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Les mille et une vies de Dalí

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Jan Lichota

Bruxelles

Derniers jours pour aller voir l’exposition « De Salvador à Dalí » à la gare de Liège-Guillemins. L’exposition, qui finira le 6 novembre 2016, donne un bel aperçu de la vie d’un artiste à la créativité incroyable et qui a fait de sa personnalité un art à part entière. 

En cette dernière journée d’octobre, j’arrive à la gare de Liège-Guillemins, où pas seulement le soleil me donne la bienvenue, mais aussi tous ces gens déguisés qui vont se joindre au cortège d’Halloween prévu à la Foire de Liège, et s’amuser après dans les divers endroits de la cité ardente.

L’éléphant devant la gare m’indique que je ne me trompe pas d’endroit, et je poursuis mon chemin vers la salle d’exposition, comme d’autres 150 000 visiteurs qui sont venus voir depuis fin février le parcours artistique du créateur majeur du XXème siècle.

Le temps des fourmis

L’exposition est structurée autour des trois étapes de la vie de Salvador Dalí : son enfance et l’impact sur son art, le surréalisme, et Dalí comme une célébrité. Le fil rouge de l’exposition est celui des identités successives de Dalí : Salvador, Salvador Dalí, Dalí, avec le but de promouvoir son œuvre artistique, culturelle et intellectuelle.

On dépasse les moustaches de l’entrée et on se plonge dans sa vie, comme la voiture qui nous surprend dans l’obscurité. Les quelques phrases célèbres de sa vie, affichées sur les murs noirs, nous guident vers son enfance et jeunesse.

Le talentueux Salvador puise ses premières inspirations des phobies de l’enfance. Les sauterelles jetées par ses camarades de l’école, les fourmis qui l’angoissent, son frère Salvador mort avant sa naissance nous sont exposés à grande taille dans la première pièce. Et puisque on se réfère au temps, on apprend d’où viennent les horloges molles si présentes dans son œuvre. La frontière est mince vers la psychanalyse et l’œuvre de Freud, que Dalí a rencontré personnellement.  

Au-délà des paysages de son Cadaqués natal, on continue notre parcours en regardant le tableau « L’Angelus » de J.-F. Millet, qui a tant inspiré Salvador dans ses peintures. Les références sont multiples dans son œuvre, et les interprétations aussi. 

Les rêves dans le réel

Ses fréquentations artistiques et culturelles à Madrid et à Paris lui ont permis de découvrir des nouveaux courants, qui vont l'inspirer par la suite. On retrouve dans la deuxième partie plusieurs croquis et dessins ayant servis d'illustrations à des poèmes, manifestes ou oeuvres de Shakespeare, ceux-ci retrouvent pleinement place dans l’univers onirique de Salvador Dalí.

La politique, vous dîtes ? De Napoléon à Mao, l’imaginaire est bon pour les deux. La sensualité et l’érotisme ? Merveilleux sujets pour jouer avec les couleurs et suggestions. La science ? Quel bonheur de pouvoir montrer les hommes, les machines et l’univers qui nous entourent. Le surréalisme permet de nous voir plus loin. Et les scènes théâtrales présentes dans l’exposition le prouvent bien. 

Les motifs précédents reviennent et des nouveaux apparaissent. Les anges changent de forme, les tiroirs se mélangent avec d’autres figures, les escargots apparaissent dans d’autres contextes, et les éléphants avec ses pattes fragiles défient notre perception des choses. Détourner les objets, c’est fantastique.

Le paradis avec Adame et Eve, Lady Godiva ainsi que sa muse, Gala, inspirent des nouvelles œuvres. Sans oublier sa coopération au cinéma. « Le Chien Andalou » (avec Buñuel) et autres brèves incursions dans le cinéma nous sont expliqués en détail grâce à l’audioguide. Et on apprend pourquoi Dalí préférait l’individualisme aux œuvres collectives.

« Etre célèbre, ça me convient parfaitement »

" Baignez-vous avec moi et l’argent ", paraît nous dire la statue de Dalí dans la baignoire. L’homme qui a qui a su créer de sa personne une marque, savait qu'il le valait bien.

Dans ce dernier espace, on peut admirer plusieurs œuvres faites en bijoux. "La Licorne" ou "La Femme Enflammée" sont parmis eux. D’autres sont des objets du quotidien, avec un design bien particulier, qui peut nous étonner, et nous suprendre.  

Avant de sortir, nous pouvons voir l’influence de Dalí sur d’autres artistes (street art) et contempler des œuvres de jeunes artistes locaux, ainsi que des oeuvres de son filleul Ramirez. Même si ultra connu, voir ou revoir Dalí, c’est toujours une source d’idées.  

Et si vous avez aimés les différentes pièces exposées, telles que les décors, les sculptures ou les objets derrière les vitrines, elles seront mises aux enchères dans 21 lots (via la page facebook de l’exposition après sa fermeture). Avis aux amateurs (et aux portefeuilles garnis) !

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