Lara Comi: en Erasmus au Parlement
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par Alice Préat Italienne, brune aux yeux bleu-verts et même pas trente ans. Malgré son sourire facile, Lara Comi ne rigole pas quand il s’agit de son travail. Eurodéputée pour Il Popolo della Libertà, le parti de Berlusconi, Lara n’hésite pas à s’atteler à de gros dossier européens.
Faisant partie du Parti Populaire européen (PPE), personne ne s’étonne de la retrouver en tant que vice-présidente de la Commission « Marché intérieur et protection du consommateur ».
En Italie, l’âge minimum pour être candidat aux élections est de 25 ans. Lara Comi a tenté sa chance dès le début, mais est active en politique depuis bien avant ça. « J’avais dix-neuf ans quand je suis entrée en politique. J’étais coordinatrice de la branche des jeunes de mon parti, Forza Italia. » Il y a trois ans, ce parti s’est joint au parti conservateur, Aleanza Nazionale, pour créer l’actuel parti du Premier ministre, Il Popolo della Libertà (le peuple de la liberté, PdL). « J’ai choisi Forza Italia plutôt qu’Aleanza Nazionale car je crois en une économie plus libre et Aleanza Nazionale avait certaines idéologies que j’estimais mauvaises pour mon pays. Maintenant, nous avons trouvé une position commune. »
Cette législature est sa première expérience européenne et elle n’a pas peur du monde de la politique intergouvernementale. « Mon sentiment lors de mon arrivée était double : d’une part j’étais très heureuse d’y être et espère y rester. D’autre part, j’ai eu quelques soucis à recommencer une nouvelle vie. Une vie où je n’ai plus de vie privée. » Entre Strasbourg et Bruxelles, ses quelques jours par semaine passée en Lombardie sont consacrées à la promotion et l’amélioration de la relation avec l’Union européenne. « Je n’ai pas le temps de voir mes amis, de sortir en boîte. »
Cela reste une expérience qu’elle n’envisage pas d’écourter. « C’est chouette, comme un Erasmus, et j’espère pouvoir continuer, même si je ne sais pas encore si ma carrière se situera en politique européenne ou dans mon pays. » Lequel vaut le mieux ? Difficile à dire… « J’aime le Parlement européen car il est, je trouve, beaucoup plus concret que le Parlement italien. De bonnes solutions peuvent être trouvées en peu de temps. » Le système est pourtant loin d’être parfait, malgré le pas dans la bonne direction que représente le Traité de Lisbonne, qui donne plus de pouvoir au Parlement. « Chaque fois, il y a un problème avec le Conseil (des Ministres). Il ne devrait pas être possible pour eux d’avoir le pouvoir d’empêcher ou de modifier des résolutions. Une bonne discussion qui débouche en suggestions, oui, mais une fois que le Parlement a voté, c’est fini ! »