de la PAC prévues en 2013. Lors de son audition, Dacian Cioloş a du répondre pour son pays au sujet de la mauvaise gestion des fonds européens.

Cécilia Malmström – commissaire aux affaires intérieures

Anna Cecilia Malmström, ancienne eurodéputé membre de l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ALDE), est devenue en 2006 ministre des affaires européennes au sein du gouvernement suédois. Rien de surprenant à la voir, à 41 ans, remplacer Margot Wallström au poste de commissaire. Elle a évidemment évoqué le problème de l'immigration lors de son audition – qui est selon elle est le plus grave auquel fait face l'UE actuellement. Elle a évoqué la solidarité et la création d'une politique commune sur l'immigration et l'asile en Europe. Elle travaillera aussi sur les thèmes de la coopération des polices, le contrôle aux frontières et la sécurité.

(Crédit photo : Parlement européen)

Maroš Šefčovič – commissaire aux relations inter-institutionnelles et à l'administration

Si le centre-gauche tape sur Rumiana Jeleva, le centre-droit réplique et c'est sur le socialiste slovaque que c'est tombé le lundi 18 janvier 2010 lors de l'audition de Maroš Šefčovič. La cause des attaques : un remarque anti-Rom en 2005. Mais l'ancien ambassadeur slovaque à Tel Aviv a tenu bon, soutenu par les associations roms, lors d'une bonne prestation. A 43 ans, Maroš Šefčovič sera chargé de gérer le nouveau service diplomatique de l'UE, de mener le débat sur les deux Parlements européens situés à Bruxelles et Strasbourg, et de superviser les salaires du personnel. Ses opposants devraient donc se tenir à carreau.

Maria Damanaki - commissaire aux affaires maritimes et à la pêche

On l’appelait « la voix du polytechnique ». La Crétoise de 57 ans, alors étudiante en chimie à Athènes, a fait partie des activistes de l’underground grec contre la junte militaire (1967 - 1974) et a prêté sa voix à la radio critique Edo Polytechnio. Lors d’une manifestation étudiante en 73, Maria Damanaki est arrêtée et torturée jusqu'à la fin du régime. A 25 ans seulement, elle entre au parlement grec au sein du parti communiste puis chez les socialistes panhélleniques (PASOK) de Papandreou, l’actuel premier ministre du pays. C'est d'ailleurs lui qui propose sa candidature pour le poste de commissaire aux affaires maritimes. Pendant son audition, le 19 janvier, elle affirme être « fière de pouvoir contribuer à la croissance et la création d’emploi bleues » en Europe.

Antonio Tajani : commissaire européen à l'industrie et aux entreprises

Antonio Tajani, 56 ans, est député européen depuis 1994 (PPE). Avant de se lancer dans la politique, il a été Officier de l’aéronautique militaire en Italie et aussi journaliste, comme correspondant au Liban, en Union soviétique et en Somalie. Déjà commissaire européen aux transports pendant le premier mandat de Barroso, Tajani s'occupe désormais de l’industrie et des entreprises. Le 18 janvier, pendant son audition au Parlement européen, il a exposé son plan pour une nouvelle politique industrielle, en soulignant la nécessité de promouvoir une économie écologique qui soit capable de créer un lien entre la politique industrielle elle-même et le changement climatique.

László Andor – commissaire à l'emploi et aux affaires sociales

László Andor, ancien membre de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd), fait l'effet d'un outsider. Il n'a jamais eu de responsabilités au sein d'instances internationales. Cet économiste, universitaire et journaliste, est un proche conseiller du premier ministre socialiste hongrois depuis 2003. Il devra désormais bûcher sur la stratégie 2020 de l'UE, le vieillissement de la population, la lutte contre la pauvreté, la révision de la directive sur le temps de travail et la modernisation des fonds structurels. « La crise économique actuelle est la plus grave depuis la Grande dépression de 1929 et les plus vulnérables la subissent de plein fouet. Je souhaite éviter des pertes d'emplois supplémentaires dans l'Union européenne », a-t-il lancé aux eurodéputés. On compte sur lui !

Kristalina Georgiewa – commissaire à l'aide humanitaire

Finalement, c’est Kristalina Georgiewa, 59 ans, encore récemment vice-présidente de la Banque mondiale, qui a été designée pour devenir commissaire aux affaires humanitaires. Rumiana Jeleva, choisie en premier lieu par la Bulgarie, avait retiré sa candidature en janvier. Kristalina Georgiewa est docteur en économie et a fait carrière dans le domaine du développement durable et de l’écologie politique.

Translated from Zum Vorstellungsgespräch nach Brüssel: Das Einmaleins der neuen EU-Kommissare