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Les Jeux Européens de Bakou, la compèt' de trop ?

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Style de vie

Les Jeux du Commonwealth, les Jeux panaméricains, les Jeux africains, ou les Jeux asiatiques... Tout le monde a droit à ses Jeux continentaux. Et c’est désormais le cas de l’Europe. Démarrés le 12 juin, les premiers Jeux Européens se tiennent à Bakou, en Azerbaïdjan, un pays qui a mis énormément de moyens pour faire de ces Jeux une grande fête. 

Six mille athlètes issus de cinquante pays, une vingtaine de disciplines, plus de 250 épreuves… Une vitrine rêvée que ne pouvait laisser passer Bakou. Car l’Azerbaïdjan, pays riche et aux ambitions olympiques, voit dans ces Jeux Européens la possibilité de s’offrir une véritable visibilité dans le monde du sport et de l’Olympisme. 

« L’Azerbaïdjan fait partie de ces pays autoritaires qui ont de l’argent et s’achètent une crédibilité internationale avec le sport, comme la Russie ou le Qatar », explique sur France Tv Denis Masseglia, président du Comité National Olympique et Sportif français (CNOSF). Et autant dire que pour s’offrir cette crédibilité, l’Azerbaïdjan n’a pas lésiné sur les moyens, avec un budget estimé à 1,25 milliard de dollars, permettant notamment de construire cinq sites, dont une arène de 66 000 places et la première piscine olympique du pays. Des infrastructures qui permettront peut-être au pays d’accueillir dans un futur proche un événement d’une plus grande ampleur encore. Car l’Azerbaïdjan, qui a échoué dans l’obtention des Jeux Olympiques de 2016 et 2020, pourrait rapidement retenter sa chance. Si cette première édition des Jeux Européens rencontre le succès espéré, Bakou pourrait de nouveau faire acte de candidature pour les JO de 2024.

Côté sport, ces premiers Jeux débutent affaiblis, mis à mal par un calendrier chargé et compliqué au niveau de certaines disciplines. Si les épreuves de judo et de lutte serviront de support aux championnats d'Europe, et que certaines disciplines offriront des quotas (comme le triathlon) ou des points (comme en cyclisme) dans la course à la qualification pour Rio, d’autres disciplines ont, elles, préférées faire l’impasse sur cette compétition. C’est le cas notamment des Fédérations d’athlétisme et de natation, représentées à Bakou par de jeunes sportifs ou bien des athlètes de second rang. Un choix dicté notamment par la programmation des Mondiaux en juillet et août prochain, et des Championnats d’Europe déjà prévus l’an prochain. Une absence de stars qui n’aide pas à relever l’intérêt sportif autour de cette compétition.

Alors que la compétition bat encore son plein, et ce jusqu’au 28 juin, l’avenir des Jeux Européens est déjà remis en cause. Les Pays-Bas ont renoncé le mercredi 10 juin, soit deux jours avant l’ouverture des Jeux à Bakou, à l'organisation de la deuxième édition prévue en 2019. Le gouvernement a refusé de financer cet événement qui n'a selon lui « aucune garantie » d'atteindre un niveau sportif suffisant. « Cet argent ne pourrait alors pas être consacré à l'organisation aux Pays-Bas d'autres événements sportifs de haut niveau », a précisé le gouvernement dans un communiqué.

Avec les exemples de la natation et de l’athlétisme cette année, les faits ne donnent pas réellement tort au gouvernement hollandais, et il ne serait pas étonnant de voir certaines disciplines continuer d’envoyer des sportifs de second rang, rendant beaucoup moins attractif un événement comme celui-ci, et devenant par conséquent moins rentable pour les villes hôtes. Mais pour Bakou, dans un pays riche de vastes ressources naturelles en pétrole et gaz, les Jeux Européens ne sont qu’un tremplin, un moyen de viser plus haut.