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Les histoires de voitures du gouvernement Papandréou

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Lorelei

Presse à la grecque

Certes, il y a des problèmes politiques, et surtout économiques, plus graves en Grèce en ce moment, mais comment ne pas remarquer que les trois premières semaines de gouvernement PaSok ont mis en lumière la place de la voiture dans le pays ? Ou plutôt en ont annoncé, espérons-le, la fin de règne. Expliquons-nous.

Une des premières mesures gouvernementales, prise par le ministre de l'intérieur de conserve avec le premier ministre, fut de priver les hauts représentants de l'État d'un bien précieux: leur voiture ! Précisons: par arrêté ministériel, il a été décidé que les véhicules du premier ministre et des ministres ne seraient plus des voitures équipées de puissants moteurs mais de plus petits modèles à moteurs 1.6. Idem pour tous les hauts fonctionnaires. Un point c'est tout. Les représentants de l'État ne pourront plus faire rugir leurs bolides sur les grandes avenues blanches d'Athènes.

Globalement, la mesure vise aussi à ce que les automobiles utilisées par les services de l'État soient en majorité des voitures à moteur hybride, et que leur nombre ne dépasse pas cinq par service. Certains anciens privilégiés, comme les maires et les préfets, n'auront plus droit à un véhicule personnel. Les seuls bienheureux à ne pas souffrir de ces sévères mesures très éco (-logiques tout autant que -nomiques): les représentations étrangères de passage dans la capitale hellène et les membres du Conseil des ministres quand ils sont en voyage loin de la ville.

Papandréou voudrait-il mettre ses collaborateurs à la marche à pied ? Ça tombe bien, car - peut-être inspiré par cette vague anti-pots d'échappement - le ministre de la protection du citoyen a annoncé cette semaine des mesures punitives destinées à libérer les trottoirs d'Athènes des voitures, scooters et autres mobylettes qui en occupent généralement l'espace. En clair, faire respecter l'interdiction du stationnement sauvage sur les espaces piétons. Dans Kathimerini, Dimitris Rigopoulos voit d'un très bon œil cette mesure qui n'est « que l'expression du bon sens »: « Comment une mère peut-elle promener son enfant en poussette dans la ville ? Et les personnes âgées, les handicapés, se déplacer ? » Quiconque a visité au moins une fois Athènes comprendra l'ampleur du problème, et ne peut que reconnaître qu'il ne s'agit pas là d'un mince souci. Et tant pis si les utilisateurs de ces véhicules ne sont pas contents parce qu'aucun stationnement légal supplémentaire n'est prévu: personne n'oblige ces gens à acheter des mobylettes, tout de même, conclut le chroniqueur.

Le mythe de la voiture en voie d'extinction en Grèce ? Faisons un rêve... Ce rêve m'a d'ailleurs rappelé l'action d'un groupe d'activistes « oursins » qui ont animé les rues athéniennes ces derniers mois: déguisés en ours (ou presque, voir la vidéo), ces hommes et femmes appartenant au groupe des Verts Ecologistes interpellent les automobilistes et motards au centre d'Athènes, et collent sans vergogne des autocollants sur les pare-brises pour critiquer le stationnement sauvage sur les trottoirs. Les grognements, curieusement, émanent plus souvent des conducteurs de véhicules qui découvrent les autocollants sur leurs vitres que des bipèdes grimés en ours...

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