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La Brussels Pride comme si vous y étiez !

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Story by

Nader Eid

Bruxelles

Un temps pluvieux, une incompréhension et des rencontres insolites : tel a été le menu qui m’a été réservé pour la Brussels Pride.  Récit d’une journée dédiée à l’égalité pour tous, à l’amour sous toutes ses formes et, bien entendu, à la fête.

 « Une accréditation ? Mais quelle accréditation ? »

Cette journée commença par une mauvaise nouvelle : la pluie sera de la partie. Accompagné d’un ami, nous ne nous décourageons pas et bravons ce temps maussade.

Arrivés à l’InfoPoint de la place de la Bourse, deuxième mauvaise nouvelle : il n’y aurait pas d’accréditation pour moi. On décide donc d’aller manger pour ensuite revenir à l’InfoPoint. Et là, grand soulagement, il ne s’agissait que d’une incompréhension et je détiens enfin le précieux sésame me permettant d’accéder au podium.

On se dirige donc vers ce fameux podium, celui-ci étant installé sur les marches de la Bourse. Et je comprends très vite les bienfaits de ce pass car j’ai une vue imprenable sur la parade et sur la foule massée sur la place de la Bourse.

La pride, une fête avant tout

Depuis mon point de vue, je pouvais observer la foule et son comportement. Force est de constater que la fête est bon enfant et je n’ai vu aucun débordement quel qu’il soit. De plus, on peut très bien penser que la Pride est réservée aux LGBT mais ce n’est pas le cas car tout les profils de la population sont représentés : familles, grands parents et petits enfants, personnes invalides, adolescents, homos ou hétéros, noirs ou blancs. Tout le monde est présent et cela prouve que la Pride dépasse le simple cadre des LGBT.

La parade en elle-même est composée d’une quarantaine de chars aux multiples couleurs (politiques ou non). À partir de 16h, la parade de chars se terminait du côté de la place de la Bourse et commençait son tour du centre de Bruxelles. C’était donc le moment pour moi de me diriger vers les stands situés sur la rue du Midi. Une rue bondée (comme prévu), mais regorgeant, entre autres, de petits plats ou cocktails provenant des 4 coins du monde.

Ensuite, direction rue de l’Evêque où je croise des personnes représentant la communauté cuir. Car on l’oublie souvent, mais la Pride est avant tout la Pride de tous.

De plus, d’autres communautés étaient représentées comme par exemple, celle du « Polyamour » qui se définit comme étant « un collectif défendant l’idée d’une relation sentimentale partagée avec plusieurs personnes en simultanées ».

Entretemps, j’ai croisé pas mal de transsexuels qui se faisaient presque alpaguer pour qu’on les prenne en photos, car, comme tout le monde le sait, on a tous droit à notre petit quart d’heure de gloire et on sentait que ça leur faisait plaisir.

Enfin, les associations étaient elles aussi présentes avec en première ligne Amnesty International. Nous pouvions voir non seulement le message de la photo, mais nous pouvions en voir d'autres comme par exemple "J'ai le droit, les personnes transgenres aussi! Le droit de ne pas avoir à subir d'opérations!"

Une pride et plusieurs messages  

À la base, la Pride est un moment où les lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels revendiquent leurs droits. Cependant, au fur et à mesure du temps, cela s’est transformé en une grande fête, rassemblant petits et grands de tous horizons pour fêter l’amour avec un grand « A ».  Il est aussi utile de rappeler que l’amour est synonyme de relation sexuelle qui en est le prolongement naturel. Il est donc primordial de parler de l’importance des rapports protégés. Ce que n’ont pas manqué de faire les organisateurs à travers ce message « nous sommes tous #séroconcernés ».

« Les mentalités doivent encore changer »

Quelles conclusions tirer de cette journée à la Pride? Premièrement, je dirais qu'il y a un engouement certain pour cet événement. Pour y avoir été il y a de cela 3 ans, j'ai remarqué une nette différence au niveau du nombre de personnes présentes. Je ne saurais exactement les quantifier, mais dans mes souvenirs, il n'y avait pas autant de monde 3 ans auparavant. Et c'est très positif car c'est le signe que les moeurs évoluent et vont vers une ouverture d'esprit et une évolution des droits des LGBT. 

Cependant,  il reste beaucoup de travail à effectuer dans ce sens. En effet, bon nombre de LGBT sont encore victimes de racisme et de rejet de la part de la société dans son ensemble. Ils sont très souvent dévisagés, moqués ou encore violentés. De plus, la gêne et la réticence de certains à l'idée d'être en compagnie de gays ou de lesbiennes est encore palpable et symptomatique des problèmes qu'ils rencontrent dans la vie quotidienne. Mon ami, qui est pourtant très ouvert d'esprit, était assez gêné de m'accompagner à la Pride mais il était sans doute un peu renfermé dans ses certitudes. Après y avoir assisté, il m'avoua qu'il s'y était bien amusé et qu'il s'était trompé. 

Tout cela est bien résumé dans les problèmes rencontrés par la France lorsque le président Hollande a voulu donner le droit de mariage aux homosexuels. Cela traduit une certaine bipolarité de notre société : un puritanisme certain et bien ancré d'un côté, et un progressisme qui tend à prendre de plus en plus d'ampleur.

Pour ma part, je me positionne parmi les progressistes donc, en bonus, voici quelques photos qui pourraient faire changer d'avis les plus conservateurs. 

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