Jeunes chasseurs de jobs : passer entre les coupes
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Elodie Red1 jeune sur 5 en UE - soit environ 5,5 millions de citoyens - ne trouve pas de travail. Ceux qui tiennent des postes pour lesquels ils sont trop qualifiés sont encore plus nombreux. Le chômage des jeunes fait régulièrement les gros titres en Europe - mais quelles histoires se cachent derrière les statistiques ? Voici le troisième article d'un reportage au long cours, entre Bucarest et Londres.
L'objectif de la Garantie pour la jeunesse de l'Union européenne, une initiative qui vise à trouver à tous les Européens de moins de 25 ans une offre d'emploi concrète et adaptée dans les 4 mois suivants la fin de leurs études ou la perte d'un emploi, semble de plus en plus irréaliste. Dans le deuxième article, nous évoquions les inquiétudes d'Alexandru Nistor, un étudiant en cybernétique de 21 ans originaire de Bucarest, vis à vis de la pertinence de l'éducation et de la formation des jeunes chercheurs d'emploi.
Certains de ses homologues à Londres ne sont pas plus positifs. Un musicien et artiste de 21 ans, connu sous son nom de DJ, Mob Mobs, étudie la gestion d'entreprise afin, comme il l'explique, « de pouvoir l'incorporer dans ses créations et de pouvoir gagner de l'argent grâce à celles-ci en plus de l'appréciation du public ». Son expérience avec les services d'orientation professionnelle c'est « qu'ils sont peu nombreux à Londres - il n'y a pas beaucoup d'endroits où on peut aller pour recevoir un petit coup de pouce et personne ne sait où se trouvent les services qui existent », raconte-t-il.
Mob Mobs (21), un musicien et artiste impliqué dans l'association destinée aux jeunes Raw Charity située à Brixton, Londres, parle des attentes des jeunes en matière de carrière et de ses propres rêves pour le futur.
Mob Mobs profite autant que possible des cours dispensés par Raw Material, une association spécialisée dans la musique et les médias pour les jeunes de Brixton. Mais les associations de ce genre peinent à financer leurs actions. Raw Material a récemment vu la quasi totalité de ses fonds publics locaux supprimés, selon le rappeur Potent Whisper, l'un des formateurs et responsable jeunesse de l'association. Au coin de la rue à Brixton se trouve le Baytree Centre, ouvert depuis les années 1980, il propose des cours et des services de développement personnel aux femmes et aux jeunes filles.
« J'étais une case qu'il fallait cocher »
« Nous connaissons de nombreuses autres associations qui ont dû mettre la clé sous la porte - nous on se contente de survivre », explique Christine Christofi, coordinatrice pédagogique et enseignante en anglais à Baytree. Les cours d'anglais que le centre propose étaient autrefois gratuits - et profitaient aux nombreux immigrés résidant dans le quartier - mais c'est impossible désormais : « le gouvernement ne finance plus rien », ajoute-t-elle.
Potent Whisper sait ce que c'est que de se retrouver du mauvais côté de la recherche d'emploi. Le musicien est moitié Grec, moitié Irlandais, bien qu'il ait grandi au Royaume-Uni. Il a eu de nombreux jobs, de la collecte au porte à porte à la vente d'abonnements téléphoniques ou d'assurance. Et quand il évoque son expérience avec les agences pour l'emploi, il ne cache pas son énervement.
« J'avais l'impression d'être une case qu'il fallait cocher, c'était comme si personne ne s'intéressait à moi, raconte-t-il. Personne n'avait vraiment envie de m'aider, il voulait juste me donner un certain nombre d'offres auxquelles je pourrais candidater, même si ces offres ne me correspondaient pas. Au fond de moi, je pense qu'ils n'en ont rien à faire qu'on ait le job ou non. »
Restez à l'affût pour la prochaine partie de ce reportage au long cours sur les discussions d'Anna Patton et Lorelei Mihala, avec de jeunes européens en quête d'un travail à Londres.
Translated from How Government cuts are hitting young UK job hunters