L’économie mondialisée de la guerre
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raphael roubyJ’ai été choqué et consterné par les attaques contre le World Trade Center et le Pentagone.
J’ai été choqué et consterné par les attaques contre le World Trade Center et le Pentagone. Ce sont des crimes contre l’humanité et j’espère que si l’on met la main sur l’un des responsables de ces attentats, il aura à répondre de ses actes devant une cour de justice internationale compétente. Je comprends également pourquoi beaucoup d’Américains considèrent ces attaques comme des attaques personnelles. Après tout, le World Trade Center est l’une des plus importantes attractions touristiques de New York, et si par hasard ils s’étaient trouvés dans cette ville le 11 septembre pour faire du tourisme ou rendre visite à des amis, ils auraient pu mourir, eux aussi. En tout cas, beaucoup de ceux qui soutiennent les attaques terroristes ne cachent pas qu’ils ne font aucune distinction entre les citoyens américains et leur gouvernement. Etant donné que la vengeance semble être un mobile légitimé par les trois grandes religions abrahamiques (à la fois dans leurs livres sacrés (Ecritures ???, mais slt pour Ancien et Nouveau testament, je crois) et au cours de leur histoire), il n’est pas très difficile de comprendre pourquoi autant d’Américains - suivis en cela par leurs amis et parents d’Europe et d’ailleurs - sont favorables à la campagne militaire actuelle contre Ben Laden et ses hôtes et protecteurs Taliban. Pourtant, si le mot “civilisation” a un sens, c’est bien parce que celle-ci se fonde sur la raison et l’intérêt commun, non sur la revanche et la différence. Analysons d’abord l’intérêt commun. Je ne connais pas de système moral digne de ce nom qui ne soit pas universel : comme le dit Schiller, “alle Menschen werden Brüder” (tous les hommes seront frères), plutôt qu’Aryens, Chrétiens ou membres d’une quelconque partie distincte de l’humanité. Qu’on le veuille ou non, aujourd’hui plus que jamais, tous les peuples sont liés, par l’intermédiaire des marchés mondiaux, des superpositions culturelles et par une attention commune à l’égard d’un environnement toujours plus abîmé. Cependant, ce qui m’intéresse vraiment ici, c’est la raison. Dans l’énorme production de la presse, ces dernières semaines, rien n’a été plus déprimant que de lire l’opinion largement partagée selon laquelle réfléchir par rapport aux attaques, chercher leurs causes non seulement dans l’esprit des terroristes, mais aussi dans l’origine sociale de leurs idées et de leurs actions, revient à peu près à les pardonner. Nous qui utilisons notre raison avons le droit, sinon le devoir, de nous demander si le comportement des gouvernements, des entreprises et des individus américains et occidentaux n’auraient pas une part de responsabilité dans la création des contextes sociaux, politiques et économiques dans lesquels ces actions désespérées ont été planifiées et exécutées. Ceux qui ont réfléchi en ces termes se sont focalisés sur la situation et les événements les plus évidents des dernières décennies : la politique extérieure des gouvernements américains successifs a consisté à imposer ou maintenir des régimes favorables aux intérêts américains et à miner ou à renverser ceux qui étaient considérés comme néfastes à ces intérêts. Sans compter les nombreuses aventures antérieures à 1945, les gouvernements américains ont depuis renversé des gouvernements légitimes et/ou apporté leur aide à des dictatures brutales, que ce soit en Iran, au Guatemala, au Sud Vietnam, au Chili, en Indonésie, en Arabie Saoudite, au Cambodge ou au Zaïre. Ils ont financé des terroristes (rebaptisés “combattants pour la liberté”) au Nicaragua, au Salvador, en Colombie, en Argentine, en Angola ou au Mozambique ; ces listes ne sont qu’illustratives et ne sauraient être exhaustives. Plus près de chez nous, dans les années qui suivirent immédiatement la guerre, ils utilisèrent des moyens déguisés pour limiter l’influence des socialistes ou des communistes au sein des