L'Ecosse, envers et contre tout !
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Après David Cameron, c’est au tour de José Manuel Barroso de dresser un nouvel obstacle à l’indépendance de l’Ecosse. Le référendum qui se tiendra le 18 septembre 2014 et qui tranchera cette question de l’indépendance réveille les passions et encourage les doubles discours.
Le premier ministre anglais, qui a lui-même organisé et reconnu la validité de ce référendum (quelle qu’en soit l’issue), avait réclamé un vote négatif de la part des Ecossais dans son discours le 1er janvier 2014. Le débat avait ensuite été relancé sur la question de la monnaie en usage. Puis le 13 février, c’est le ministre des Finances britannique, George Osborne, qui avait souligné le fait que si l’Ecosse accédait à l’indépendance, le nouveau gouvernement Ecossais ne pourrait pas utiliser la livre comme monnaie.
Enfin, le 16 février 2014, le président de la Commission Européenne a essayé de donner le coup de grâce en affirmant que l’Union Européenne n’acceptera pas le nouvel Etat écossais en son sein. Il s’est ensuite expliqué en soulignant que « Ce serait extrêmement difficile d'obtenir l'aval de tous les autres États membres à l'intégration d'un nouveau membre issu d'un pays membre ». Il a comparé la situation écossaise à l’exemple du Kosovo en soulignant que cette nation n’avait pas été reconnue en tant qu’Etat et ne pouvait donc prétendre à l’adhésion à l’Union Européenne. Cependant le parti au pouvoir Ecossais (Parti National Ecossais) s’est empressé de rappeler que le Kosovo ne faisait pas parti d’un Etat Européen et que ce n’était en aucun cas la situation de l’Ecosse
Nous assistons donc à un processus nouveau. La Commission Européenne se prononce sur les affaires internes des Etats, ce qu’elle n’avait pas osé faire pour la question catalane. Et tandis que certains s’interrogent sur les motivations du président de la Commission Européenne et y voit des manœuvres électorales en vue des prochaines élections, la question de la potentielle entrée de l’Ecosse dans l’UE demeure. Tous les éléments se dressent contre cette Ecosse qui ne fait que suivre un processus démocratique. Tous les scénarios semblent cependant envisageables compte tenu de l’approximation du discours de la Commission Européenne et du Westminster sur la question de l’appartenance à l’Union Européenne et sur celle de l’utilisation de la livre.
Rendez-vous donc le 18 septembre.