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« La Roumanie est le vilain petit canard de la protection animale »

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Julien Hue

Société

De nouvelles lois sont régulièrement élaborées en Europe en faveur de la protection des animaux et certains pays membres sont montrés du doigt. Le point de vue de Roberto Bennati, vice-Président de la Ligue Anti-Vivisection italienne.

Quels sont les pays de l’Union européenne qui prêtent une attention particulière à la protection des animaux ?

Sans aucun doute les pays du Nord de l’Europe, comme la Grande-Bretagne, le Danemark, la Finlande et la Suède. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard de constater que dans ces pays, la majorité des familles possèdent un animal domestique. Le Royaume-Uni, dès la fin XIXème siècle, a initié les premières législations relatives à la protection des animaux domestiques. C’est là-bas qu’a eu lieu le premier procès pour mauvais traitement à l’égard des animaux que le monde ait connu. En effet, le propriétaire d’un chien a été reconnu responsable [en janvier 2007, ndlr] du surpoids de son animal de compagnie, dû à une alimentation inappropriée.

Qu’en est-il en Italie ?

Des progrès significatifs ont été réalisés au cours des quinze dernières années. Depuis 1991, il est par exemple interdit en Italie de tuer des animaux errants ou ceux vivant dans les chenils. Une pratique qui reste en vigueur dans beaucoup d’autres pays européens. Depuis 2004, tout dommage causé à un animal ou la détention d’animaux dans des conditions indignes, sont sanctionnés lourdement. Les contervenants s’exposent même à des peines de prison dans certains cas.

A plusieurs reprises, des affaires de combats de chiens ont défrayé la chronique en Italie. Est-ce là un phénomène très répandu ?

A l’époque de l’Europe des Quinze, on trouvait déjà des exemples de cette pratique en France, en Angleterre, en Espagne et en Italie. Le problème a été résolu de façon drastique en Grande-Bretagne en cherchant à éliminer les races canines impliquées dans le phénomène, sans pour autant introduire de véritable législation contre les combats de chiens. L’Italie a opté pour une solution différente, en visant avant tout la répression de ces actes criminels [souvent liés à la mafia, ndlr]. Dans les années 90, ce phénomène a atteint des sommets, se répandant dans tout le pays. Ce n’est qu’après 2004 que les sanctions ont été alourdies, les peines pouvant atteindre 160 000 euros d’amende et trois ans de réclusion. Les estimations actuelles évoquent un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros rapportés par ces combats clandestins, un montant en très forte baisse par rapport aux années précédentes.

Qu’en est-il du trafic clandestin d’animaux ?

Suite à l’entrée dans l’UE de certains pays de l’Est tels que la Roumanie, nous assistons au développement d’un commerce illégal de chiots, à destination notamment de la France, l’Italie et l’Allemagne. Ce phénomène s’avère délicat à quantifier. Certaines données, peu sûres toutefois, font part d’un commerce dépassant les 10 millions d’euros pour la seule année 2006. Non seulement la Roumanie est le pays le plus impliqué dans ce trafic, mais elle présente en outre le plus bas niveau de protection des animaux. Les associations locales affirment que des chiens y sont tués dans la rue : ceux qui survivent connaissent des conditions sanitaires désespérées et il n’existe aucune réglementation.

Que fait l’Union européenne pour améliorer la situation ?

Au niveau communautaire, tant les animaux de compagnie que les animaux d’élevage vont acquérir leur propre statut juridique. L’UE légifère dans plusieurs domaines et a établi pour la première fois un Plan quinquennal communautaire pour la protection et le bien être des animaux (pour la période 2006-2010). Des progrès importants ont été réalisés sur le plan normatif, et nous travaillons également de notre côté afin de concrétiser ces normes dans la pratique quotidienne.

Translated from Roberto Bennati «Protezione animali, Romania pecora nera»