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Les élections tunisiennes : après 9 mois, l’accouchement
Published on October 21, 2011
Politique
C’est presque devenu un dicton : il y a une grande différence entre un instinct et un projet. L’instinct c’était il y a neuf mois lorsque tout un pays s’est soulevé contre un système erratique et suranné pour façonner un printemps. Le projet, c’est le 23 octobre, quand neuf mois après la chute de Ben Ali, la Tunisie s’apprête à vivre son premier test démocratique avec l’élection de l’Assemblée constituante . Entre un instinct et un projet, il y a donc neuf mois. Le temps d’une naissance, d’une gestation, d’une mise au monde, d'une démocratie. Ezequiel Scagnetti raconte ici, l’agitation et la tension encore palpable entre religieux et aspirants à la démocratie à la veille d’un grand moment électoral.
Voir le site officiel du photographe italo-argentin Ezequiel Scagnetti
Le caricaturiste, Nidal Garyani , dessine pour inciter les gens à aller
voter. Un groupe de dessinateurs avait été invité, pendant la
révolution, par l’Instance Supérieur Indépendante pour les Élections
(ISIE) pour travailler sur un mur consacré à la promotion des élections. (Photo : ©Ezequiel Scagnetti )
Monia Ayari , membre du groupe « Le pôle moderne démocratique » distribue
des flyers et les professions de foi de son parti. (Photo : ©Ezequiel
Scagnetti )
« Pardon, il paraît qu’il y a une manifestation contre les islamistes… »
demandais-je, innocent, avec mon sandwich dans la main gauche et mes
deux appareils photo en bandoulière. « La manifestation n’est pas contre
ce mouvement, nous sommes là pour la paix, la liberté d’expression, et
pour un état laïque », me précise Mohammed Slim , 22 ans, étudiant en
Sciences Politique. (Photo : ©Ezequiel
Scagnetti )
Le 16 octobre, soit une semaine avant les élections, une marche a pris
place dans les rues de Tunis en marge de l’organisation d’une «
répétition générale » des élections dont les autorités se sont assurées «
le bon déroulement ». Un des enjeux capitaux du scrutin : la liberté
d’expression. (Photo : ©Ezequiel
Scagnetti )
Les semaines qui ont précédé les élections ont rendu compte d’une
certaine agitation : comme la manifestation contre la chaîne de
télévision Nessma qui fut attaquée par des salafistes suite à la
diffusion du film Persepolis . (Photo : ©Ezequiel
Scagnetti )
« Allah akbar ! » crie un partisan d’Ennhadha (le parti islamiste) au milieu de la foule qui n'en croit pas ses yeux. Une seconde après il était par terre en train de se faire massacrer. Deux secondes après, arrivent les policiers en civil et avec des manifestants plus tolérants qui le rattrapent et le confient aux « bons soins » de la police de Tunis , qui l’emmènent loin… bien loin. « Aujourd'hui en Tunisie il faut choisir son combat, ici c’est la guerre. C'est nous ou eux », me dit une fille, qui n'a pas plus de 20 ans, caméra vidéo, cigarette à la bouche et poing gauche levé, bien haut. (Photo : ©Ezequiel
Scagnetti )
Le fait que des jeunes s’impliquent autant dans la nouvelle marche
démocratique traduit bien le signe de modernité sous lequel ces
élections sont placées. Si ce sont eux qui, en grande partie, ont fait
tomber « Zaba » (surnom de Ben-Ali, ndlr), il faut reconstruire un pays
qui a l’une des plus fortes proportion de jeunes au sein de sa population. (Photo : ©Ezequiel
Scagnetti )
Les influences ont bel et bien changé. Depuis le printemps arabe, les
pancartes affichent plus le portrait de Che Guevara que celui de Ben
Ali . Logique. Mais cette image montre bien la volonté des manifestants
d’asseoir le sécularisme dans leurs pays. (Photo : ©Ezequiel
Scagnetti )
Dans le cortège, beaucoup de femmes étaient présentes. La marque d'un changement ? (Photo : ©Ezequiel
Scagnetti )
Une anecdote : un chauffeur de taxi bruxellois voudrait rentrer au
pays. Depuis
l’investiture de Ben Ali en 1987 , il en a en quelque sorte
été chassé. Depuis que les Trabelsi
ne sont plus là, la voie est libre. «
A l’époque, quelle que soit l'affaire
que tu voulais monter, il fallait
s’arranger avec les Trabelsi. Maintenant c’est le libre marché, du
vrai, mais attention, personne ne va investir un seul dinar avant la
formation d’un gouvernement. Et tout dépend des élections de l'Assemblée
constituante. Si les Islamistes gagnent… » (Photo : ©Ezequiel
Scagnetti )
Les panneaux électoraux ornent l’ensemble des murs de Tunis. Les
élections du 23 octobre prochain représentent un véritable étalon
démocratique si bien qu’elles dégagent aussi une opportunité inespérée
pour certains de se lancer en politique. A ce jour, plus cent partis ont
été enregistrés. (Photo : ©Ezequiel
Scagnetti )
Beaucoup de questions esquissées neuf mois durant n’ont toujours pas
trouvé de réponses. Même si l’instant prête à l’euphorie, beaucoup
s’interrogent sur l’après scrutin, Car les regards sont déjà portés vers
2012 . L’année pour laquelle nombre de personnalités se réservent pour
l’épreuve du rassemblement à savoir les élections présidentielles. (Photo : ©Ezequiel
Scagnetti )
L’enjeu aidant, une grande répétition générale été organisée le dimanche
16 octobre pour s’assurer que l’exercice démocratique soit bien
maîtrisé. Outre les centaines de bénévoles impliqués dans la tenue de ce
filage, la police et l’armée surveillaient de près le déroulement de ce
faux scrutin. (Photo : ©Ezequiel
Scagnetti )
Pour éviter la fraude, les électeurs devront tremper leur doigt dans un
flacon d’encre indélébile. Cette méthode dite de « transparence
démocratique » avait déjà utilisé pour les élections législatives
afghanes, le 18 septembre 2011. (Photo : ©Ezequiel
Scagnetti )
Même pour une simulation de vote, la participation citoyenne témoignait
d’ores et déjà d’une forte affluence. (Photo : ©Ezequiel
Scagnetti )
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