syndicats et sur la scène politique démocratique d’Europe occidentale. Cette énumération ne mentionne même pas les problèmes plus pressants des droits des Palestiniens, de la poursuite des bombardements en Iraq, et, bien entendu, du soutien qu’ils apportèrent à Ben Laden et aux seigneurs de guerre locaux afin de leur permettre de chasser l’Union Soviétique d’Afghanistan, pour enfin mettre en place un régime basé sur une forme pervertie de l’Islam. Pour couronner le tout, les Etats-Unis ont, à plusieurs reprises, court-circuité ou ignoré les Nations Unies, qui constituent la seule assemblée légitimement habilitée à statuer sur les relations inter-étatiques. Tout cela fournit des raisons suffisantes aux millions de gens qui, dans le monde entier, haïssent les politiques étrangères égoïstes menées par absolument tous les gouvernements américains depuis 1945. Cependant, ce qui m’intéresse ici, ce n’est pas la manière dont les gouvernements américains usent de leur pouvoir, mais comment ils sont parvenus à le posséder, en premier lieu. Pourquoi tant d’inégalités dans le monde ? Pourquoi les Etats-Unis sont-ils si riches alors que l’Afghanistan, ainsi que beaucoup d’autres nations, demeure si désespérément pauvre ? Pourquoi une telle situation a–t-elle perduré voire a-t-elle empiré pendant de nombreuses décennies, malgré les efforts ostensibles des états et des organisations internationales ? Quelles sont les racines économiques du conflit actuel ? Nous pourrions commencer de répondre à cette question en analysant les évènements économiques qui ont succédé au 11 septembre. La faillite des compagnies aériennes et les pertes d’emploi dans des secteurs voisins tels que le tourisme constituent des phénomènes mondiaux qui montrent toute la réalité de l’interdépendance très étroite des différents secteurs de l’économie mondiale. Pourtant, ces effets directs sont minimisés dans le contexte de la récession généralisée issue des industries du multimédia et des télécommunications, dont les effets se sont fait sentir bien avant le 11 septembre. Cette crise est le dernier avatar de l’évolution en dents de scie qui caractérise le capitalisme depuis plusieurs siècles. Pourtant, je souhaite plutôt commencer par Silvio Berlusconi. Bien sûr, il est facile de le vouer aux gémonies comme étant sans doute l’un des deux spécimens les moins recommandables issus de la nouvelle espèce d’hommes politiques européens appelée « post fascistes » (le premier de ces spécimens étant Jorg Haider). Avant que des chefs d’Etats proéminents de l’Union Européenne ne le réduisent au silence pour avoir exprimé des opinions inacceptables à propos de l’Islam, il avait aussi associé les militants anti-mondialisation (de Seattle comme de Gênes) aux terroristes du 11 septembre. Les porte-paroles du mouvement anti-mondialisation furent bien sûr choqués par cet amalgame. Si Berlusconi pensait aux agissements violents et stupides d’une insignifiante minorité de manifestants (rappelons-nous que les évènements de Gênes ont apporté de nombreuses preuves de violences policières injustifiées ainsi que du rôle des agents provocateurs), alors malgré l’abîme qui sépare leurs actes de ceux des kamikazes, il est vrai qu’eux aussi ont commis des faits que la plupart d’entre nous jugeraient criminels. Mais la cible de Berlusconi était bien plutôt le mouvement dans son entier, pas l’insignifiante minorité violente ; c’était les militants pacifiques, respectables, pour la plupart issus des classes moyennes, membres de Jubilee 2000 et de Drop the Debt (Annulons la dette), c’était les millions de gens qui ont soutenu et continuent de soutenir les campagnes d’Oxfam, de Greenpeace, des Amis de la Terre, de Save the Children (Sauvons les enfants) et de toutes les autres ONG qui se battent pour que le monde prenne conscience des injustices économiques ainsi que des catastrophes écologiques. Ainsi, pourquoi Berlusconi s’opposerait-il à ceux qui s’élèvent contre la mondialisation actuelle ? Tout d’abord, entendons-nous bien : ces opposants ne sont pas des nationalistes