L’art adoucit les mœurs
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Par Marie Signoret
Le 5ème salon des artistes européens a eu lieu du 16 au 26 mai dans le cadre du Mois de l’Europe. Des artistes originaires de différents pays livrent leurs impressions sur l’UE. « Plutôt que d’écouter les eurocrates parlent de l’Europe.
Je préfère donner la parole aux arts et aux lettres », explique Nicolas Kouzoupis, vice-président de la Maison de l’Europe de Lyon et du Rhône, commissaire du Salon des artistes européens. La cinquième édition de ce salon a eu lieu du 16 au 26 mai dernier, dans le cadre du mois de l’Europe. Une trentaine d’artistes venus de toute l’Europe ont présenté leurs œuvres au Centre Berthelot dans le 7ème arrondissement de Lyon.
Des bouquets de couleurs du Grec Dimitri Baldéranis aux bouquets de fleurs séchées de sa femme, Françoise Baldéranis, de l’huile politique – « Une allégorie pour la Shoah » – du Britannique John Salter aux aquarelles bucoliques de la Belge Danielle Grafmeyer-Dehoux… « Les œuvres présentées font preuve d’une grande diversité, continue Nicolas Kouzoupis. Différentes tendances, différentes écoles mais toujours le même idéal : servir l’Europe avec l’Art ! » Certains sont des fidèles du salon, comme Elisabeth Skorka, originaire de Pologne : « j’ai préparé des œuvres spécialement pour cette exposition. C’est ma volonté car le jumelage de Lyon avec Lodz est très important pour moi. » Entre Pologne et France, entre l’univers qui l’entoure et l’univers qui est en elle, entre peinture et tricot, Elisabeth participe depuis la première édition au Salon des artistes européens.
Plus que des œuvres, des parcours de vie. La grecque Théodora Vourvouri-Roldan décrit ainsi l’Europe : « C’est mon pays ! Je suis née en Grèce, je suis partie vivre à Berlin avec mes parents, je me suis installée en France avec mon mari, mon beau-père est espagnol… » En art, Théodora est autodidacte. Elle puise son inspiration dans la littérature, la musique, sa fille Chloé… et Antigone, le drame antique, qui lui a inspiré un ensemble de tableaux. « C’est une œuvre très actuelle qui parle de souffrance, de mise en question de soi-même, des autres… C’est une œuvre qui trouve des échos jusque dans le monde politique et les erreurs qui y sont commises… »
L’Europe, ils y vivent et s’y sentent mêlés. Ainsi, avec un accent et un humour tout britannico-toulousain, Jez Heath confie qu’il a choisit son nom d’artiste parce qu’il serait dur à prononcer pour les Français. Le Salon des artistes européens est sa première expo en France, après des expositions à Cambridge et à Londres. Les œuvres qu’il présente, entre sculpture et photo, sont à son image : innovantes et hybrides. « L’Europe, c’est le mélange. Je suis né en Angleterre, ma grand-mère est espagnole, je vis en France. Je me sens comme un mélange ! » Cécilia Norrthon, de Suède, conclut : « L’Europe, c’est notre vie, notre identité. Exposer avec d’autres artistes c’est important. Mais au-delà de l’Europe, l’art touche l’universalité ».