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Les animaux malades de l’Europe, de Karl Lafuente

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Maitre Sinh

Fr

Les moutons, gras et gros

chacun dans leurs enclos

Avait connu naguère

La disette et la guerre

Ce temps d’un autre âge

Etait bien fini

Les maux avaient été bannis

Par de communs pâturages

Mais soudain, à nouveau

Un mal chez eux sévissait

Les près jaunissaient

Et l’herbe faisait défaut

Nul ne savait comment

Retrouver la santé,

L’abondance en froment

Et la peur

sévissait…

Un jour de printemps

L’un de leurs présidents

Convoqua les brebis

A donner leur avis

Et soudain, les ruminants

Dans le doute perdu

Oublièrent comment

Ils devinrent dodus

Alors ils découvrirent,

ce qui pourtant depuis,

plus de deux générations

Etait vu comme raison

La concurrence non faussée ?

Quel crime insensé !

Ouvrir mon pâturage

C’est inimaginable !

Gravé dans le marbre !

Quel crime pendable

Mon enclos, seul est convenable

A nous seul est notre chambre

Voila l’ultraliberalisme !

Dirent des franciliens

Certains, même, y virent la main

Du lointain turquissime

Et dans l’enclos voisin

Situé sur un Ishtme

On criait au socialisme

Comme mal utérin.

A partir de ce jour

Rien ne fut comme avant

La raison n’eut plus court

Et on se tourna vers antan

Nos fourchettes ont trois bras.

Les leurs deux, c’est un fait!

Comment dans ce cas ?

Pourraient ont s’accorder ?

Et alors, les herbivores

Tous à leur hystérie,

en oubliaient le dehors

Souvent sans merci

Dans la noire forêt

Point de cet instrument

De crocs on usait

Bien plus contondants

Le loup surgit du bois

Trouvant les brebis divisées

Se réjoui de leur état

Et n’en fit qu’une bouchée

Moralité

A trop ne voir que son nombril

On fini sur le grill.

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