Les jeunes conducteurs responsables de 85% des accidents de la route en Europe
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Elodie VeysseyreD'après la Commission Européenne, seulement 15% des accidents de la route en Europe sont causés par des conducteurs plus âgés. Les jeunes conducteurs seraient responsables des 85% restants.
D'après les recherches de la National Highway Traffic Safety Administration (Agence fédérale américaine chargée de la sécurité routière, ndlr), conduites auprès des membres de l'Union Européenne, d'autres pays d'Europe Occidentale, comme la Norvège ou la Suisse, ou encore le Canada, l'Australie, et la Nouvelle-Zélande, l'alcool serait responsable de la plupart des accidents de la route.
En Europe, c'est la Finlande qui totalise le plus d'accidents de la route dûs à l'alcool.
D'après la Commission Européenne, seulement 15% des accidents de la route en Europe sont causés par des conducteurs plus âgés. Les jeunes conducteurs débutants seraient responsables des 85% restants, pour des causes diverses et variées : ils ont tendance à se précipiter, et à perdre le contrôle du véhicule, entraînant des accidents souvent mortels, pour les autres comme pour eux.
Une étude approfondie conduite par le SWOV Institue for Road Safety Research (Institut de recherche pour la sécurité routière aux Pays-Bas, ndlr) affirme que le "single accident" (accident n'impliquant que le véhicule du conducteur, et par exemple un obstacle ou l'environnement, ndlr) est un type d'accident très fréquent pour les jeunes conducteurs, mais qu'il se fait plus rare avec l'âge et l'expérience. D'après l'étude, les accidents des jeunes conducteurs surviennent plus souvent pendant le weekend.
En Croatie, le Bulletin de la Sécurité Routière pointe du doigt les principales causes d'accidents de la route, et parmi elles, la vitesse excessive, elle-même causée par l'influence d'alcool ou de stupéfiants, voire par l'enthousiasme débordant du jeune conducteur.
Sur base de ces recherches, on en arrive à conclure que 85% des accidents de la route en Europe sont causés par de jeunes conducteurs, et que la vitesse excessive dûe à la consommation d'alcool/de stupéfiants est la cause la plus fréquente de ces accidents, lesquels sont bien plus graves pendant le weekend.
En réalité, la plupart des jeunes conducteurs sont très prudents. Seule une forte minorité (environ 35%) peut être qualifée de "dangereuse", mais le problème n'est pas toujours l'expérience. Le problème est davantage celui de la conduite dangereuse délibérée, pour impressionner ses amis, ou à la recherche de sensations fortes en prenant des risques.
Les jeunes conducteurs courent davantage de risques tôt le matin : un jeune conducteur de sexe masculin a cinq fois plus de chances d'avoir un accident que son père, sur la même distance parcourue. Le risque d'accident pour un jeune conducteur de sexe masculin en début de soirée est bien moins élevé, ce qui laisse penser que le problème est plutôt la manière dont ils conduisent la nuit, plutôt que le manque d'expérience de la conduite de nuit.
Les jeunes gens, et surtout les jeunes hommes, ont tendance à faire les malins lorsqu'ils conduisent, et donc à avoir une conduite plus dangereuse quand ils ont des amis ou des passagers dans la voiture. Les deux sexes ont tendance à frimer davantage auprès de jeunes hommes passagers, plutôt qu'auprès de jeunes femmes, et certains d'entre eux trouvent "cool" de ne pas porter de ceinture de sécurité, malgré le fait qu'elle divise de moitié leurs chances de mourir en cas de collision.
La boisson, la drogue, et l'enthousiasme se combinent pour pousser les jeunes conducteurs à prendre des risques. Chacun d'entre eux pris indivduellement est évidemment dangereux, mais leur combinaison est la cause principale des accidents qui surviennent tard dans la nuit.
Les passagers accompagnant n'arrangent pas le problème. Les passagers qui ont bu peuvent pousser les conducteurs à prendre des risques qu'ils ne prendraient pas en temps normal. Le risque pour les passagers est grand, et les conducteurs luttent difficilement pour ne pas suivre ces injonctions.
La fatigue au volant a été citée récemment comme l'une des principales causes d'accidents mortels en Europe. Même s'il est difficile de déterminer précisément le nombre d'accidents causés par la fatigue en Europe, on estime qu'il tournerait autour des 20%. Des statistiques nationales ont été mises en avant à ce sujet par certains pays européens. En France, un rapport préliminaire publié en 2011 affirmait que sur un total de 3970 accidents mortels survenus sur les routes françaises, 732 cas sont survenus sur une route sans virages, dont 85% étaient liés à la somnolence. Au Royaume-Uni, la base de données nationale relève un impact moins important de la somnolence au volant (environ 4%), mais ce chiffre est très certainement sous-estimé, au vu de la manière dont les données sont collectées. En Allemagne, la somnolence serait responsable de 25% de l'ensemble des accidents mortels. En Italie, malgré l'absence de données récentes, la somnolence serait impliquée dans environ 22% des accidents de la route. Dans les pays scandinaves, une étude récente suédoise a établi que les conducteurs avaient reconnu être sous le coup de la fatigue quand 15% des accidents de la route. En Finlande, une analyse de la base de données nationale sur les accidents de la route de 1991 à 2001 a démontré que 15,3% des accidents étaient liés à la fatigue ou à la somnolence.
Si la perte de vies humaines et le handicap sont les conséquences les plus accablantes de ces accidents, les collisions dûes à la somnolence ont également un impact économique important. Il est donc indispensable de mieux comprendre comment et quand surviennent les accidents causés par la somnolence, pour mettre en oeuvre de nouvelles stratégies permettant de les éviter.
Les comportements à risque ont été identifiés comme des facteurs clés par les statistiques, qui démontrent également que de 2004 à 2013, 62.000 jeunes ont trouvé la mort dans un accident de la route dans l'Union Européenne.
Ford a commandité une enquête auprès de 6.500 jeunes européens, pour mieux comprendre les risques pris par les jeunes conducteurs. Cette enquête démontre que 57% d'entre eux ont déja dépassé les limitations de vitesse, 43% ont déja envoyé un texto en conduisant, 36% ont déja pris des appels et envoyé des messages instantanés, 16% ont déja conduit sans ceinture, 13% ont déja conduit après avoir consommé de l'alcool, et près de 11% d'entre eux ont déja regardé des vidéos ou des émissions au volant.
Ford offre par ailleurs une formation gratuite à l'attention des jeunes conducteurs, la Ford Driving Skills for Life (litt. les connaissances de conduite qui peuvent vous sauver la vie, ndlr). En Europe, à la fin de l'année 2016, le programme aura formé plus de 20.000 conducteurs dans 13 pays différents.
Jusqu'à 57% des jeunes conducteurs admettent également qu'ils conduisent plus prudemment avec leurs parents ou leurs grand-parents dans la voiture, et 41% affirment qu'ils prennent plus de risques lorsqu'ils transportent leurs amis. Pour cette raison, Ford a crée une nouvelle vidéo choc, pour démontrer les vertus du "blown-up", un produit imaginaire qui déploierait un adulte gonflable, à la manière d'un air-bag, à chaque fois qu'un jeune conducteur agirait avec imprudence au volant ; la vidéo renvoie bien sûr au programme de formation DSFL.
Translated from European young drivers are the most behind road accidents