La cuisine slovaque, si européenne...
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C’est un pays gourmet qui rejoint l’Union européenne, et les amateurs de bonne chère ne pourront que s’en réjouir. Car l’élargissement est aussi un moyen de diffuser les traditions culinaires européennes et d’en savourer les mets.
Européenne, la cuisine slovaque l’est assurément, tant les influences de ses voisins ont pu être fortes, tout au long des siècles. Cette européanité se retrouve, s’il faut l’évoquer simplement – c’est-à-dire étymologiquement – au sein même du vocabulaire quotidien : le terme fristyk, se rapportant au petit déjeuner, vient de l’allemand ; obed, pour dénommer le déjeuner, est d’origine slave et vecera, d’origine latine, désigne le souper.
Une telle ouverture, de telles influences ne pouvaient laisser présager que d’une hospitalité exemplaire, une fois dissipée la légère méfiance portée à l’égard de l’étranger. Si l’usage, il y a bien longtemps, était d’accueillir celui-ci, ainsi que l’ami, avec du pain goûtu, du sel et du lait, la bienvenue se souhaite aujourd’hui par une introduction aux spécialités culinaires slovaques, et en particulier au bryndzové halusky (composé de petites quenelles de pomme de terre bouillies, de fromage de brebis et de morceaux de bacon), qui fait la fierté de la population. Les spécialités régionales reflètent les influences slave, allemande et latine que l’on vient d’évoquer et font de la cuisine slovaque une cuisine à la fois colorée, friande de contrastes aigre-doux, et simple par les aliments – pomme de terre, chou, porc – qui sont à la base des principaux plats. Crêpes et soupes sont consommées quotidiennement et se déclinent selon toutes les envies, tant elles peuvent être variées : les zemiakove placky notamment – comprenez crêpes de pomme de terre –, et la kapustnica – soupe au chou et à la saucisse fumée –, accompagnée de prunes et de champignons et servie à minuit lors des mariages pour redonner de la vigueur à l’assistance si celle-ci vient à en manquer, sont deux exemples évocateurs.
Francs amateurs de vin – rouge surtout –, et produit dans les douze régions vinicoles que compte le pays, les Slovaques emplissent en nombre et en connaisseurs les tavernes le long du Danube pour y déguster du vin accompagné de poissons fraîchement pêchés. Les vendanges enfin sont toujours l’occasion de grandes fêtes populaires particulièrement appréciées dans ce pays traditionnellement de culture rurale, où l’on vient célébrer l’attachement à la terre, les fruits d’un travail souvent difficile, les sentiments de solidarité et de justice sociale et, bien entendu, la cuisine traditionnelle ! C’est ainsi qu’autour de grandes tables, famille et amis se rassemblent, notamment à Slovensky Grob, pour partager quelques morceaux de l’une des 400 oies rôties quotidiennement dans le four commun du village... Vivement l’automne, non ?