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La croissance tarde, l'Examen sera difficile

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Bruxelles

Par Aris Kokkinos - en direct du Sommet Sans doute le plus grand chantier de ce sommet de décembre, le lancement de l'Examen annuel sur la Croissance 2013 pose les bases d'une coordination de la politique économique de l'UE, invitant les Etats membres à aligner leurs politiques budgétaires avec, d'une part, le pacte de stabilité et de croissance et, d'autre part, la stratégie Europe 2020.

On ne le sait que trop, l'UE cherche à retrouver le chemin de la croissance. Dans ce but, l'examen annuel est un instrument primordial pour atteindre un accord commun sur les priorités d'action, tant aux niveaux nationaux qu'au niveau européen.

Cinq messages

L'Examen comporte cinq messages clés, ayant tous la croissance pour objectif:

Poursuite différenciée des réformes et consolidation fiscale

Retour à des taux de prêts normaux

Promotion de la croissance et de la compétitivité

Lutte contre les effets sociaux de la crise

Modernisation de l'administration publique

Ces points étaient déjà ceux de l'Examen 2012. En effet depuis la crise financière de 2008, l'économie européenne est toujours convalescente, bien qu'elle émerge lentement. Les mesures déjà prises ont eu des conséquences positives, mais on est encore loin d'une reprise. Pour que celle-ci se concrétise, il est essentiel que les 27 (bientôt 28 avec l'adhésion de la Croatie le 1er juillet 2013) poursuivent les réformes entamées. Inspirés par les recommandations de l'Examen, les États membres devront préparer, d'ici avril, leurs propres programmes de stabilité et de convergence (pacte de stabilité et de croissance) et leurs programmes nationaux de réforme (stratégie Europe 2020). A travers le feedback aractéristique de l'UE, ces programmes des États constitueront la base pour les propositions que la Commission européenne présentera en retour au mois de mai.

Trois priorités

Dans cette optique, la feuille de route pour la réalisation de l'Union Economique et Monétaire, que le

président Van Rompuy a présenté ce 14 décembre en 14 points, insiste sur les priorités immédiates:

Application du cadre pour la gouvernance économique (two-pack, six-packet TSCG)

Progrès nécessaire dans l'harmonisation fiscale (entente entre les Etats membres)

Mise en place du Single Supervisory Mechanism (union bancaire)

Le Conseil européen demande donc aux co-législateurs de préparer, avant juin, deux directives: l'une sur la reprise économique, l'autre sur un système de garantie des dépôts.

Interrogé, à la conférence de presse concluant ce sommet, sur l'agenda de cette union bancaire, le président Barroso a dit ne pas pouvoir s'engager sur une date, tout en précisant que le SSM permettra à l'UE de recapitaliser directement les banques. D'ici là, la BCE prendra une importance accrue. De là à nationaliser provisoirement les établissements bancaires les plus exposés ? On n'en parle pas encore, mais nul doute que, pour sa part, le ministre français du Redressement productif a son idée sur le sujet.