La traductrice du mois
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Fidélité, rigeur et style. En publiant à la vitesse de l'éclair pas mois de 12 traductions en l'espace de 2 mois, Anaïs s'est gentiment imposée comme une traductrice d'excellence. De celle, où il ne suffit que de changer 3 virgules à la relecture. Entretien avec une fille qui aime la Californie, les Espagnols et l'escalope à la milinaise.
cafébabel : Peux-tu te décrire en trois mots ?
Anaïs de Vita : Créative, curieuse et consciencieuse.
cafébabel : Que fais-tu dans la vie ?
Anaïs : Je suis pour le moment assistante de français dans un collège/lycée pour enfants sourds en Angleterre en attendant de trouver une situation qui concilie un peu mieux traduction et vie sociale.
cafébabel : Quel est ton plat préféré ?
Anaïs : L’escalope milanaise. Ne surtout pas oublier mon quartier de citron !
cafébabel : Quelle est ta nationalité préférée en Europe ? Pourquoi ?
Anaïs : J’aime les Espagnols qui malgré leur galère ne s’apitoient pas sur leur sort et continuent de voir la vie du bon côté. Mais j’aime aussi les Anglais pour leur savoir vivre et leur sérieux. Les Français semblent être entre les deux parfois…
cafébabel : Quand as-tu écrit ou traduit la première fois pour Cafébabel ?
Anaïs : Je crois que c’était en avril 2013 pour un article sur la vélorution à Rome de l’italien vers le français. Événement auquel je souhaite participer prochainement à Paris.
cafébabel : Quel est le rêve le plus fou que tu aies eu ?
Anaïs : Maintenir à tout prix mes langues de travail à un bon niveau en voyageant. N’étant pas célibataire, je pense que c’est un exploit ! J’aimerais essayer de vivre en Californie un jour pour vraiment être au cœur d’un environnement bilingue anglais/espagnol, ou vivre entre l’Italie et la Sicile, mes pays d’origine, mais ce n’est pas pour tout de suite !
cafébabel : En un mot, c’est quoi pour toi cafébabel ?
Anaïs : L’Ouverture.
cafébabel : Si tu devais choisir une rubrique, un article, ou un auteur de Cafébabel…
Anaïs : J’aime beaucoup la rubrique « Style de vie » parce que c’est ce sur quoi je m’interroge en premier quand je me retrouve à l’étranger. J’aime voir que je ne suis pas seule à m’étonner grâce à ces articles qui m’inspirent d’ailleurs pour écrire de mon côté... Autrement l’article sur l’homme qui a appris 32 langues par amour de l’Europe m’a beaucoup marquée, et j’aime beaucoup le style de Matthieu Amaré.
cafébabel : La chose la plus stupide que tu aies faite dans ta vie ?
Anaïs : Demander un prêt pour mon école de traduction.
cafébabel : Le meilleur endroit où tu es partie en Europe ? Pourquoi est-ce le meilleur ?
Anaïs : Là où je me suis vraiment bien sentie c’était à Barcelone, pour la situation géographique entre mer et montagne, la cuisine, son aménagement urbain et ses quartiers si différents, l’identité forte de ses habitants. Le climat et les fruits d’été y ont aussi été pour beaucoup. J’y ai vécu 3 mois lors d’un stage en traduction près du Passeig de Gracia, j’ai vécu des moments de découverte très forts. J’ai aussi beaucoup aimé Prague pour son architecture, sa tranquillité et ses panoramas chamarrés.
cafébabel : Une ville en Europe que tu voudrais visiter… Et pourquoi là-bas ?
Anaïs : J’aimerais visiter Bergen en Norvège pour son histoire et ses belles façades. J’ai été fascinée par les pays scandinaves grâce à des cours d’interculturalité et de civilisation sur la Suède, le Danemark et la Norvège que j’ai suivis à la fac et j’aimerais comprendre d’où vient leur richesse et approfondir mes connaissances sur leurs langues.
cafébabel : Qu’est-ce que l’Europe veut dire pour toi ?
Anaïs : L’Europe permet une formidable ouverture d’esprit, elle propose un idéal linguistique - qui ne dépasse pas encore la suprématie de l’anglais, de l’allemand et du français et m’empêche un peu de trouver un poste comme traductrice en France, mais qui impose à chacun de se tourner vers autre chose que sa langue maternelle - et le fait de pouvoir aller comme bon me semble dans d’autres pays que le mien est pour moi un vrai luxe. Je m’en rends compte depuis que j’ai rencontré des personnes venues du Mexique pour travailler en Angleterre et qui ont beaucoup plus de difficultés à s’expatrier pour vivre autre chose. L’Europe m’a poussée à sortir de ma zone de confort, mais les bras ouverts.