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Le Rapport Attali et la politique linguistique française

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Les politiques linguistiques

Chers amis,

le 23 Janvier a été publié le Rapport Attali, ou Rapport de la Commission pour la Libération de la Croissance Française. Il y a plusieurs points qui touchent les questions linguistiques.

Malheureusement, les auteurs ont une vision très réductionniste (voire purement instrumentale) des langues, et donc ils ne sont pas capables d'aller plus loin que de préconiser une augmentation du rôle de l'anglais dans les systèmes éducatif et économique-financier français.

Voici quelques extraits:

Page 12: Pour s’inscrire dans la croissance mondiale, la France (c’est à-dire les Français) doit d’abord mettre en place une véritable économie de la connaissance, développant le savoir de tous, de l’informatique au travail en équipe, du français à l’anglais, du primaire au supérieur, de la crèche à la recherche.

Il faut donc:

Page 26 : Décision n. 2: Repenser le socle commun des connaissances pour y ajouter le travail en groupe, l’anglais, l’informatique et l’économie.

Et ensuite

Page 39: Décision n. 26: Développer les cursus en langues étrangères. Même si l’ensemble des formations doit rester en français, il serait utile de développer des enseignements et des cursus d’abord en anglais, et également en arabe, espagnol et chinois, afin de mieux préparer les étudiants français à la mondialisation et d’attirer des étudiants étrangers.

Ce qui implique ipso facto d'abandonner l'esprit européen de l'enseignement des langues, qui privilège la diversité et les langues de culture européennes.

Pag 94: Décision 100: Développer massivement l’enseignement de l’anglais professionnel pour faciliter l’émergence d’activités financières internationales susceptibles de recruter largement des collaborateurs, qualifiés et non qualifiés, pouvant se fondre dans une entreprise internationale.

M. Attali avait déjà recommandé une augmentation du rôle exclusif de l'anglais dans le système universitaire français en 1998, dans le Rapport "pour un modèle européen d’enseignement supérieur". Dans ce rapport Attali disait que:

Page 28 Idéalement, la France devra pouvoir devenir partie intégrante naturelle du parcours universitaire des étudiants les plus brillants de tout pays du monde. Pour que la méconnaissance de la langue française ne soit plus un obstacle à la venue d’étudiants étrangers, une partie des enseignements devra être assurée en anglais et au besoin par des enseignants non francophones.. Page 28: Les universités françaises devront donc chercher à faire venir vers elles les meilleurs professeurs étrangers en leur facilitant l’obtention de visas, en finançant leurs séjours, en leur assurant des salaires et des conditions de travail satisfaisants, en leur permettant d’enseigner en anglais, en assurant leur intégration dans les équipes de recherche et en leur garantissant les moyens de maintenir, voire d’accroître, leur compétitivité au niveau international.