L'intégration, la recherche de ses origines et de son appartenance, la mort et le pardon, la relation entre père et fils, entre fille et mère – „De l'autre côté“, le nouveau film du réalisateur allemand Fatih Akin aborde beaucoup de sujets sans être surchargé. Mais ce qui est rafraîchissant, surtout, c'est la manière dont le film montre la vie normale en Allemagne, comme elle se passe aujourd'hui. Sans exagérations et avec peu de nostalgie. Le film a été projeté à Paris cette semaine, lors du 12e festival du cinéma allemand.
"De l'autre côté" de Fatih Akin
Une grande authenticité des personnages
Les personnages sont pour la plupart de véritables idéal-types, mais ils restent quand même crédibles. Il y a là, par exemple, le fils, immigré d'origine turc en deuxième génération, qui représente la vision d'une intégration tout à fait réussite: Il est prof de littérature allemande à la fac. Il enseigne Goethe. Mais il y a aussi la jeune étudiante allemande qui revient de son séjour en Inde, qui a des convictions, mais aucune idée de se qu'elle veut faire dans la vie. A la recherche de sa vie, même son voyage en Inde et plus tard à Istanbul ne sont rien d'extraordinaire puisque sa mère (une ancienne soixante-huitarde) est déjà passée par le même chemin.
Succès du film allemand à l'étranger
Le film allemand, en général, a connu un grand succès pendant les dernières années et représente une grande part du marché intérieur. Mais ce qui sort à l'étranger n'en est qu'une petite partie qui, souvent, ne reflète pas la diversité des productions. Les grands records de recettes qui reviennent tout de suite à l'esprit, „Goodbye Lenin“, „La vie des autres“ ou bien „Sophie Scholl“, ce sont pour la plupart des films qui traitent du passée allemand plus ou moins recent. Ce sont sans doute des films de grande qualité qui arrivent à critiquer l'histoire d'une manière décomplexée.Mais il y a plus à découvrir que la discussion du passé
Pourtant, avec les grands succès de cette année en Allemagne, „De l'autre côté“ et „Quatre Minutes“, on peut voir que les sujets qui sont mis en relief sont beaucoup plus diverses et riches. A côté de Fatih Akin, il y a, par exemple, d'autres réalisateurs qui travaillent sur les problèmes de la société multi-culturelle et qui dessinent des images de l'Allemagne d'aujourd'hui. Le film „Knallhart“ - „dur“ en francais - de Detlev Buck (sorti en 2006) en est un exemple qui a suscité beaucoup de controverses pour sa description brutale de la réalité sociale dans un quartier berlinois, défavorisé comme „Neukölln“. „Quatre minutes“, pourtant, raconte l'histoire d'une jeune pianiste dans une prison de femmes.
Il y a donc beaucoup plus à découvrir dans le cinéma allemand ! „De l'autre côté“ et „Quatre minutes“ sortiront bientôt en France.
Christine