Le calvaire se poursuit malgré l'accord d'évacuation d'Alep
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Les milices chiites iraniens ont pris pour cible le convoi de civils tentant de quitter ce matin Alep, faisant un mort et quatre blessés. Le premier convoi d’autobus, alors même qu’il s’était mis en route pour quitter la ville, a été attaqué à la roquette par les pasdarans iraniens qui coordonnent les opérations de la reprise de la ville d’Alep.
Le régime iranien cherche à empêcher l’opération humanitaire et prétexte le sort de deux villages chiite aux main des rebelles syriens.
Le calvaire se poursuivait toute la journée de mercredi et les bombes ont continué de s’abattre sur les derniers kilomètres carrés d’Alep-Est qui échappent encore au contrôle de l’armée syrienne.
Quelque 50 000 personnes restent donc à la merci des canons. Interrogé sur le blocage de l’évacuation des habitants d’Alep par le régime iranien, Afchine Alavi de l’opposition iranienne (CNRI) a qualifié la stratégie de Téhéran de « volonté de transformer Alep en cimetière ».
Il a ajouté que « le régime des mollahs, ses gardiens de la révolution et ses milices criminelles sont en train de jouer à Alep, le rôle qu’ils jouent depuis le début du conflit en Syrie à savoir, faire obstacle à toute solution en dehors d’une paix des cimetières ». Des gardiens de la révolution iraniens (pasdaran) et des milices chiites soutenues par l'Iran se battent aux côtés de Bachar Assad dans la bataille d'Alep.
Selon Reuters, un responsable onusien a reconnu que les « Iraniens » ont posé de nouvelles conditions sur l’évacuation des civils et de combattants insurgés à Alep. Depuis la trêve a été brisée et l’évacuation stoppée.
Selon un responsable de l'Armée syrienne libre (ASL) cité par Reuters, les forces iraniennes « ont refusé de laisser partir les gens, ils transforment un certain nombre de choses en prétextes, parmi lesquelles Foua et Kefraya (deux villages chiites dans la province d'Idlib) mais c'est davantage un prétexte que la réalité, un prétexte pour que cet accord échoue parce que les Iraniens ne veulent pas de cet accord ». « Les milices iraniennes ont mis en échec la trêve dans Alep assiégée », a dit un porte-parole d'un groupe d'opposants syriens, Nour al-Dine al-Zinki à Reuters.
Afchine Alavi, membre de la commission des Affaires étrangères du Conseil national de la Résistance iranienne, a appelé la communauté internationale à « ne pas se laisser fourvoyer par les tromperies de Téhéran et les prétextes avancés par son régime, le monde doit refuser fermement toute excuse ». Il a ajouté : « Le fait que l’Iran des mollahs bloque la solution, démontre que Bachar Assad n’est qu’une marionnette de Téhéran. Ceci démontre aussi que les gardiens de la révolution sont le moteur du massacre à Alep et en Syrie. C’est pourquoi, pour obtenir la moindre solution à ce conflit, il faut d’abord barrer la route à l’ingérence des mollahs d’Iran dans ce pays et en chasser les Pasdarans et leurs milices étrangères qui n’ont rien à envier à Daech ».
Le CNRI a révélé que le principal QG de commandement et la caserne des pasdaran qui participent à l’offensive contre Alep se trouvent à 30 km au sud-est d’Alep (5 km au sud de la ville d’Al-Safira) dans une base nommée « Bahouth ». Cette base est dirigée par le général de brigade Seyed Djavad Ghafari, commandant en chef des pasdaran en Syrie.