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La com' européenne au défi du web 2.0

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Bruxelles

Par Aris Kokkinos L’Union européenne est présente sur le web, ça ne vous aura pas échappé: tant sur son site officiel Europa que sur les sites en réseaux, le web 2.0, annoncé dès 2005 par Tim O’Reilly sur son blog what is web 2.0. L’UE s’y est donc mise elle aussi mais sur le tard, et doit encore s’adapter. Please, use web 2.0 for Europe !

En janvier 2010, conscients des lacunes de la Commission en la matière, ses webmasters lui adressent une lettre ouverte: «Harnessing the power of the Internet for better communication» (Exploiter la puissance d’internet pour mieux communiquer), consultable sur le blog de Dick NieuwenhuisPlease use web 2.0 for Europe”. A la suite de la Commission, l’Union européenne prend alors la mesure de l’enjeu: atteindre un maximum de personnes par l’outil de communication privilégié du XXIème siècle. Ce qui commence à être fait, avec un succès mitigé.

L'UE saisit les opportunités des nouveaux réseaux sociaux

Le site europa liste l’ensemble des sites 2.0 dans lesquels l’Europe apparaît, une clause de non-responsabilité avertissant les internautes que leur mention sur des sites tiers n’engage pas les institutions. L’UE est ainsi présente, notamment sur

Facebook : Conseil, Commission, Parlement, Comité Economique et Social, European External Action Service, 22 représentations, 11 commissaires, 10 délégations;
Twitter : 19 institutions, 18 représentations de la Commission, 15 commissaires, 14 agences, 16 politiques et projets, 7 délégations, 5 multimédia, 4 manifestations;
Flickr : 8 institutions; Youtube : 11 institutions, 3 politiques et projets, 3 représentations, 2 délégations, 2 agences.

A cette impressionnante série, il faut ajouter la DG Société de l’information, dédiée aux médias mais aussi à l'informatique avec le Digital Agenda for Europe. Cette stratégie numérique doit contribuer à amplifier le rôle des technologies de l'information et des communications pour que l'Europe atteigne les objectifs qu’elle s’est fixée pour 2020.

L’Europe du web a du mal à accrocher

Si tous ces sites sont une source d’information appréciable, ils peinent encore à capter un public aussi large que, mettons, l’Europa League de football. Son image bureaucratique nuit encore à l’UE. Deux exemples l’ont récemment rappelé: une loi controversée et une vidéo maladroite.

Tout d’abord, la loi ACTA (Anti-Counterfeiting Trade Agreement, Accord commercial anti-contrefaçon) est un traité dont l'objectif est la lutte contre la contrefaçon et la protection des droits d'auteur sur internet. Le traité a été signé par les États-membres à Tokyo le 26 janvier, alors que le député Kader Arif, rapporteur pour ACTA au Parlement Européen, démissionnait le jour même en dénonçant les menaces que l’accord fait peser sur la société civile.

Une vidéo qui fait polémique...

La loi ACTA est critiquée par de nombreux internautes pour les dangers qu’elle fait peser sur les logiciels libres et leur utilisation. La vidéo «Growing Together», postée sur Youtube par la DG Elargissement le 6 mars, est censée vanter les mérites de l’élargissement européen. Retirée suite aux réactions qu’elle a provoqué, des copies du clip sont visibles. Destinée aux 16-24 ans amateurs de jeux vidéo et d’arts martiaux, le clip met en scène une jolie brune, l’Europe, cernée par trois combattants représentant les B.R.I.C. moins la Russie, dans un remix de «Kill Bill» et de «Touche pas à la femme blanche». Par sa force zen, l’Europe neutralise le conflit. Partant d’une bonne intention, le clip fait preuve d’un manichéisme qui ne pardonne pas à l’heure du 2.0.

Les défis sont donc aussi grands que les médias sont multiples. Or, parmi les moyens du web, les plus simples sont peut-être aussi les plus efficaces. Ainsi le compte @euHvR, celui d’Herman Van Rompuy, est une vraie réussite sur Twitter, avec plus de 50.000 abonnés. On sait que le Président du Conseil est un amateur de haïkus, genre littéraire dont la brièveté convient parfaitement au microblogging. Si seulement @euHvR twittait plus poétiquement, on peut avancer que le nombre de ses followers battrait des records.