Les leçons du remaniement ministériel en France
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Par Tankredi17 Après de longues ( et houleuses parait-il ) discussions avec le Président, le remaniement tant attendu par les Français encore intéressés par l'actualité politique de notre pays, une constatation surprenante peut se faire : le nouveau gouvernement est une équipe de campagne de l'UMP. .
Officialisée dimanche soir, cette longue liste comparable à la liste des sélectionnés pour l'équipe de France ressemble à celle de Laurent Blanc au lendemain de la Coupe du Monde : beaucoup de "nouvelles têtes" ont en effet été chargées de divers portefeuilles. Ainsi Patrick Ollier, fidèle porte-parole du parti au pouvoir s'est vu officialiser le statut qu'il avait déja, Ministre chargé des Relations avec le Parlement et conseiller spécial du Premier Ministre. Un autre inconnu du grand public fait aussi son entrée dans le gouvernement, Michel Mercier ( ex-ministre de l'Espace rural et de l'Aménagement du territoire) qui est subitement promu au grade de Garde des Sceaux par M. Fillon, peut-être pour montrer que la politique d'ouverture du Président continuait ( M. Mercier était trésorier de l'UDF et du MoDem) ainsi que le montre aussi l'exemple de Maurice Leroy, bientôt Ministre de la Ville (NC).
Le plus surprenant reste encore ce manquement grave de notre Président ( et ce ne sera pas le dernier !) à sa politique d'ouverture prônée au lendemain de son élection. "Je veux être le Président de tous les Français" s'était-il exclamé. Et est-ce en acceptant les retraits de Bernard Kouchner (PS), Hervé Morin (NC), de Fadela Amara ( fondatrice de l'association Ni Putes ni soumises ) ou encore de Rama Yade, symbole de la réussite de l'intégration française ?
Et une fois les deux gestes d'ouverture décryptés ( un ex-MoDem et un Nouveau Centre pro-majorité présidentielle dès 2007), le gouvernement ressemble à une vague bleue. A quel parti appartiennent les Alliot-Marie, Lagarde et autres Darcos ? Dans l'ensemble, il n'y a pas une seule figure inconnue, la quasi-totalité des "éléphants" de l'UMP sont présents, Hortefeux, Bertrand, Chatel, Baroin et consorts.
Il y a tout de même deux lueurs d'espoir qui nous permettront de survivre jusqu'à 2012. Tout d'abord, les différents ministres et secrétaires d'Etat impliqués dans des polémiques ( Eric Woerth, Christian Estrosi et Christian Blanc) n'ont pas été rappelés au gouvernement à la grande satisfaction de ceux pour qui leur stabilisation au pouvoir était une injure à l'intégrité. Mais ce n'est pas le seul yard gagné dans cette course à la probité : Nathalie Kosciusko-Morizet, que beaucoup considèrent comme compétente dans ce domaine et consciente des responsabilités que ce poste implique vient d'être nommée ministre de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement à la place de son précédent ministre de tutelle Jean-Louis Borloo, grand oublié de ce remaniement.
Une vague bleue a déferlé sur le gouvernement français, une vague bleue susceptible de gagner - par ses positions dans différents débats - de nombreuses voix d'extrême-droite pour les élections de 2012. Après avoir été démasqué par les associations et partis écologistes à cause du non-respect de l'une de ses promesses électorales, la taxe carbone, M. Sarkozy flirte maintenant avec la flamme tricolore, dédaignant la fleur devenue inaccessible.