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La fin des études « à la carte » en Allemagne

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Les étudiants allemands jouissent d’une liberté sans pareille en Europe pour l’organisation de leur cursus universitaire et le choix des matières étudiées. Une situation qui va changer avec la réforme LMD.

Dans les universités outre-Rhin, les combinaisons de matières « exotiques » comme orientalisme ou sciences sociales sont monnaie courante. Alors que dans d’autres pays européens les étudiants poursuivent une discipline qu’ils choisissent dès le départ dans le cadre d’études à la durée souvent définie, l’étudiant allemand compose lui-même son cursus, ayant pour cela l’embarras du choix. « Cela arrive souvent d’avoir étudié une ou deux matières ‘pour rien’, parce qu’on ne les utilisera pas dans son futur métier,» raconte Bianca Gabrielli, élève en littérature, sociologie et sciences politiques. « Pourtant, après les études, des combinaisons inhabituelles peuvent engendrer des opportunités nouvelles et intéressantes », reprend t-elle.

Au-delà d’Humboldt

Les étudiants allemands - conformément au principe du philosophe allemand Humboldt dit d’« unité de recherche et d’enseignement » - doivent rapidement adopter une attitude de chercheur et être en mesure de se spécialiser. Quiconque regarde de plus près le paysage universitaire allemand réalise rapidement que la réalité est bien loin de cet idéal. Les études durent trop longtemps pour certains, les jeunes diplômés sont mal préparés au marché du travail, les universités grand public manquent de personnel et de moyens, un peu partout on a besoin d’argent.

Les différents projets de réforme vont du soutien ciblé à des universités dites « d’élite » au souhait de multiplier les universités orientées professionnellement mais ouvertes à d’autres disciplines, en passant par la spécialisation des facultés -au détriment de la diversité des matières proposées-. Beaucoup d’universités ont déjà entamé des réformes en général dans le but de raccourcir la durée des études. D’ici à 2010, dans le cadre de l’harmonisation des formations européennes, tous les cursus universitaires en Allemagne doivent s’aligner sur le modèle LMD. Objectif : rendre les études plus strictes, structurées et de portée internationale.

Que reste-t-il ?

Ce processus de reconversion entraîne un questionnement sur ce qui doit être conservé dans le système universitaire allemand existant. Wolfgang Behringer, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de la Sarre, tire profit de son expérience personnelle et n’hésite pas à faire un parallèle avec le canevas britannique. « Le fait que les étudiants aient une grande liberté dans le choix de leur cursus représentait indéniablement l’un des grands avantages de notre système universitaire. Ce n’est que sous certaines conditions que nous gagnerons à nous adapter suivant la méthode des modules de niveau Bachelor puis Master, largement inspirée par le modèle anglo-saxon. Avec des études à court terme, il est possible de s’en tenir aux délais préconisés par les instructions officielles. Mais cela ne permet pas d’être suffisamment qualifié pour prétendre à une activité professionnelle. »

Rainer Gutmann, un autre professeur à l’Université de la Sarre, estime lui aussi que la liberté existante dans les universités allemandes est une preuve de sa qualité. « Le système allemand forme des étudiants autonomes qui sont mûrs pour répondre aux exigences les plus diverses de leur future vie professionnelle.» Un but qui, selon lui, est loin d’être atteint dans beaucoup d’autres pays européens. « Après trois ans d’études avec une licence en poche, pratiquement aucun étudiant français ne trouve de travail fixe et se retrouve dans l'obligation de poursuivre ses études pour obtenir d’autres diplômes. »

Une liberté de choix restreinte en Europe

Dans les universités et grandes écoles françaises, le cursus des études est très strict et le système très scolaire. Il n’existe pratiquement aucun choix de matières facultatives. Aux Pays-Bas, la ré-organisation suivant les principes LMD, (Bachelor-Master-Doctorate) est désormais accomplie. Quelques établissements, comme l’Université de Maastricht, accordent une certaine liberté dans le choix des problématiques de la matière dominante, dans le cadre d’un enseignement basé sur la technique de l’« apprentissage par problèmes » (APP). En Grande-Bretagne, le système est récemment devenu moins rigide dans quelques universités. Les étudiants ont la possibilité de choisir des options facultatives (« electives ») en plus des disciplines obligatoires. De plus, ils peuvent au choix étudier une seule matière ou en combiner plusieurs.

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Translated from Schluss mit „pick and mix“ in Deutschland