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Le bonheur masculin ou qu'est-ce qui rend les mecs heureux en Europe ?

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Société

Les attitudes macho, l'argent gagné et la réussite : nous les filles, on doit penser que c'est ça qui rend les mecs heureux. Après tout, pourquoi est-ce si difficile de parvenir à les faire s’exprimer sur le « bonheur » ? Apparemment, on se trompe.

Gagner un match, ne rien faire, boire un verre, le dernier gadget à la mode, les potes, les filles… Un panel de gars de toute l’Europe raconte ce qui leur donne le sourire – et explique en quoi on est différentes, nous les filles. Témoignages.

« Pour un mec, essayer de donner sa définition du bonheur, ça donne vraiment l’impression de révéler un truc intime ou d’attirer l'attention sur ses émotions (ce qui n'est pas très cool). Et ce n’est pas quelque chose qui nous rend heureux ! Peut-être qu’on ne veut pas parler ce qui nous rend heureux parce qu’on pense que ça casserait l’idée qu’on fait simplement ce dont on a envie.

Moi, ce qui me rend heureux, c’est de me battre pour un objectif que je veux atteindre, de participer à un match de foot acharné, un projet ou quelque chose que j’ai besoin de me prouver à moi-même. C’est vraiment ça qui me pousse à faire les choses, ce sentiment que je peux faire la différence et que je me donne à fond. Quelque fois, je suis plus stimulé par la course en elle-même que par la ligne d’arrivée. J’aime aussi me détendre et passer du bon temps avec des copains, une petite amie, des potes de classe… Tout simplement me sentir bien, sans soucis et sans potins, être avec des gens que je connais très bien et avec qui je peux m’amuser sans devoir m’inquiéter pour des broutilles. C’est profiter d'un bon repas, sortir voir un spectacle, aller à la plage, voyager. Tant que c’est avec des gens sympa. »

Ulrik, 24 ans, Copenhague

« Les gars, les hommes, ou quelque soit le nom que vous voulez nous donner, on est encore des gosses, et les choses qui nous plaisent sont toujours les mêmes que celles qu’on faisait quand on était à l’école primaire. J’aime toujours faire des trucs que je faisais quand j’étais irréfléchi (et inconscient des obligations sociales et des femmes, bien sûr), et que la seule responsabilité que j’avais, c’étaient mes devoirs d’école. J’aimais jouer avec mes potes, passer des après-midis entiers avec eux à discuter, plaisanter et traîner dans ma petite ville en quête de jolies filles à mater. J’ai grandi en regardant des films comme Stand By Me (1986) ou Les Goonies (1985). Ado, j’ai adoré L'Attrape-cœurs (1951), qui à mon avis décrit bien ce qui rend les gars/mecs/hommes heureux, à la base : l’amitié et la liberté. Je ne suis pas en train de décrire un passé idéaliste. Mais j’ai de la chance car j’ai des amis avec qui j’ai partagé cette expérience de jeunesse, qui sont encore mes amis proches, et qui le resteront toute ma vie. »

Giacomo, 28 ans, Turin

« Les femmes sont plus exigeantes. C’est pour ça qu’elles recherchent plus le bonheur. Elles ont tendance à être plus insatisfaites, alors que les hommes sont des êtres plus simples, plus heureux. Ce qui me rend heureux, ce sont des choses toutes simples de la vie, qu'on a tendance à oublier, comme des amis proches et les bons moments qu'on passe ensemble. En tant qu’acteur, le bonheur pour moi c’est aussi d’être sur scène et d’être vu. Peut-être que le bonheur, c’est un peu puéril. Mais rester un éternel enfant, je suis pour, ça ne me dérange pas. »

Manuel, 24 ans, Paris

« Ce qui déclenche le bonheur, c’est quelque chose de très personnel, qui appartient à chacun, qu’on soit un homme ou une femme. Pour certains, le bonheur c’est d’être en famille, pour d’autres, de résoudre des énigmes ou de gagner des compétitions. Souvent, le bonheur c’est d’être avec des potes et de faire quelque chose de complètement inutile (et dont le seul but, c’est de nous amuser). C’est important d’avoir conscience des moments qui nous rendent heureux. Comme le disait si bien le regretté écrivain américain Kurt Vonnegut : « Je vous demande, s’il vous plaît, de remarquer quand vous êtes heureux, et de vous exclamer, ou de murmurer, ou de penser un moment « Si ça ce n’est pas agréable, je ne vois pas ce qui peut l’être ». »

