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La maison Albrecht de Bratislava : par amour de l'art

Published on

Story by

Isabel Val

Translation by:

Timothée Grillet

CultureEU-topia Time To VoteEutopia à Bratislava

À Bra­ti­slava, des ar­tistes et des pas­sion­nés de mu­sique unissent leurs forces, leur temps et leur ar­gent pour re­mettre en état la mai­son en ruines des mu­si­ciens Al­bert et Jan Al­brecht. La rai­son ? Éta­blir un nou­vel es­pace consa­cré à la mu­sique au sein de la ca­pi­tale. Beau­coup peuvent pen­ser le contraire, mais ce n'est pas qu'une question de business.

La vieille ville de Bra­ti­slava s'ap­pa­rente aux autres mé­tro­poles eu­ro­péennes : de vieux bâ­ti­ments ré­no­vés, de nom­breux res­tau­rants, bars et des pe­tites bou­tiques. En somme, tout pour que les tou­ristes ne manquent de rien. A l'écart ce cette fré­né­sie, on trouve la rue Ka­pi­tulská, la plus an­cienne de la ville. C'est une rue si­len­cieuse, rem­plie de bâ­ti­ments dé­vas­tés où règne une cer­taine am­biance fan­tas­ma­go­rique.

« Au­pa­ra­vant, 90 % de cette rue ap­par­te­nait à l'Église. Pen­dant la pé­riode com­mu­niste, le gou­ver­ne­ment n'a pas pris le temps de l'en­tre­te­nir et la grande ma­jo­rité des mai­sons se sont re­trou­vées aban­don­nées. Petit à petit, il ré­ha­bi­li­te ces bâ­ti­ments pour des ins­ti­tu­tions pri­vées, mais il reste en­core beau­coup à faire », m'ex­plique Igor, le res­pon­sable de la res­tau­ra­tion de la mai­son du com­po­si­teur Jan Al­brecht. En plus d'y man­ger et d'y dor­mir, Jan y don­nait des cours ainsi que des concerts avant de se réunir avec les ar­tistes et in­tel­lec­tuels de la ville. Ainsi, c'est tout un centre né­vral­gique qui est tombé en ruine, centre sur le­quel tra­vaillent éga­le­ment des ar­chéo­logues qui ont d'ailleurs récemment dé­cou­vert cer­tains restes da­tant de 50 avant J.C sur les lieux.

Je de­mande à Igor pour­quoi il a dé­cidé de s'em­bar­quer dans un tel pro­jet. « L'Église était en train de pla­ni­fier la construc­tion d'ap­par­te­ments pour les re­li­gieux en re­traite, alors c'était le mo­ment d'agir », me ré­pond-il en sou­riant. « Nous vou­lons trans­for­mer la mai­son en un nou­vel es­pace ou­vert à la ville où il se­rait pos­sible d'ac­cueillir des ar­tistes en ré­si­dence, de don­ner des concerts, de réa­li­ser des ex­po­si­tions...», ra­joute-t-il. Nous vou­lons ? Oui, au plu­riel. Car Igor n'est pas le seul à prendre part au pro­jet. Chaque jour, de nom­breux bé­né­voles tra­vaillent en effet à la re­cons­truc­tion de la mai­son sans tou­cher le moindre cen­time. C'est bel et bien un pro­jet unique en son genre que je dé­couvre petit à petit.

Il est clair que per­sonne ne veut s'en­ri­chir aux dé­pens de la Al­brecht House, ce­pen­dant, le pro­jet né­ces­site de nom­breux fonds. "La mai­son fut in­ha­bi­tée pen­dant plu­sieurs an­nées et était en proie à l'hu­mi­dité. Le toit, par exemple, était com­plè­te­ment ra­vagé et il a fallu en­tiè­re­ment le chan­ger. C'est une pro­cé­dure lente et coû­teuse" m'ex­plique-t-il. Quant au fi­nan­ce­ment, Igor as­sure que l'équipe a "reçu quelques sub­ven­tions pu­bliques, mais [que] la grande par­tie du pro­jet est sou­te­nue grâce à des dons pri­vés et de per­sonnes ano­nymes". C'est de ces dons dont dé­pen­dra la fin des tra­vaux, au­jour­d'hui pré­vue pour 2019.

CE REPORTAGE A ÉTÉ RÉALISÉ DANS LE CADRE DU PROJET « EUTOPIA – TIME TO VOTE ». NOS PARTENAIRES POUR CE PROJET SONT LA FONDATION HIPPOCRÈNE, LA COMMISSION EUROPÉENNE, LE MINISTÈRE FRANÇAIS DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET LA FONDATION EVENS. VOUS TROUVEREZ BIENTÔT TOUS LES ARTICLES SUR Bratislava EN UNE DE NOTRE MAGAZINE. 

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Translated from Albrecht House: Por amor al arte