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La Belgian Pride : "Come as you are"

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Bruxelles

Malgré un parcours modifié et la baisse des températures, la 21e édition de la Belgian Pride a été un véritable succès. 60.000 personnes se sont réunies dans le centre de Bruxelles pour défiler au sein de la Parade et fêter l’amour ce samedi 14 mai.

Depuis le 30 avril, le centre de Bruxelles avait revêtu ses plus belles couleurs arc-en-ciel pour le début du PrideFestival. Les organisateurs avaient préparé un programme riche et varié, et de nombreuses initiatives citoyennes, intellectuelles et militantes ont pris place durant ces deux semaines. Le festival s’est terminé en beauté ce samedi 14 Mai, avec la PrideParade lancée à 14h au Mont des Arts pour aller  jusqu’à De Brouckère, avant de revenir vers le PrideVillage établi autour du point de départ.

La journée était placée sous le signe de la célébration des droits transsexuels. Joie de vivre, dancefloors techno à la berlinoise ou pop eurotrans comme à Marbella et la bière qui coule à flot : tout était là pour que la fête ne s’arrête jamais.

Car au-delà du message politique, beaucoup s’étaient réunis pour célébrer l’amour et profiter de cette journée festive. CaféBabel Bruxelles a fait de belles rencontres et vous livre quelques portraits en technicolor. 

Bernard et sa fille Lucie, venus d'Ixelles

Pour eux, cette journée c’est l’occasion de venir faire la fête avec la ville entière. Bernard explique que même si le message d’ouverture et de tolérance qu’il souhaite transmettre à sa fille explique leur venue, ce n’est pas la seule raison qui l’a emmené ici. En tant que père, il est conscient qu’aujourd’hui, la question de l’éducation des enfants à la différence doit être soulevée mais pour lui, « elle ne devrait pas se poser ».

Et pour cette journée de fête, c’est Lucie qui choisi sa tenue toute seule ; sur son t-shirt on peut lire le mot « Love ». En lui expliquant le sens de ce moment, c’est tout sourire qu’elle nous dit que ça tombe bien pour « la fête de l’amour ».

« La Pride célèbre également la chance que nous avons de vivre dans un pays dans lequel de nombreux droits sont déjà garantis » souligne Bernard. Il ajoute sur la question de l’intersexualité et des identités plurielles :  « Comme dans un oignon, l’identité est faite de couches superposées. Il est important de poser la question de comment nous ressentons et vivons notre sexualité ». Lorsque l’on interroge Bernard sur la présence des partis politiques dans les chars défilants, il considère que leur présence est légitime. Même si la question de la récupération politique peut se poser, d’après lui, il est normal que les grands partis soient là puisqu’ils sont désignés pour représenter des idées. « Dans ce contexte de méfiance politique, il est même important qu’ils soient ici aujourd’hui » ajoute-t-il.

En effet, de nombreux partis politiques étaient également présents avec leur char dont le CD&V (Chrétiens-démocrates et flamands), les Ecolos, l'Open VLD (Libéraux et démocrates flamands), le PS (Parti Socialiste) et le sp.a (Socialistische Partij Anders ), de même que de nombreuses personnalités politiques parmi lesquelles le ministre flamand en charge de Bruxelles Sven Gatz, le ministre bruxellois Pascal Smet ou encore le président du sp.a John Crombez.

Olivier, bénévole à la Rainbow House

Pour Olivier, la Pride est l’évènement incontournable pour la maison associative, même si de nombreuses autres activités sont organisées toute l’année par la maison ainsi que nombre d’autres organisations LGBT (policiers, rugbymen, l’associations représentante des Balkans…). Sur le devant du stand placé dans la Rue au Charbon, on peut lire : « ici, vous buvez associatif ». En effet, pour la Rainbow House, la journée de la Pride est l’occasion de récolter le plus d’argent possible pour faire vivre l’association le reste de l’année.

Mais Olivier est également activiste chez Amnesty International depuis plus de 4 ans. Son engagement de plus de 30 ans en faveur des Droits Humains a commencé au sein de missions sur le terrain, en accompagnement des Défenseurs des Droits Humains, notamment au Mexique et au Guatemala. Maintenant qu’il est devenu « un vieux con », nous dit-il l’œil malicieux, c’est pour des projets à échelle locale qu’il s’investit et notamment dans celui qu’il pilote, intitulé « A la découverte des droits Humains avec Amnesty International ». Dans le cadre de ce programme, Olivier se rend dans les écoles secondaires et rencontre les élèves afin de les sensibiliser aux « droits humains » - et non plus aux droits de l’Homme- dans lequel la question de la criminalisation de l’homosexualité est abordée et donne lieu à de sacrés débats.

Conclusion ? Il reste encore beaucoup de chose à apprendre aux jeunes : « Il y a un besoin de pédagogie sur la thématique du genre (ndlr, thématique de la Pride cette année), plus que jamais ». Et à la question de savoir si cette éducation doit être faite par l’école ou par la famille, Olivier répond : « La famille fait ce qu’elle veut, l’école fait ce qu’elle doit ». Selon lui, les professeurs devraient avoir au moins une formation à la question du genre pour que leur enseignement puisse être ouvert à toute forme de différence. 

Dylan et Geoffroy, les deux potes

C’est la première Pride de Geoffroy qui semble assez fasciné par l’ambiance festive et exaltée au Mont des Arts. Pour eux, c’est avant tout l’occasion de s’amuser et le message politique ou militant passe largement à la trappe. Peu importe, ils sont unanimes : « On reviendra surement tous les ans ! »

Retrouvez aussi notre article tour d'horizon des droits LGBTI en Europe ici.