casaniers et obtus qui s’opposent au commerce international et à la circulation internationale des idées et des personnes. Ils s’insurgent contre un modèle et une forme particuliers de cette mondialisation. Berlusconi représente l’union des intérêts économiques et du pouvoir politique, union qui s’assure que la forme de mondialisation actuelle enrichit les riches et appauvrit les pauvres, tout en les rendant impuissants. Berlusconi en est l’illustration particulièrement vivante et éhontée : il est à la tête d’un vaste empire économique qui comprend la plupart des médias de masse italiens, qui ont joué un rôle essentiel dans son accès au pouvoir (bien que les électeurs et les partis politiques d’opposition ternes aient également leur part de responsabilité dans celui-ci). La situation est la même que si Rupert Murdoch était Premier Ministre du Royaume-Uni. Tous ceux qui trouvent cela absurde devraient réfléchir à l’influence politique exercée par les manias de la presse britannique au siècle dernier, de Rothermere ou Beaverbrook à Maxwell en passant par Black ou bien sûr par Murdoch lui-même. A cela près qu’aujourd’hui, cette union des intérêts économiques et du pouvoir politique est d’envergure mondiale. Penchons-nous d’abord sur l’ampleur et l’influence des intérêts économiques en eux-mêmes, en faisant abstraction du pouvoir politique. Il y a quarante ans, les multinationales étaient presque toutes américaines, peu nombreuses et limitées à des activités telles que l’exploitation des matières premières ou les industries de production en série, comme les industries pétrolière, chimique, automobile ou l’informatique. Aujourd’hui, elles règnent sur les industries du monde entier. Elles ne se sont pas seulement imposées dans de nombreux domaines des services comme l’industrie bancaire ou le tourisme mais ont profité des 20 années de privatisations partout dans le monde pour s’installer solidement dans les domaines des infrastructures et des services publics (eau, électricité, réseaux routier et ferroviaire, télécommunications), autrefois propriété de l’Etat ou du moins, comme aux Etats-Unis, largement soumis à son contrôle. En Angleterre, des entreprises transnationales américaines fournissent l’électricité et s’occupent des prisons, des entreprises transnationales françaises gèrent certaines parties de notre réseau ferroviaire, tandis que des entreprises britanniques de télécommunication ou de gestion de l’eau possèdent des filiales en Argentine ou en Allemagne. La triste et déplorable histoire de Railtrack en Grande-Bretagne a des parallèles dans le monde entier. Les institutions financières internationales (banques, compagnies d’assurances, gérants de fonds de pension, agents de change), les principales places financières mondiales et les armées de consultants de gestion, les agences de relations publiques, les publicitaires et les formateurs des écoles de commerce sont intimement liés aux entreprises transnationales « nouvelle mouture ». Les deux premières les financent et statuent sur les résultats de leurs stratégies économiques, tandis que les autres concourent tous ensemble (à eux tous ?) à mettre en place l’idéologie selon laquelle leur activité constitue la plus belle forme d’aboutissement du génie (effort ?) humain. Mais malgré tout le faste des multinationales et tout le baratin des entreprises de relations publiques, cela demeure du bon vieux capitalisme, poussé à l’extrême. C’est produire pour le profit, obtenu en vendant tout (biens comme êtres humains) ce qui peut être vendu à tous ceux que l’on arrive à convaincre d’acheter, ou qui n’ont pas le choix. La mondialisation telle qu’elle existe à l’heure actuelle consiste à trouver la force de travail la moins chère qui soit, où qu’elle soit, à l’exploiter au maximum pour vendre la marchandise là où l’on peut faire un bénéfice maximum. En ce qui concerne la nature des produits échangés, les conditions de production et les conséquences pour l’être humain et la nature, eh bien, la seule limite est celle fixée par le