Les coups de coeur des Ardentes
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Avec 76 000 visiteurs, la 9e édition du festival liégeois de musique est l’année de tous les records. Café Babel était sur place et vous fait part de ses coups de cœur.
Timber Timbre
Lors de l’après-midi pluvieuse du 12 juillet, la scène Aquarium est l’endroit idéal pour venir se plonger dans l’ambiance sombre et planante du groupe canadien Timber Timbre. Sur scène, Taylor Kirk, grand chauve tout de blanc vêtu, est accompagné d'un batteur et d'un claviériste. Sa voix grave fait penser à Nick Cave. L’artiste canadien a alterné mélodie mélancolique avec des passages plus torturés. Il a débuté avec des chansons de son dernier album « Hot Dreams », dont « Beat the Drum Slowly ». Il revient ensuite à des chansons du deuxième disque « Creep on Creepin' On ».
>> Retrouvez l’enregistrement live de Lonesome Hunter ici. À revoir assurément.
Method Man & RedMan
Les deux ténors du rap East Coast sont venus fouler la scène principale des Ardentes. Accompagnés d’un scratcheur et d'un DJ dans le dos, les deux acolytes du film How High ont lâché du bon vieux rap old school. Ils ont fait participé le public comme jamais, l’invitant à répéter sans cesse « Wu-Tang, Wu-Tang… » Les fans, conquis, n’étaient pas en reste. Par contre, les connaissances géographiques des deux Américains du Vieux Continent laissent à désirer : « Yo Belgium, Germany, What’s Up ? », ont-ils demandé au public liégeois. Mais les fans ne leur en ont pas tenu rigueur, la fête était à son comble.
Joan as Police Woman
Ayant collaboré avec notamment Jeff Buckley, Lou Reed et Nick Cave, Joan as Police Woman promet de livrer une performance haute en couleurs. Après des albums un peu plus sombres en raison de la perte de ses proches, Joan Masser renoue avec la gaieté dans son dernier album, The Classic. Elle déclare d’ailleurs lors d’un entretien à PureFM qu’elle a gagné en confiance et qu'elle n'a plus vraiment de sujets dont elle veut se plaindre. Cette touche de légèreté était déjà présente dans la chanson Magic de son album précédent. Violoniste de formation, elle troque avec aisance sur scène le violon pour le synthé ou la guitare. Cette chanteuse américaine de soul & blues, livre une prestation intense avec une voix sublime. On en redemande.
Nneka
Après le concert de Banks sous la pluie battante, le soleil pointe le bout de son nez pour saluer l’arrivée de Nneka, une chanteuse germano-nigérienne. Sa fraîcheur de vie transforme ce concert en un tour de magie de soul imprégné de hip-hop. Elle ravit le public par son énergie débordante et par son discours émouvant. Le chant est sa manière de défendre ceux qui souffrent au Nigeria à cause de « nous et vous aussi », déclare-t-elle pendant le concert. Elle joue des chansons de différents albums, comme Africans et Home. « Would you follow me ? », le public répond par un tonnerre d’applaudissements…
Massive Attack
La cerise sur le gâteau : Massive Attack. Le groupe de Bristol clôture le festival des Ardentes. Il faut attendre que la finale de la Coupe du monde soit terminée pour que le groupe entame le bal avec Battlebox 001.
Au niveau sonore, les membres du groupe ont tous étalé leur talent pour le plus grand plaisir du public resté jusqu’à 1h30. Tous les classiques de Massive Attack y sont passés, dont le magnifique Teardrop. Martina Topley-Bird a chanté la plupart du temps de la première partie. Ensuite, Grant Marshall a pris la relève. La bande Bristol a par ailleurs joué un bon nombre de chansons de l’album Heligoland.
Les Anglais ont associé avec talent le son au visuel tout en y ajoutant différents messages politiques. Des écrans géants retransmettaient des marques de grandes multinationales. Symbole de critique apparent du capitalisme. Les messages, projetés en français, néerlandais, voire même allemand et anglais, prouvent que le géant du trip-hop prend en compte les différences linguistiques du public belge. Ils ont également évoqué le conflit israélo-palestinien avec le message suivant : « Morts palestiniens : 166. Blessés : 920.Morts israéliens : 0. Blessés : 5. ». À méditer...
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