LE ROLE DES MEDIAS POUR LES JEUNES EST DE CONTRER LES MEDIAS POLITIQUES CORROMPUs
Published on
Translation by:
Véronique MazetKarike (Les Liens) est un magazine pour les jeunes produit par une équipe de jeunes de Bosnie-Herzégovine et écrit particulièrement pour la jeunesse. Il existe depuis six ans déjà en langues bosniaque, croate et serbe et tout le travail de l'équipe est devenu une entreprise exemplaire pour un média fait par les jeunes..
Entretien réalisé par Stefan Alievikj
Publié par Ana Alibegova
Jusqu'à aujourd'hui le magazine est réalisé grâce aux bénévoles et cette équipe étonnante derrière Karike promouvoit en même temps le volontariat.
Notre entretien de cette semaine sur Mladiinfo se déroule avec notre ami Haris Dedovic, rédacteur en chef de ce magazine de jeunes. On y va !
M!: Comment a débuté l'histoire de Karike ? Quand a été publié le premier numéro et quelle était la principale motivation, quels étaient vraiment les buts au tout début ?
Haris : L'histoire de Karike a débuté avec celle de ONAuBiH (Association de la Presse pour les Jeunes en Bosnie-Herzégovine) et de ses débuts. C'était le premier projet de notre Association de produire un média. La première édition a été publiée en 2007 . La motivation et les buts, au début, étaient d'avoir un espace où tous les jeunes en Bosnie-Herzégovine pouvaient parler de leurs problèmes, sans aucune censure et sans avoir une expérience de journalisme. Aujourd'hui, le but est le même, avec en plus des améliorations et des mises à jour. Nous voulons que Kadrike tienne toujours ce rôle, mais aussi que ce soit l'endroit où les jeunes qui travaillent pour le magazine apprennent et acquièrent leur première expérience pour des reportages éthiques et professionnels. Nous améliorons aussi son contenu et son sens. Nous ne parlons pas juste des problèmes, mais nous donnons l'information pertinente que les jeunes de Bosnie-Herzégovine ne trouvent pas dans la presse courante.
M!: Karike est principalement distribué en version imprimée. Est-il accessible en ligne ?
Haris : Oui Karike est aussi en ligne, sous la forme d'un magazine en version PDF. Des articles de Kadrike sont aussi publiés sur de nouveaux portails dans le pays. On vient de commencer une coopération régionale avec un média en ligne. Mais oui, c'est vrai, Kadrike est un magazine périodique qui a ses règles de reportages, d'analyse, de publication et ne sera pas en ligne, sauf peut-être dans certaines circonstances.
M!: Peut-on considérer Karike comme un magazine qui amplifie la voix des jeunes, spécialement quand il partage des opinions de la jeunesse sur la politique ; y-a-t-il aussi l'espace pour d'autres contenus ?
Haris : Karike est un magazine de jeunes et veut le rester. Cela veut dire que Karike fait des reportages sur tous les sujets qui concernent les jeunes. Alors, oui, on publie de nombreux articles politiques, mais d'autres sujets sont aussi importants, pertinents et intéressants pour la jeunesse de Bosnie-Herzégovine- les activités des ONG , la création d'entreprise, l'économie, la santé, l'environnement, etc. Le but principal de notre magazine est de fournir des articles sur des sujets qu'on ne trouve pas dans les autres médias qu'on peut lire au quotidien et qui sont pertinents pour les jeunes. Et si cela concerne la politique, on écrit aussi sur ce sujet. Ce n'est pas un magazine politique, c'est un magazine pour les jeunes.
M!: Peux-tu comparer avec d'autres médias qui ressemblent à Karike dans d'autres pays ?
Haris : C'est difficile. Il existe, bien sûr de bons supports pour les jeunes où ils trouvent de l'information sur des sujets pertinents, Mladiinfo par exemple, mais je dirai que Kadrike a un sens et un style différent. Parce qu'on apprend de magazines comme Feral Tribune (Croatie), Slobodna Bosna (Bosnie-Herzégovine) et Buka (Bosnie-Herzégovine), mais dans le choix des sujets et sur les changements parmi les jeunes, on est plus progressif. Nous essayons d'être un mélange du style de la bonne « vieille école » et du « new age » , mouvement que la jeunesse s'efforce toujours de suivre.
M ! : Récemment, il y a eu des manifestations massives en Bosnie-Herzégovine, exprimant le mécontentement de la population envers l’élite politique qui dirige le pays. En tant que créateur d’un média de jeunes, quelle est ton opinion sur ces évènements ? Quel est le rôle d’un média pour les jeunes en ce qui concerne l’information et l’analyse de la situation actuelle ?
Haris : Dieu merci, les citoyens ont enfin décidé de réaliser de sérieux changements. En tant que jeune journaliste, travaillant pour un média et citoyen, je pense que c’est génial et que ça fait déjà un moment que ça aurait dû avoir lieu, mais mieux vaut tard que jamais. Le mouvement s’est exprimé avec violence, et ce n’est pas le meilleur moyen, mais les manifestations contre le Numéro d’Identification Personnel (JMBG) démontrent que dans les pays dirigés par une élite politique comme en Bosnie-Herzégovine, c’était impossible de changer les choses sans « montrer des dents aiguisées ». Maintenant que les citoyens ont montré qu’ils ont le pouvoir ils retournent à des manifestations pacifiques avec des demandes vraiment concrètes. Je pense qu’ils ont agi de la bonne façon. Le rôle des médias des jeunes est de corriger, de contrer et de s’opposer aux médias politiques corrompus, et il y en a beaucoup en Bosnie-Herzégovine. Le rôle des médias de jeunes est de dire « les médias soutenus par les élites politiques font de la propagande contre ces protestations en disant que ce ne sont rien d’autres que des citoyens désespérés avec la corruption, le chauvinisme et l’incompétence du gouvernement que nous avons depuis 1991 ».
Translated from Youth Media Role is to Counteract Politically Corrupt Media!