Le Conseil européen planche sur l’énergie
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Par Alix Bertrand Approfondissement du marché commun et des connexions énergétiques, diversité et indépendance d’approvisionnement. C‘étaient les enjeux du Conseil européen du 22 mai en matière énergétique. Et ils sont de taille, d’autant plus que la politique énergétique actuelle de l’Union apparait comme un échec.
L’énergie constitue un enjeu central dans la situation de crise que traverse l’Europe. Les prix sont en augmentation constante et les faibles revenus sont les plus touchés. Investir dans les énergies nouvelles et renforcer les infrastructures existantes pourraient pourtant aider à sortir de la crise. C’est la position adoptée par le Conseil européen. Il devrait débloquer 100 milliards d’euros d’ici 2020 dans ce sens.
Agir ensemble
La politique sera donc de renforcer l’activité de production et l’innovation, notamment en matière d’énergie renouvelables, pour revitaliser l’économie. Le développement des réseaux d’énergie communs est aussi indispensable selon les conclusions du Conseil. L’Union européenne s’est fixée comme objectif d’avoir un marché unifié de l’énergie à l’horizon 2015.
Un progrès en matière d’innovation, une diminution des coûts permettraient par ailleurs aux entreprises européennes de devenir véritablement compétitives sur la scène internationale. Des objectifs qui représentent un potentiel énorme pour revitaliser l’Europe selon le président du parlement européen, Martin Schultz.
Innover dans les énergies durables
Rien de très neuf dans les positions du Conseil européen au sujet des énergies renouvelables. Elles suivent les objectifs présentés dans la stratégie Europe 2020, en matière de changement climatique et d’énergie durable. Il y est prévu une réduction de 20% des émissions de gaz à effet de Serre, une augmentation de 20% de l’efficacité énergétique et une utilisation à hauteur de 20% des sources d’énergie renouvelable sur le territoire européen. Il aura aussi été question du gaz de schiste. Il pourrait constituer une source exploitable d’énergie, au choix des Etats, à déclaré le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy a l’issu du sommet.
Dépendance énergétique
L’Union européenne dépend en majorité des importations en provenance des pays tiers, comme la Russie (pétrole, gaz), l’Algérie (pétrole) ou la Norvège (pétrole). Et certains pays dépendent d’une unique source d’énergie. Il est donc nécessaire que les états diversifient leurs sources d’approvisionnement.
Bref, les enjeux sont nombreux et « Les formules vagues ou les proclamations sans lendemain ne suffiront pas si l'Europe veut que ses citoyens continuent de croire en son idéal», ont déclaré Marin Schultz et Jacques Delors dans une tribune au Monde du 20 mai. Avis aux dirigeants européens.
Crédit photo ©PlanetObserver