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Le squat Milada, bastion d’une autre culture pragoise
Published on April 29, 2009
Culture Société
Prague. Quartier Holesovice. Deux tours se dressent dans un décor de banlieue. Aux pieds de cette cité universitaire, une vieille demeure siège avec fierté. Drapeaux anarchistes pendus aux balcons et tags aux accents révolutionnaires sur les murs, le dernier squat de Prague semble cracher son désaccord à la face du monde entier.
En 1948, les propriétaires fuient leur domicile devant l’arrivée des troupes soviétiques. Pendant presque un demi-siècle, la maison appartient à l’Etat. Mais elle reste vide.
A la suite de la scission de la Tchécoslovaquie en 1989, un inventaire de l’héritage immobilier pragois oublie d’enregistrer cette maison. Encore à ce jour, elle n’existe donc pas sur le plan légal.
Les premiers squatteurs ont investi les lieux au début des années 90. Depuis, les visages ont souvent changé. Les murs ont même été abandonnés un temps.
A présent, les quinze « locataires » permanents ont sous leur responsabilité un véritable centre culturel. Concerts, expositions, débats, projections...
Leur mode de vie ainsi que leurs convictions politiques, nés du rejet de notre société, ouvrent un espace où le brassage et l’expression de leurs idées alternatives est rendu possible.
Le gouvernement cherche depuis longtemps à supprimer ce lieu de culture souterraine.
M***, un résident, explique comment l’Europe prend des allures d’une nation fasciste. Non plus en supprimant physiquement ses citoyens mais en les privant de leur conscience et de leur liberté d’expression.
Malgré ses attaques, l’Etat ne peut légalement rien tenter.
D’autant plus que les voix de toute une communauté continueront à se battre pour le squat.
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