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La grève générale selon l'Espagne

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Théparti

Il y a quelques jours, je me suis accordé quelques vacances en Espagne. A Madrid précisément. Je me suis bien évidemment goinfré de charcuterie, fromage, churros et autres mets diététiquement recommandables. Cependant, j’ai pu assister à un événement historique pour les Ibères. J’ai assisté à une grève générale. « Historique, historique... mouais » me direz-vous.

Et bien pas tant que ça ; en effet, cette grève générale était seulement la 6ème depuis trente ans. En tant que français, je vais me permettre légitimement d’analyser cette révolte sociale. Faut pas déconner, c’est nous les big boss de la grève en Europe…

Je suis arrivé à Madrid le jeudi 29 mars. Le temps de poser mes valises, je me rends à la Plaza de Cibeles où certains espagnols ont choisi de vider leurs sacs contre le gouvernement. Le fond du problème étant la réforme du travail et la politique d’austérité engagées par le nouveau gouvernement espagnol. Il fallait marquer le coup car le gouvernement Rajoy allait présenter le budget 2012 le lendemain.

Les rues sont coupées depuis une bonne heure alors que la manifestation ne va commencer qu’à 18 heures. On entend au loin le son d’un hélicoptère qui tourne en rond au-dessus des rues madrilènes. Les prospectus de la Izquierda Unida jonchent le sol et sont distribués à tout va. La foule se densifie petit à petit. Les manifestants portent des drapeaux rouges et des pancartes « NO ». On distingue des familles, des vieux, des jeunes, des soixante-huitards, des poussettes etc. Bref, l’Espagne est représentée. L’enjeu de la manifestation est le même que lors du mouvement des Indignados : ne pas céder à l’envie de transformer la contestation en Botellón. Cependant, je soupçonne une forte mobilisation des chômeurs. En effet, Madrid ne ressemble pas à une ville en grève. Tous les magasins ou les administrations fonctionnent normalement, la preuve j’ai pu atterrir. La forte présence de chômeurs ne serait pas étonnante étant donné qu’ils représentent maintenant 22% de l’Espagne (40% pour les jeunes). Quelques sifflets et quelques chants entamés par des collégiens se font entendre, l’excitation peine à se faire sentir. La foule est maintenant bien compacte et ça ressemble à une manifestation française classique. Les syndicats en avant qui braillent des slogans incompréhensibles dans les hauts parleurs au-dessus d’une voiture cortège et les habitués qui reprennent en cœur. La foule se dispersera tranquillement au bout de 2 heures, non sans oublier de taguer les enseignes de luxe : « Menos lujo, más curro » (« moins de luxe, plus de boulot »)

Le lendemain on apprendra que les barcelonais ont été plus violent et on fait des casses dans les rues. Les journaux ne sont pas tout à fait d’accord sur la résonance de cette grève générale. Certains titrent que c’était plus une « grève partielle » que générale, d’autres préfèrent s’extasier devant la présence des fameux papys hippies.

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Une semaine plus tard, je m’apprête à prendre l’avion de retour pour Londres. Le vol est annulé comme une grande majorité des vols européens. La cause ? La grève des contrôleurs aériens français. C’est qui les big boss déjà ???

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