Andras, 27 ans, Budapest

« Ce qui moi me rend heureux rendrait heureux n’importe qui, fille ou mec. C’est mon petit neveu quand on joue ensemble, ma grand-mère qui m’attend à sa fenêtre tous les vendredis, un pote qui se pointe avec une bière bien fraîche, un jour ensoleillé mais un peu frisquet, perdre du poids après les vacances, retrouver de l’argent oublié dans une poche de ma veste d’hiver… »

Aldin, Sarajevo

« Quand je vais au cinéma, les quelques secondes de silence et d'obscurité avant le début du film. Me réveiller le matin en sachant que je peux encore dormir une heure ou deux. Un bon discours. L’impression d’être seul, libre et très loin. La première gorgée d’une bière fraîche. (Presque) tout ce qu’a réalisé Martin Scorsese. Les remarques cinglantes (mais polies). Une longue douche avant de sortir le vendredi soir. Écouter Radio Nova. Récemment, un bon gin tonic qui s’est révélé être l’accompagnement idéal pour regarder la séquence d’ouverture d'un épisode de Sur Écoute. »

Aníbal, 27 ans, Barcelone

« Le bonheur, c’est la nature (traverser les bois en stop), c’est la technologie, les trucs de « geek » et les gadgets, les espaces vierges, le whisky (un Long John quand il pleut), une bonne ambiance dans un club de jazz, des gens bien, lire un livre, voyager, se baigner dans la mer, des bons concerts, un repas chaud, la science… »

James, 27 ans, Belgrade

« Les filles et les mecs partagent les mêmes impressions sur ce qu'est le bonheur élémentaire : un regard ou un câlin qui illumine la journée. Mais en cette période d’expansion technologique, tout le monde se satisfait vite du dernier gadget à la mode. Ces choses-là nous rendent heureux à court terme, c’est un bonheur puéril. Avec notre façon de vivre aujourd’hui, il est plus difficile de trouver le vrai bonheur, on en demande beaucoup plus à notre conjoint, à notre travail, etc. On est devenu plus égoïste et il est possible qu’on ne se rende même plus compte que ce sont les petites choses qui devraient nous rendre heureux. »

Boris, 29 ans, Skopje

« Ce qui me rend heureux, c’est d'être tonton pour la première fois, de retrouver des bons copains ce soir, de vivre avec la femme que j'aime et de suivre l'éveil du mouvement « Occupy Wall Street ». »

Thomas, 27 ans, Aarhus

« Il faut un équilibre pour être intéressé et stimulé : des livres, des films, de la musique, des discussions, des connaissances à acquérir. Il faut des choses qu'on puisse apprécier juste pour le plaisir : danser comme un fou toute la nuit, prendre une cuite… Pas besoin de faire grand-chose, c’est tout ce dont tu as envie sur le moment : un bon repas, te détendre. Il y a un aspect social qui fait de ces petits plaisirs ce qu'ils sont, alors on pourrait ajouter à la recette : être entouré de ses amis proches et de sa famille. Mais si ça manque d’équilibre, et que l’on n’a qu’une seule de ces choses, ça cessera de nous rendre heureux - comme par exemple si on sort tous les soirs. »

Robert, 20 ans, Édimbourg

« La seule différence entre hommes et femmes, c’est que les femmes savent mieux ce que représente le bonheur pour elles, et comment le chercher. C'est tout aussi important pour les hommes, mais eux considèrent plus le fait d’être heureux comme le fruit du hasard. Ils ne veulent pas d’une quête qui les rendrait fous. Le bonheur, ce sont les bons moments : ta copine ou un enfant qui te sourit, ton équipe qui marque un but, se balader dans une nouvelle ville avec de la musique dans les oreilles, réussir quelque chose au travail, un petit moment de gloire, regarder un super film. Mais on ne baigne jamais dans ce sentiment, c’est simplement quelque chose qui nous frappe de temps en temps. »

Nicola, 26 ans Sassari, Sardaigne

Photos : Une (cc) lsiegert/ Flickr/ ccs.neu.edu/home/lsiegert/; Texte Batman (cc) kevin dooley/ Flickr; girl (cc) dollen/ Flickr/ dollen.com/

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