législateur. Bien entendu, la plupart de ceux qui travaillent pour les entreprises transnationales et leurs satellites ne le font pas avec l’intention consciente d’exploiter : ceux qui ne possèdent pas un capital énorme se doivent de travailler pour assurer leur subsistance, et c’est vrai pour un jeune diplômé de comptabilité de l’université de Leeds comme pour une couturière dominicaine, même si l’on peut difficilement comparer leurs niveau de vie et de comfort (sécurité) respectifs. On pourrait objecter que les entreprises transnationales, par leurs investissements, apportent du travail et des progrès technologiques aux parties les plus pauvres de la planète, et que ceci peut finalement jouer un rôle dans un développement rapide, tel que l’a connu l’Asie du Sud-Est dans les années 1980 et 1990, ou la République Populaire de Chine, autrefois communiste, mais qui, indéniablement, porte aujourd’hui bien mal son nom. Force est de le reconnaître. Mais pour des millions de paysans ruraux et de salariés urbains, ce développement s’est fait au prix d’une terrible baisse des conditions de vie et de travail, exactement comme cela avait été le cas dans ce pays au début du XIXe siècle. Comment pouvons-nous encore tolérer une telle détresse, après toutes les expériences des deux derniers siècles ainsi que la richesse et les connaissances dont nous disposons ? La réponse est malheureusement la suivante : nous les tolérons parce que des élites bien installées (surtout, mais pas seulement, dans les pays riches) profitent largement de cette exploitation et s’assurent que suffisamment d’entre nous en bénéficient également afin de permettre à nos sociétés de vivre avec les conséquences que cela a sur les laissés-pour-compte. Alors que l’analyse de l’inégalité mondiale en termes économiques est plutôt facile, ce n’est pas le cas de la situation politique, en particulier parce que notre système politique, dans les démocraties des pays riches, se base sur les principes de l’égalité juridique et électorale de tous les citoyens dans chaque pays souverain. Mais ce n’est qu’au siècle dernier (XXe siècle ?), après des décennies de luttes politiques par et pour ceux qui ne pouvaient pas payer le cens, que les non-propriétaires se sont vus reconnaître comme des citoyens à part entière. Le résultat, pourtant, étant donné que les droits liés à la propriété demeurent largement intacts et ont préséance sur les droits politiques, est une démocratie faussée, dans laquelle les riches conservent leur capacité à établir le calendrier politique, corrompre les hommes politiques pour provoquer des décisions qui enracinent leurs privilèges. A travers le monde, les idéaux politiques de liberté et de démocratie ont nourri deux siècles de lutte contre le pouvoir colonial des puissances européennes pour aboutir à la mise en place d’une organisation de gouvernement international (le système des Nations-Unies), en principe construite sur le droit et non la force. Pourtant, même cette organisation donne davantage de droits aux Etats les plus forts et les plus riches, à travers le Conseil de Sécurité. Aujourd’hui encore, d’autres instances capitales de l’ordre inter-national, tels que le Fonds Monétaire International, la Banque Mondiale et l’Organisation Mondiale du Commerce, qui constituent l’hydre à trois têtes du pouvoir économique sauvegardent, ouvertement ou non, une distribution du pouvoir étatique encore plus inégale. Au cours des vingt dernières années, ces instances ont permis la diffusion et l’approfondissement de la mondialisation capitaliste, enracinant ainsi le pouvoir des entreprises transnationales. Elles sont arrivées à leurs buts en partie en utilisant le levier du crédit : les gouvernements qui provoquent une dette extérieure doivent, comme condition à l’attribution d’une aide internationale, appliquer les politiques préconisées par le FMI et la Banque Mondiale, ce qui ouvre (livre ?) leurs économies à la concurrence inégale des entreprises transnationales et nécessite le transfert (privatisation) des activités productives