LA VIE APRES TRENTE ANS – LA VISION SUBJECTIVE D’UN CELIBATAIRE
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Elzbieta Dabrowski« La trentaine, c’est la nouvelle vingtaine », d’après les experts. « Tu as toute la vie devant toi », vous dit votre famille. « A-t-elle l’air d’avoir 31 ans ? », lirez-vous sur les unes de magazines sous la photo d’une superbe actrice. Devient-on quelqu’un d’autre à trente ans, vis-à-vis de notre entourage et vis-à-vis de nous-mêmes ?
On nous assène partout qu’à trente ans, c’est une nouvelle vie qui commence. Tout recommencer à zéro, chercher sa voie ou encore être célibataire, à cet âge-là, n’est pas bien grave, puisque la trentaine est considérée aujourd’hui comme la nouvelle vingtaine. Dans un monde où les trentenaires célibataires, apparemment, pullulent, il ne devrait donc pas être trop difficile de trouver son autre (mais où se cachent ces célibataires?).
Si la trentaine n’est donc pas une tragédie ou un cauchemar, comment expliquer cette peur (parfois même cette jalousie) que l’on ressent vis-à-vis de nos amis casés (alors que souvent, leur couple ne vaut vraiment pas mieux que notre vie de célibataire) ? Pourquoi ressent-on une certaine ironie chez nos amis qui, en nous souhaitant un joyeux anniversaire, nous surnomment « le monument » ? D’où vient cette peur du cap des trente ans, qui touche même les personnes les plus sûres d’elles et les plus souriantes ? « Tu as toute la vie devant toi pour trouver ta place dans ce bas-monde ». C’est rassurant, non ? Ce type de message positif, à première vue, nous rassure, effectivement. Tout le monde nous le dit : notre famille, nos amis, les psychologues, d’autres spécialistes, et bien sûr, les médias. Mais je dis bien « à première vue » et « apparemment », qui est ici un mot-clé.
IL N’Y A PAS DE QUOI S’INQUIETER ?
Ces mêmes médias qui nous disent que trente ans, c’est le plus bel âge, commentent leurs photos d’actrices ainsi : « a-t-elle l’air d’avoir 29, 30, plus de 30 ans ? ». Bizarrement, on ne trouve que rarement ce genre de commentaire quand il s’agit de photos d’hommes. Et lorsque c’est le cas, ceux-ci ont en général plus de 55 ans. Les hommes célèbres qui fréquentent des jeunes femmes deux fois plus jeunes qu’eux n’intéressent pas beaucoup la presse people (soit dit en passant, apparemment, lire Public est honteux, mais c’est comme avec la variété : personne n’en écoute mais tout le monde connaît les paroles). Au contraire, ce sont les femmes qui sortent avec des hommes plus jeunes qui font les choux gras de cette presse. Le star system est ainsi fait qu’on ne peut d’ailleurs jamais oublier cette différence d’âge. Prenons l’exemple de Demi Moore et Ashton Kutcher, qui faisait fortement penser à un scénario de téléréalité : Demi et Ashton sont au restaurant. « Est-ce qu’on voit qu’elle est beaucoup plus vieille que lui ? » ; « Est-ce que les gens pensent que c’est sa mère ? » ; « Ashton est sorti un soir sans Demi. Quand la larguera-t-il pour une femme plus jeune ? ». C’est un cauchemar ! Alors, vous me direz que la presse people n’est pas une source d’information fiable et qu’il ne faut pas accorder de crédit aux potins puisque cette presse n’est qu’une presse « à sensation ». C’est vrai, mais doit-on vraiment subir ce genre de commentaires qui fait perdurer des stéréotypes complètement faux ? Doit-on subir des slogans qui nous disent que les femmes vieillissent et que les hommes, eux, sont comme le bon vin ? Voilà pour les médias.
Pour ce qui est de la famille et des amis, maintenant. Lorsque nous fêtons nos 30 ans, ceux-ci nous répètent que nous avons toute la vie devant nous, qu’il n’y a pas de quoi s’inquiéter, que 30 ans, c’est simplement un chiffre rond (les amis ajouteront que c’est l’occasion de faire la fête !). Si tout s’est bien passé dans votre vie, normalement, vous avez un emploi stable, un toit au-dessus de la tête, des amis (quelques-uns ou beaucoup), peut-être même une passion. Peut-être que vous êtes en train de vous rendre compte que vous êtes tombé(e)s dans une routine travail/télévision. Ce n’est pas dramatique, on peut y remédier très facilement. Mais alors, d’où vient cette question récurrente : « Tu as quelqu’un ? ». Et pourquoi cet étonnement des proches lors des réunions familiales ? « Comment ça, tu n’as personne ? A ton âge ? ». Et que dire de ces messages subliminaux sur votre horloge biologique (« nous aimerions tant être grands-parents. ») ?
L’HOMME DOIT MÛRIR, LA FEMME DOIT RESPECTER SON HORLOGE BIOLOGIQUE.
Ce discours illustre très bien le décalage entre le discours contemporain et ce qui est profondément ancré en nous et qui le restera encore pendant des générations. La tendance est à l’éternelle jeunesse mais certains éléments nous rappellent immanquablement notre âge (le fait de ne pas avoir fondé de famille ou de ne pas avoir un emploi stable, par exemple). C’est mon avis, mais je pense que les femmes sont plus susceptibles d’êtres jugées en fonction de leur âge que les hommes. Un homme célibataire de plus de trente ans ne subira pas le regard plein d’empathie des autres qui se montrent compatissants car il est seul. Il doit mûrir. Une femme, en revanche, doit se contenter du premier venu car plus on attend, plus ce sera difficile ; et que si elle est aigrie, elle finira seule et frustrée avec ses chats.
Triste réputation que celle de la fameuse trentaine. Ce sont les personnes qui nous entourent, la société et les médias qui réveillent en nous cette peur de l’anniversaire suivant. Si on gratte le vernis de cette nouvelle approche qu’on nous propose, on découvre un cliché bien connu : passé un certain âge, il faut songer à fonder une famille et à avoir une vie bien rangée. Ceux qui ne le font pas sortent du rang et il faut compatir à leur peine.
Qu’en est-il vraiment, de cette trentaine? Une fois le cap passé, est-ce qu’on reste jeune ou est-ce qu’une étape de notre vie se termine ? Devient-on quelqu’un d’autre ? Ma réponse à cette question est la suivante : à part le compteur qui tourne et peut-être le nombre d’amis, rien ne change. Ne les laissons pas nous dire le contraire.
Un jour, on a demandé à un ami qui fêtait ses cinquante ans comment il se sentait en tant que quinquagénaire. Voilà ce qu’il a répondu : « Comment suis-je censé me sentir ? Je me sens comme hier ! »
Pourquoi aurait-il dû se sentir différemment?
Translated from Życie po trzydziestce - subiektywna wizja singla