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LE TRAVAIL DE NELSON MANDELA N'EST PAS TERMINE

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Translation by:

Véronique Mazet

Nelson Mandela est un talisman pour le progrès des droits des Noirs aussi bien en Afrique du Sud que dans le monde entier. Mais malgré les réalisations de personnalités telles que Mandela, King ou Malcom X, le racisme demeure une force insidieuse dans le monde.

La disparité économique entre les Blancs et les Noirs est énorme. Ce simple fait fait pencher la balance des statistiques, il vaut mieux être blanc plutôt que noir en Afrique du Sud. Et c'est la même chose dans le reste du monde. La lourde tâche de Mandela n'est certainement pas terminée.

En Occident on se félicite souvent du peu de discrimination et de racisme, en comparaison avec les USA. Mais discerner un progrès de la société envers la discrimination au travers d'une comparaison est facile, surtout si l'on décide de se comparer aux Etats-Unis. Un pays où trois quarts de la population blanche restent racistes et pensent que « les Noirs préfèrent profiter des aides sociales » et la moitié pense que «  les Noirs sont moins intelligents que les Blancs. » Les gens aiment faire remarquer qu'Obama est un progrès aux USA, mais ce qu'ils ont oublié c'est qu'il est le neuvième sénateur noir à être nommé depuis la création du Sénat en 1789. Ces anomalies sont utilisées comme un écran de fumée pour cacher le manque de progrès pour les Noirs dans le monde.

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OU EN EST- ON AUJOURD'HUI ?

Ou plutôt, à quel point en sont le racisme et la discrimination au Royaume-Uni ?

Dans ce pays le racisme a fait son chemin depuis l'infâme Enoch Powell et son discours des « Rivières de sang. » Les médias font la queue pour fustiger Nick Griffin, l'homme à l'affiche de l'extrême droite en Angleterre. L'attitude raciste s'est largement répandue, mais l'inquiétude réelle est le sentiment sous-jacent de discrimination qui bouille dans la théière de chocolat du multi-culturisme raté. Au Royaume -Uni on encourage et on propage une discrimination sournoise, dont les conséquences ne sont pas encore évidentes mais qui seront très dommageables.

Les mouleurs de notre société ignorent totalement les minorités ethniques. Les Noirs sont sous-représentés dans toutes les meilleures professions, de la politique au journalisme, de l'enseignement à la Cité. Nous entendons souvent parler du manque de femmes dans les conseils d'administration et en politique mais pas assez de la sous-représentation des Noirs dans les positions importantes de nos sociétés.

65% DES ENFANTS ANTILLAIS SONT ELEVES PAR UN PARENT

Les institutions ne voient pas le mal à reproduire encore et encore leur image. Le problème vient du manque de modèles pour les jeunes garçons noirs, dans la sphère publique et à la maison. 65% des enfants Antillais sont élevés par un parent, la plupart du temps par leur mère. Lorsqu'un jeune garçon noir ouvre la TV, il voit des musiciens et beaucoup de sportifs blancs, il va à l'école, chez le docteur, regarde la TV, voit les hommes politiques et tous ou presque sont blancs. Pendant mon éducation dans l'ouest de Londres, je n'ai eu qu'un seul professeur noir.

Certains soutiennent que la race n'est pas le problème mais que tout provient de la situation économique et sociale de la personne. Les Noirs sont plus souvent pauvres, moins éduqués, réussissent moins bien dans les études, commettent plus de crimes etc... Alors que d'autres facteurs peuvent être pris en compte, la race en fait ne prend pas part à la probabilité de commettre un crime.

Les statistiques du groupe des universités Russell sont intéressantes. C'est certainement un lieu où le terrain de jeu est stable. Bien que sous-représentés dans le groupe Russell, les Noirs réussissent aussi bien que leurs homologues Blancs, en considérant tous les facteurs comme le niveau préalable, le sujet étudié, l'âge, le genre, le handicap etc...

Le contraire est vrai. Les Noirs appartiennent à des catégories plus pauvres, obtiennent des emplois moins bien payés et ont moins souvent une expérience universitaire.

UN PLAFOND DE VERRE AU DESSUS DE LEUR TETE

Cerner ce problème est extrêmement compliqué. Il débute dès l'enfance et se manifeste dans les attentes des individus. Ils pensent être ce que la société attend d'eux et ressentent la façon dont la société les traite. En fait les Noirs n'ont pas la même confiance dans l'éducation et dans leurs carrières que leurs homologues blancs. Ils sentent le plafond de verre au-dessus d'eux et font les ajustements pragmatiques en conséquence. Les recherches et les enquêtes faites par le groupe des universités Russell démontrent que les Noirs se sentent moins à l'aise dans l' environnement éducatif même à l'université. Ils sont plus susceptibles d'accepter les conseils de leurs pairs pour leur travail plutôt que de leurs professeurs. Les étudiants blancs semblent avoir plus de confiance pour chercher de l'aide auprès des professeurs, et ne doutent pas que les professeurs les aideront.

Ce n'est pas réaliste d'attendre que ces problèmes soient résolus rapidement, alors que leurs racines proviennent d'années d'histoire discriminatoire. Certains Blancs et même certains Noirs frissonnent à la perspective d'une discrimination positive, mais ce qu'ils ne réalisent pas c'est que les Blancs sont encore les bénéficiaires d'une histoire et d'une société qui les a favorisés depuis des années.Les sociétés qui sont plus inclusives, qui sont capables de réaliser efficacement le potentiel de leurs citoyens, sont celles qui prospèrent. Nous avons parcouru un long chemin et nous progressons encore mais ne laissons pas la mort de Mandela nous tromper, parce que nous devons réaliser que la route est encore longue vers la liberté. La lutte pour l'égalité et la justice continue et nous devons continuer à faire campagne pour la reconfiguration et le recalibrage de nos sociétés jusqu'à l'équilibre qui réalisera le potentiel de tous nos citoyens.

Translated from Nelson Mandela's work is not done