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Jean-Claude Moes est le dernier apiculteur de Strasbourg
Published on July 8, 2011
Style de vie
Jean-Claude Moes est l'ultime samouraï. A la tête d'Asapistra , un groupement de ruches associatives, cet homme milite pour l'implantation de ruches en ville et le maintien des jeunes apiculteurs. Parce que Jean-Claude exerce un métier envoie d'extinction, parce que si les abeilles s'éteignent Jean-Claude disparaît, parce que Jean-Claude est écolo, parce que Jean-Claude est le seul apiculteur strasbourgeois, cafebabel l'a suivi dans son quotidien. Lumière sur le dernier homme qui fait buzz.
Cette photo-galerie fait partie de Green Europe on the ground 2010-2011, la série de reportages réalisés par cafebabel.com sur le développement durable. Pour en savoir plus sur Green Europe on the ground .
Jean Claude Moes est le dernier apiculteur de Strasbourg . Mais ses ruchers ne sont pas placés sur les toits ou les balcons de la ville ! Sa production provient de ruchers qui transhument dans les environs de la capitale alsacienne. Ils sont transportés d'un site à l'autre en fonction de la période de floraison des plantes ou arbres mellifères.
La reine, identifiable grâce à son abdomen allongé, a pour fonction de pondre les œufs (plus de 2000 par jour, ce qui représente quasiment l’équivalent de son poids) et donc de permettre le développement de la colonie. Elle vit de 3 à 4 ans alors que la durée de vie moyenne d’une abeille est de 40 jours.
L’abeille butineuse accomplit un besogne titanesque : elle récolte les 2/3 de son poids en pollen plus de 30 fois par jour. Jean-Claude Moes les compare à des alchimistes transformant, dans l’obscurité des ruches, de l’eau sucrée en or : le miel.
Les fruits du labeur de cette travailleuse acharnée sont variés : gelée royale, propolis, miel, cire. Mais ce n’est rien comparé au rôle clé qu’elle occupe dans l’écosystème …et dans l’économie mondiale !
Pour notre apiculteur, les abeilles ne sont rien moins que « les auxiliaires de la vie ». Car sans le travail de pollinisation qu’elles effectuent, c’est la biodiversité et les rendements agricoles qui sont à terme menacés. « Elles fécondent 80 % de l'environnement végétal et quelque 40 % de notre alimentation (fruits, légumes) dépendent de leur action ».
Depuis quelques années, la population des abeilles connaît une surmortalité . Depuis 1997 , 14 milliards d'abeilles ont péri en France. Près de 35 000 ruches sont abandonnées chaque année. En 10 ans, 15000 apiculteurs ont cessé leur activité ; et la production nationale de miel a chuté de 30% entre 1995 et 2005 . Le jargon scientifique désigne ce phénomène par « colony disorder ».
Les campagnes sont victimes de « désertification mellifère » : les plantes mellifères se raréfient sous le coup de l’agriculture intensive, des agressions chimiques (d’insecticides, herbicides et fongicides)…. Particulièrement exposées à ces profondes mutations de l’environnement, les abeilles sont devenues les sentinelles de l’écologie.
Sur des terrains mis à disposition par la ville, les particuliers peuvent s’adonner à l’apiculture en milieu urbain après avoir suivi une formation dispensée à l’université populaire.
Plus le circuit de production du miel est court, plus il conserve ses qualités. La production de Jean-Claude Moes est biologique : en dehors d’un nécessaire filtrage du miel, la main de l’homme intervient le moins possible. Une façon « peut-être intégriste » de stigmatiser la dégradation de l’environnement, reconnaît-il.
Peur des piqûres ? A Strasbourg , les citadins peuvent simplement parrainer des ruches. Pour chaque parrainage, l’association s'engage à créer une nouvelle colonie d'abeilles dans la communauté urbaine et à s'en occuper. En contrepartie, le parrain reçoit une partie de « sa » production de miel, et des informations régulières sur la ruche parrainée.
Chauffage, utilisation d’antibiotiques, de produits « dopants » pour augmenter la ponte, de molécules de synthèse pour tuer les parasites des ruchers. Voilà à quoi a recours la production « industrielle » pour booster la productivité des ruchers.
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