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Le vote obligatoire est-il la clé à l'abstentionnisme européen ?

Published on

Bruxelles

Depuis 1979, la participation aux élections européennes est en quasi constante diminution au sein des États membres. L'instauration du vote obligatoire est-elle la solution à ce problème ? 

La baisse considérable de la participation populaire aux élections européennes commence à mettre en doute la légitimité de la démocratie communautaire. Cette crise de participation a pour résultat une abstention croissante qui pourrait être due à un manque de confiance de la part des citoyens en leurs représentants, ou même à une perte d'intérêt pour les questions politiques et sociales.

Parmi les solutions qui pourraient être envisagées, il y a celle de rendre le vote obligatoire pour les élections européennes dans tous les États membres. Mais est-ce réellement la solution pour accroître la participation des citoyens européens ou seulement une des possibilités pour combattre le parti de l’abstention?

Certes, si tous les électeurs se rendaient aux urnes afin de voter pour leurs propres représentants européens, ils auraient également la possibilité de voter ‘blanc’ ou ‘nul’. Souvent décrié, ce choix leur permettrait pourtant d’exprimer leur préférence et d’effectuer leur devoir de citoyen. Le processus d’intégration de l’Union européenne se déroulerait ainsi plus rapidement et démocratiquement.

Toutefois, ceux qui s’opposent à cette solution estiment qu’il s’agit d’un défaut de démocratie et affirment que ce sont les partis politiques qui doivent aller chercher leurs électeurs. En France, comme dans la majorité des États membres, la participation électorale constitue un droit mais ne reste qu’un devoir moral pour les citoyens.

À l’heure actuelle, le vote n’est obligatoire qu’en Belgique, au Luxembourg, en Grèce et à Chypre (au sein des États membres). Alors que le taux de participation atteint respectivement 89,64 % et 74,8 % des citoyens en Belgique et au Luxembourg, seuls 59,97 % des Grecs et 43,97 % des Chypriotes se sont rendus aux urnes pour choisir leurs représentants politiques en 2014. Ces résultats restent tous supérieurs à la moyenne européenne, qui est de 42,54 %, et sont peut-être un indice démontrant que le vote obligatoire contribuerait à augmenter la participation des autres états membres. Néanmoins, l’Italie et Malte comptent une participation électorale – faite sur base volontaire – de respectivement 57,22 % et 74,8 %.

Dès lors, on peut se demander si l’absence de vote obligatoire est véritablement la seule cause de cet abstentionnisme et si le monde politique ne l’utilise pas plutôt comme excuse pour se déresponsabiliser du manque d’intérêt des électeurs.

Pour accroître la participation des citoyens à la vie politique communautaire, serait-il nécessaire de les rapprocher davantage de droits et devoirs intrinsèquement liés à leur statut, c’est-à-dire celui d'être un citoyen européen?