dans le secteur privé. L’OMC, à la suite de son ancêtre, le GATT (General Agreement on Tariffs and Trade), a favorisé les pays riches de manière flagrante, leur permettant de protéger leur agriculture et leur industrie tout en exigeant le libre accès aux marchés et aux ressources des pays pauvres. Les conséquences politiques de cette évolution sur les pays les moins développés ont été immenses. Après plusieurs décennies d’optimisme (parfois moins) concernant le progrès économique (ou : de positivisme économique ?), les Etats de l’Afrique post-coloniale, à l’exception de quelques heureux élus, ont sombré dans le cercle vicieux de l’endettement et doivent désormais s’accommoder du fait que le seul modèle de développement désormais accepté est basé sur un système anglo-saxon nommé économie de marché. L’aptitude de ces pays à mettre en place des initiatives publiques a été largement restreinte pour favoriser l’apparition d’une classe de capitalistes locaux utilisés comme des interlocuteurs mineurs (inférieurs) dans les transactions internationales. Le déclin régulier du financement du secteur public incite les diplômés à émigrer vers les pays riches, qui pour leur part n’hésitent pas à profiter au maximum de cette fuite des cerveaux, sans un regard pour les problèmes qu’elle engendre dans leurs pays d’origine. Dans ces pays, l’inégale distribution des richesses nées de la croissance garantit une inépuisable réserve de main-d’œuvre à faible coût salarial, qu’il s’agisse de travailleurs non qualifiés tout en bas des chaînes de production qui conduisent de l’atelier asiatique au centre commercial britannique, ou de domestiques pour les nouvelles élites urbaines. En effet, ne nous y trompons pas : les élites politiques et économiques d’Asie, d’Afrique et d’Amérique Latine, aujourd’hui rejointes par celles des anciens pays soviétiques sont généralement activement complices dans la perpétuation de ce nouvel ordre économique du monde. Bien entendu, les formes de subordination (hiérarchisation) politique dans les pays riches comme dans les pays pauvres sont multiples et varient selon l’époque et l’endroit. Beaucoup de pays se passent toujours de toute institution démocratique, comme l’Arabie Saoudite. Dans d’autres, des régimes particuliers réussissent à assurer leur réélection pendant des décennies entières en réprimant l’opposition politique, comme c’est le cas au Mexique depuis 70 ans avec le PRI ou à Singapour ou en Malaisie. Dans d’autres régions du monde (en Amérique Latine, dans l’ex-bloc de l’Est, en Afrique du Sud, en Indonésie, aux Philippines, en Corée du Sud), la démocratie a pris la place de la dictature, mais passé l’enthousiasme initial, l’indifférence électorale est croissante. Au Nord comme au Sud, à l’Est comme à l’Ouest de la planète, émergent des traits communs : le désintéressement politique et la réduction de la démocratie à un processus électoral qui, dans la forme comme sur le fond, rappelle davantage une élection de « Miss belle et bête » ou un jeu télévisé qu’une quelconque forme d’engagement sérieux du corps électoral dans le processus de décision politique. Cela se traduit par une sorte d’exclusion politique qui rejoint l’exclusion sociale et économique dont souffrent tant de millions de personnes. Aujourd’hui, pourtant, Tony Blair a déclaré qu’il considère que sa mission ne se limite à capturer et à punir les terroristes responsables des attentats du 11 septembre, mais qu’elle consiste aussi à s’attacher à améliorer les conditions économiques et sociales dans les pays pauvres ; pour résumer, il s’agit d’éradiquer le sous-développement. Ne soyons pas cyniques, mais prenons-le au mot. Pour qu’à son tour, il écoute beaucoup moins les avis des financiers, des marchands d’armes et de tous les représentants de l’impérialisme économique actuel pour prêter une oreille beaucoup plus attentive aux voix qui accusent (dénoncent… comme étant) depuis longtemps ces mêmes personnes d’être à l’origine des misères du monde actuel.
Translated from The global political economy of the war