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La politique étrangère de l’UE, les États membres et l’exemple de la Palestine : chacun son boulot !

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Bruxelles

Par Jeanne Heuré La politique étrangère et de sécurité commune ne cesse de se développer. Sur le plan théorique, l’UE ne connaît pas de fédération des systèmes de défense ou d’harmonisation des actions internationales.

Le terrain particulièrement tabou de la défense commune repose depuis quelques années sur un service commun, le service de l’action extérieure de l’UE qui lui-même soutient l’activité de Catherine Ashton, la Haute Représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité de l’UE. Bien sûr, ce n’est pas Madame Ashton que nous avons vue en Israël pour encourager un cessez-le-feu au nom de l’Union européenne mais bien des visages distincts, comme celui de Laurent Fabius, Ministre des affaires étrangères français. Pourtant, Catherine Ashton reste un interlocuteur privilégié pour les acteurs du conflit, en particulier parce que l’Union européenne est un donateur d’aides majeur pour la Palestine.

Les fonds de l’Union soutiennent des plans de réforme et de développement en Palestine et prennent en charge « les coûts récurrents de l'Autorité palestinienne (salaires et pensions, familles palestiniennes vulnérables, les arriérés dus par l'Autorité palestinienne au secteur privé) et des projets de développement dans les quatre secteurs du programme PPRD (gouvernance, développement social, secteurs économique et privé, infrastructures publiques) », comme l’explique le département EuropeAid de la Commission européenne.

En d’autres termes, lorsqu’il s’agit d’intervenir ou d’affirmer une position officielle sur l’échiquier international, l’UE n’est pas encore le pion référent; ce sont les États membres qui suivent leurs traditions respectives de politique étrangère. Pourtant cela n’implique pas qu’il n’existe pas de politique de sécurité et de défense commune. Certes, hier soir, lors du vote à l’ONU qui visait à attribuer le statut d’État observateur non membre à la Palestine, les Etats membres de l’Union ne se sont pas concerté au préalable et n’ont pas voté uniformément. Même si seule la République Tchèque a voté contre, les 27 autres membres se partageaient entre les abstentionnistes et ceux qui votaient pour la résolution.

Cependant lorsqu’il s’agit de débloquer des fonds, notamment humanitaires, et d’apporter un soutien logistique et technique à une population et à un gouvernement, c’est l’Union européenne qui s’en occupe. Elle n’est donc pas encore un acteur unifié des relations internationales mais elle n’en est pas moins présente : il existe simplement une répartition des tâches entre les États membres et l’échelle européenne, qui n’est pas figée et peut continuer d’évoluer.