Les députés belges pour les droits de l’homme en Iran
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En l'absence d'élections libres dans le pays, la diaspora voulait faire entendre la voix des Iraniens qui aspirent à la fin de la dictature qui sévit au nom de l’islam.
Par Soroush Aboutalebi*
Ils étaient des dizaines de milliers venu soutenir la cause de la liberté en Iran au grand rassemblement de la diaspora iranienne à Paris (Villepinte) au début du mois. Organisé autour du thème « un changement démocratique est à portée de main », les participants qui comptaient de nombreux élus européens qui ont apporté leur soutien aux forces démocratiques qui œuvrent pour un changement de l’intérieur et l'instauration d'un Etat laïque basé sur le libre choix des Iraniens. Elles étaient des centaines de personnalités politiques et médiatiques y compris une délégation parlementaire du Congrès américain à participer à ce rassemblement exceptionnelle.
En l'absence d'élections libres dans le pays, la diaspora voulait faire entendre la voix des Iraniens qui aspirent à la fin de la dictature qui sévit au nom de l’islam. La souveraineté populaire dans une république pluraliste, l'égalité entre les hommes et les femmes, l'arrêt du gaspillage des richesses du pays dans les jeux d'influence visant à promouvoir l’idéologie islamiste et le soutien criminel à la dictature d’Assad en Syrie, ont été des idées mises en avant par les participants.
L’évènement intervenait au lendemain de la déclaration de 265 eurodéputés condamnant les violations des droits de l’homme en Iran. En effet, c’est le pays qui détient le palmarès mondial du nombre d’exécution par tête d’habitant, avec des femmes et des mineurs qui compte parmi les victimes des pendaisons, souvent publiques. Amnesty international a déploré la situation, dénonçant le taux élevé des exécutions en Iran qui donne « l’horrible image d'une machine à tuer étatique ».
Gérard Deprez, président du comité des « Amis d’un Iran Libre » au Parlement Européen, a déclaré le 26 juin : « Nous demandons aux états membres de l’Union Européenne de conditionner le développement de leurs relations avec l’Iran à l’arrêt des exécutions et à une nette amélioration de la situation en ce qui concerne le respect des droits de l’homme (…) Dans le but d’exprimer notre solidarité avec l’opposition démocratique iranienne je participerai au rassemblement iranien qui se tiendra à Paris le 1er juillet où je présenterai le soutien des 265 membres du parlement européen qui ont signé la déclaration conjointe, et nous souhaitons vivement que les gouvernements européens suivent notre déclaration. »
Quant aux députés belges, ils n’ont pas manqué l’occasion d’exprimer leur solidarité avec les aspirations démocratiques du peuple iranien. Els Van Hoof, Sonja Claes, Serge de Patoul et Véronique Caprasse étaient au rendez-vous du 1er juillet à Paris pour rendre hommage au projet d’avenir pour un Iran débarrassé des intégristes, un Etat moderne basé sur les valeurs universelles des droits de l’homme et de l’Etat de droit. Ce rendez-vous avait lieu autour du Conseil national de la Résistance iranienne et sa présidente élue, Maryam Radjavi. Cette coalition regroupe l’opposition démocratique dont les Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI) qui représente un islam laïque. Dans son intervention, Els van Hoof a déclaré : « Vous savez que mon pays, la Belgique, a été victime des actes criminels des extrémistes qui ont agi au nom de l’islam. Mais votre mouvement, l’OMPI, en tant que force musulmane représente un islam démocratique et tolérant. Votre résistance montre que l’islam et la démocratie sont compatibles. La même chose est valable pour les droits des femmes et l’islam. [Votre] interprétation de l’islam remet en cause un islam radical et leur interprétation dogmatique du Coran. Cela nous donne beaucoup d'espoir pour l'avenir de l’Iran et pour le monde. »
Parmi les nombreux intervenants au meeting, notons également l’ancienne otage Ingrid Betancourt, les anciens ministres français Bernard Kouchner et Rama Yade, ainsi que Rudy Giuliani, le célèbre maire de New York à l’époque des attaques du 11 septembre 2001, Newt Gingrich, ancien président de la Chambre des représentants américaine, Ed Rendell, ex-président du Parti démocrate américain, John Baird, ministre canadien des Affaires étrangères (2011-2015), Sabine Leutheusser, Ministre fédéral de la Justice d’Allemagne (2009-2013), Rita Süssmuth- Présidente du Bundestag (Allemagne) (1988-1998) et Nasr Al-Hariri, chef de la délégation syrienne de l’opposition dans les négociation internationales.
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* Sourosh Abouthalebiest étudiant iranien à Bruxelles en Sciences politiques à l'Université Saint Louis. Il est membre de l'association des jeunes et étudiants démocrates iraniens en Belgique. twitter: @SouroshA