
L'agriculture, problématique franco-auvergnate ?
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Lorsqu'un Parisien lui demande s'il y a des vaches dans les rues de Clermont (et cela arrive plus souvent qu'on ne le croît), le Clermontois est souvent vexé. Pourquoi lui plutôt qu'un autre ? D'où lui vient cette réputation tenace d'être la basse-cour, le grenier à blé, l'intendant céréalier de la France ? Des faits, tout simplement... Le mercredi 16 septembre 2008, ils étaient plus de 10.
000 agriculteurs à défiler dans les rues de Clermont, avec des brebis... et des vaches. C'est sur cette toile de fond que s'est déroulée la conférence sur la PAC organisée par l'association des Jeunes européens Auvergne.
Qui aurait cru que la PAC était un sujet mobilisateur ? Ce sont pourtant quelques deux cent personnes qui sont venues écouter la conférence du 18 septembre 2008 à la faculté de droit de Clermont-Ferrand. Cette rencontre, organisée par l’association des Jeunes européens Auvergne dans le cadre de leur université d’été, a remporté un succès largement supérieur aux prévisions. Le sujet, très technique, est en effet peu porteur vis-à-vis du grand public. Les personnalités invitées ont débattu autour du défi de la PAC en Europe.
La conférence a débuté avec l’intervention de M. Lamberty (spécialiste de la PAC), qui est parvenu à expliquer la PAC de façon claire et précise. C’est sur son intervention que les autres participants ont été invités à rebondir. En effet, chaque invité a donné un point de vue correspondant à son « échelle ». Ainsi, M. Souchon (Président du Conseil régional) a défendu une position régionale de la PAC : il a proposé une régionalisation de cette problématique, afin que les régions puissent orienter concrètement la politique bruxelloise, parfois trop éloignée des réalités de terrain. M. Badré (sénateur) a, quant à lui, rappelé que la PAC était la seule politique communautaire ayant une influence sur le budget de l’Union et qu’elle touchait tous les consommateurs européens, malgré sa réputation d’être une problématique franco-française. Pour finir, M. Audy (député européen) a avoué qu’il y avait une « fracture » entre la construction européenne et les citoyens. Il a fortement souligné la nécessité de trouver un but à l’Union européenne, à travers une orientation de la PAC à revoir et à repenser. « Le combat, a-t-il déclaré, sera long et difficile, mais il est possible. »
L’intérêt des auditeurs était palpable puisque de nombreuses questions furent posées aux intervenants, ravis de pouvoir débattre de la question en présence d’une majorité d’étudiants.