LA REVANCHE DU PEUPLE DE L’OMBRE. VOYAGE DANS LE NORD ET SES SUPERSTITIONS-2EME PARTIE
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Véronique MazetBienvenue terriens ! Après notre première escale en Islande, nous nous arrêtons maintenant au Royaume du Danemark. Ici aussi abondent les superstitions, les contes de fée et le mysticisme. C’est parti !
« La Petite Sirène »…Au pays des contes de fées
Elle est assise sur une pierre derrière l’ancienne citadelle Kastellet de Copenhague, et regarde la mer d’un air triste. Hans Christian Andersen – l’homme que Clara Schumann décrivait comme « l’homme le plus horrible de tous les temps » - est le créateur du conte tragique de cette belle créature venue de la mer. La « Petite Sirène » est venue sur le rivage afin d’obtenir une âme humaine pour l’amour d’un prince. Grâce à la magie, des jambes pousseront sur sa queue de poisson. Elle pourra alors se mêler aux humains pour séduire le prince. Malheureusement, elle ne réussira pas, car la magie a en général un défaut. Dans son cas, elle perd sa voix, et ne peut le séduire. Finalement, le fils de roi épouse une autre femme, et la Petite Sirène désespérée se jette à la mer et se transforme en écume parmi les vagues
S’il-vous-plaît nourrissez les Huldufólk (les êtres invisibles)… C’est pour des raisons architecturales !
Quittons la capitale et naviguons plus au sud vers l’île idyllique de Bornholm. Hammershus Slot domine majestueusement le site, imposante forteresse qui a rencontré quelques difficultés pendant sa construction. Vous avez raison si vous pensez maintenant que nous sommes revenus à notre premier chapitre. Tu vois, les gens de Bornholm connaissent leur propres Huldufólk (les êtres invisibles), qui quelquefois se glissent dans le monde des hommes. Des parties des murs de Hammershus construites le jour disparaissaient la nuit. Les îliens devaient absolument trouver une solution pour finir la construction à temps. Ils décident d’envoyer les chevaux d’un haras sur l’île pour se déplacer à cheval et pouvoir enfin construire le Mur là où les bêtes se reposeront. Les chevaux sont familiers pour le peuple invisible de Bornholm, dont le roi s’appelle Ellestingeren. Une règle bizarre selon laquelle un propriétaire est fier d’avoir un cheval à trois pattes – est une superstition de Bornholm. C’est pour cette raison que les fermiers de l’île jettent toujours la dernière fourche de la récolte d’avoine dans le champ. Si quelqu’un négligeait cette offrande par avarice, Ellestingeren provoquerait des malheurs et des mauvaises récoltes sur l’île.
Quoique tu fasses, pour l’amour du ciel, ne bouge pas !
Sur l’île de Fionie est érigé le château d’Egeskov. Les murs imposants dominent fièrement les douves profondes. Une allée bordée de chênes nous conduit près de l’édifice qui appartient jusqu’à aujourd’hui à la famille danoise Ahlefeld-Laurvig-Bille. Le château attire des milliers de touristes chaque année, mais il peut disparaître à tout moment… En pénétrant dans le château, nous remontons dans le temps.
Finalement nous arrivons dans un grenier étroit et tortueux qui ne ressemble à rien de spécial, et soudain nous nous immobilisons comme pétrifiés… Il y a quelque chose là ! Il y a quelqu’un ! La lumière traverse une lucarne et éclaire une structure de bois et de nombreuses poutres. Et, c’est évident, il y a quelqu’un au milieu. Est-ce un petit homme en bois sur un vieux coussin ? Ses bras et ses jambes ont souffert du temps, comme son nez. C’est bizarre, mais son visage dégage une telle aura que nous gardons nos distances. Si vous avez la chance de rencontrer le comte Michael Ahlefeld au château, il vous racontera certainement avec plaisir l’histoire de traemenden. Personne ne sait d’où il vient, ni qui l’a mis sur le coussin. D’après la rumeur, si quelqu’un le déplaçait, le château d’Egestov disparaîtrait dans ses douves au prochain réveillon de Noël. Encore des superstitions ? Les ancêtres du conte n’ont jamais passé les fêtes au château.
La comtesse Caroline Ahlefeldt, le soir de Noël, monte courageusement les cent marches qui mènent au grenier, pour déposer au petit gardien un bol de pudding. Bien sûr, le matin suivant le bol est vide.
Bon il est temps d’y aller ! Une dernière chose : au Danemark une autre superstition est utilisée tous les jours en parlant, 7-9-13 (Syv-ni-tretten). Il suffit d’ajouter ces chiffres à chaque vœu pour que le soleil brille demain, ou pour trouver son partenaire avant la fin de l’année. Syv-ni-tretten aide dans tous les cas. Personne ne demande si c’est vrai (cela porterait malheur), aussi on compte beaucoup de théories mais pas encore d’explications exactes. Mais les effets de la formule sont incontestables et inépuisables, syv-ni-tretten…
Translated from Nordlichter: Dänemark - die Rache des versteckten Volkes