La cerise sur le gâteau
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Philippe-Alexandre SaulnierQuand on commence à les grignoter, on ne peut plus s’en passer. Tour d’Europe des expressions autour du mot «cerise».
Aventurier, écrivain, financier, escroc, diplomate et magicien, le nom de Casanova reste pour toujours attaché à celui d’un séducteur inégalable et d’un amateur de fruits rouges. Car comme le clame tout tombeur transalpin qui se respecte : « Le donne sono come le ciligie, una tira l’altra », « Les femmes sont comme les cerises, quand on commence à y goûter, on ne peut plus s’arrêter ! »
Des belles comme des griottes, il ne fut jamais rassasié. Une fois croqué le fruit tant convoité, notre charmeur déguerpit souvent, trop pressé de mordre dans une autre cerise. Parfois pourtant, sa douce le repoussa mais jamais découragé, Casanova tenta toujours de mordre dans le cerise une seconde fois, « have a second bite at the cherry ».
Doté d’un tel appétit, Giacomo aurait eu tôt fait de dépeupler l’Eden de ses délices ! Il dut donc se résigner à franchir les frontières afin d’accroître ses conquêtes toujours à la recherche de la perle rare : « la cerise sur le gâteau ». « la guinda en el pastel » en Espagne, « wisienka na torcie » en Pologne, « die Kirsche auf der Sahnetorte » entre Rhin et Danube... Sans craindre pour autant l’indigestion à force de « défleurir » les jeunes filles (« to pop a girl’s cherry ») et de leur ravir leur innocence.
Et si les fruits semblent toujours meilleurs dans le verger du voisin, la luxurieuse cueillette peut très vite tourner au combat de coqs (« Hahnenkämpfer »). Et « le temps des cerises », devenir le « temps des noyaux ». Le séducteur en péril devra alors mettre un turbot à sa gondole et filer le plus loin possible. Pourquoi pas au pays où le cerisier en fleur est roi, « kraj kwitnącej wiśni », comme disent les Polonais. Droit sur le Japon donc : viendra alors le temps pour l’enjôleur de faire soupirer les geishas en leur chantant Madame Butterfly !
Translated from Casanovas Kirschen