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Le beau Paris de l'écrivain espagnol Màxim Huerta

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BrunchCulture

Journaliste, écrivain avec quatre romans à son actif et un de plus qui sortira en octobre, amoureux de Paris et suivi par une armée de followers sur les réseaux sociaux. Màxim Huerta nous dévoile quelques-uns de ses secrets les mieux gardés et parle pour la première fois de son nouveau roman, No me dejes (Ne me quitte pas).

Découvrir que Màxim Huerta était à Paris pour terminer son dernier roman était une opportunité que nous ne pouvions pas laisser passer. Ce à quoi on ne s'attendait pas, c'était que prendre rendez-vous pour cette interview serait aussi facile que d'envoyer un e-mail. « Pas de problème, je suis là jusque lundi. » La réponse de l'auteur a été aussi simple que cela. Nous nous sommes retrouvés l'après-midi même dans un bar, sans chichis, et la première chose que l'on remarque, c'est que la conversation est fluide. Dès le départ, on bavarde avec Màxim, comme on le ferait avec un ami. Et quel ami !

Le Sur-moi parisien

Nous commençons par parler de Paris (sujet incontournable) et, avec un roman dédié à cette ville puis un autre en cours d'écriture, la première question est toute naturelle : pourquoi Màxim Huerta a-t-il une relation si spéciale avec Paris ? Il nous confie qu'il l'a toujours mystifié, « à cause de tantes parisiennes quiquand elles rentraient au village, sentaient d'une manière différente et rapportaient toujours des bonbons ». Plus tard, il a eu l'opportunité de connaître la capitale, certains de ses amis ont aménagé ici et Màxim a finalement succombé. « Ce n'est pas que la ville me plaise plus ou moins, c'est que je suis "plus moi" à Paris ».

L'écrivain nous confie qu'il y a quelques années, il a failli déménager à Paris, mais c'est justement le fait d'avoir un travail en Espagne qui l'en a dissuadé. Je lui demande donc si lui, qui vient du monde du journalisme, pourrait abandonner son travail à la télévision pour consacrer tout son temps à l'écriture. « Moi, c'est qu'en réalité, je me considère comme un écrivain qui travaille à la télévision », répond-il. 

Pourquoi se consacrer au journalisme alors ? « J'ai voulu être journaliste parce que j'aime écrire », explique-t-il en se rappellant qu'enfant, il écrivait des contes qu'il conserve encore dans des chemises en carton chez ses parents. Màxim rêvait d'être un jour en librairie. « Bien qu'avec le journalisme, ça ne s'est pas trop mal passé pour moi », plaisante-t-il.

« Je me suis mis à pleurer »

On peut dire que Màxim ne perdait pas le nord quand il rêvait d'être écrivain. À ce jour, il écrit pour plusieurs publications comme le National Geographic et il a déjà quatre romans à son actif ainsi qu'un prix, le Premio Primavera de Novela (prix littéraire espagnol, ndt), qu'il a reçu des mains de celle qu'il considère comme son auteure fétiche, Ana María Matute. « Un jour, le téléphone a sonné et on m'a dit "ici, la Real Academia (équivalent de l'Académie françaiseen Espagne, ndlr), je vous passe Ana María Matute" et moi, je ne pouvais pas le croire, je me suis mis à pleurer. » Cela a été un prix spécial dans tous les sens du terme et pour l'auteur, un point de non-retour, à comprendre comme le signe qu'il devait se consacrer à la littérature.

Maintenant, comme son prochain roman est sur le point de sortir, je lui demande ce que l'on va trouver dans No me dejes (Ne me quitte pas, ndt). « C'est un hommage absolu à Paris », déclare-t-il sans détour. Il attire aussi mon attention sur le fait que le roman porte le titre d'une chanson très connue de Jacques Brel et que c'est la première fois qu'un roman porte un titre en deux langues. Il y a une raison. Le sujet tourne autour de différentes générations d'Espagnols qui sont arrivés à Paris, forcés ou par leur propre volonté, à la recherche d'opportunité et qui se réunissent toujours chez un fleuriste.

« Le roman est rempli de personnes solitaires, mais chacun a une histoire qui mérite d'être racontée. Parce que, bien que l'on dise que les meilleurs chapitres arrivent toujours à la fin de notre vie, ce roman traite de ces grands moments que l'on traverse, parfois même sans que l'on s'en rende compte. » À ce titre, Ne me quitte pas est l'œuvre dont Màxim est le plus satisfait et il affirme sans détour : « Je crois que c'est mon meilleur roman ».

InstaMax

Mais bien que le livre ne sorte pas avant le mois d'octobre, nous avons pu découvrir non seulement la couverture mais aussi les petits détails que Màxim dévoile petit à petit sur les réseaux sociaux. L'écrivain a un atout de taille : il est féru d'Internet. Plus de 21 000 followers sur Facebook, 119 000 sur Instagram et 235 000 sur Twitter. Il affirme qu'il gère ses comptes de manière spontanée et qu'il profite beaucoup de la relation qu'il établit ainsi avec ses lecteurs. C'est pour cela qu'il parle des réseaux sociaux comme d'une « nouvelle vitrine ». Il poursuit : « Un livre sans lecteur n'existe pas, alors il faut prendre soin d'eux. Ce qui est bien, c'est que si tu en prends soin, tu obtiens quelque chose en retour ».

Pourtant, tous les auteurs ne voient pas les choses comme Màxim Huerta, qui pense que ceux qui boycottent les réseaux sociaux le font « par snobisme ». « Moi, je suis certain que n'importe quel auteur d'un autre siècle aurait aimé utiliser les réseaux sociaux, aucun doute que Truman Capote aurait eu le meilleur compte Instagram de l'Histoire », lâche-t-il dans un sourire.

Et nous ne voulons pas terminer l'interview sans savoir quel projet l'auteur a encore sous le coude. Il nous répond qu'il travaille actuellement sur une œuvre de théâtre, un secteur qui l'a attiré après avoir participé « à quelques expériences ». Il nous dévoile également un secret : en décembre, sortira ce qui sera son sixième roman. Un conte illustré qui aura pour titre L'Écrivain et qui, d'après les extraits qu'il nous a lui-même présentés, connaîtra un succès assuré. « Mais personne ne le sait encore ! » rit-il. Perdu, Màxim.

Translated from Màxim Huerta: Un escritor en París