J- 3 avant les élections européennes: Citoyens, mobilisez-vous!
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Ca y est, le compte à rebours des élections européennes est lancé.
Partout dans les rues, à la télévision, sur la toile, les têtes de liste remplissent sagement leur mission de candidat en nous invitant à voter pour leur parti, mais côté conviction, des efforts restent à faire... Les uns jouent le vote sanction, les autres le vote précaution, les troisièmes le vote utile et par moment, le vote anarchique. A l'heure où les taux d'intention de vote périclitent de façon vertigineuse, certains mouvements citoyens essaient pourtant de mobiliser les électeurs en sortant le débat européen des enjeux nationaux. Véritable challenge au moment où l'Europe est interpelée de toutes parts : gronde des éleveurs / producteurs laitiers, contre du Parlement européen à la loi Hadopi, contestation des quotas de pêche, … Il est temps aussi de dire ce que l'Europe peut faire pour nous, non ?
Pour cela, chacun sa méthode.
A l'occasion de la fête de l'Europe, Paris et la région Île-de-France ont décidé de mettre en avant les financements européens à travers l'exposition itinérante : « Les fonds européens en Île-de-France, ça change notre quotidien ». Une démarche pédagogique pour valoriser un sujet sur lequel nos candidats communiquent finalement peu : les aides européennes . Pourtant, elles sont nombreuses : Le fonds européen de développement régional (FEDER) et ses 151 millions d'euros en faveur des projets d'innovation et de développement durable dans les zones urbaines en difficulté; le fonds social européen (FSE) qui, avec 535 millions d'euros constitue le plus important budget de la Commission en matière de d'aide à l'insertion sociale; et enfin, le fonds européen agricole de développement rural (FEADER) disposant d'un peu plus de 14 millions d'euros. Pour en savoir plus, rendez-vous tout de suite sur le site Europeidf.
Au Portugal où l'Europe est faiblement populaire, la méthode est différente.
Il faut savoir qu'au Portugal, seul l'inscription sur les listes électorales est obligatoire, à l'inverse, le dépôt du bulletin dans l'urne est à la discrétion des citoyens. Autant dire que le travail est titanesque pour inciter le grand public et plus particulièrement les 18-24 ans, dont le taux de participations aux élections en général est très faible, à aller voter pour les Européennes. Le gouvernement portugais a répondu à coup de campagnes d'incitation au vote. Son bras armé ? la Commission nationale aux élections (Comissão nacional de eleiçoes). Sa stratégie ? cibler les citoyens étrangers membres de l'UE résidant au Portugal. Avec la nouvelle disposition permettant aux ressortissants européens de voter dans n'importe quel pays de l'UE où il réside, la CNE a vu l'opportunité de booster le trafic aux urnes. La méthode ? une campagne d’information multilingue et la réalisation de dépliants dans six langues de l'UE.
Plus ludique et instructif.
Pour obtenir un panorama de ce que pensent nos voisins Européens, le site 27 et moi proposé par la chaîne de télévision franco-allemande Arte est inévitable. 27 et moi, c'est un concept en soi: un quiz, des mini-reportages, des interviews de citoyens européens lambda. Les vidéos proposées sont bien loin des reportages technocratiques jargonnant pour intellectuel du mercredi soir. Le ton est plus souple et les sujets inspirés du vécu local. Ce qui donne de belles enquêtes de terrain avec des thématiques par pays sans cesse renouvelées. Par exemple, ce reportage sur l'importance du mois de mai qui, dans la société tchèque, symbolise la renaissance … Or, en cette période, la puissance novatrice de l'Europe ne semble pas convaincre.
La curiosité reste néanmoins la meilleure des façons de découvrir l'Europe. Car quand on commence à s'y intéresser, et grâce aux gens qui savent en parler sans prosélytisme ni diabolisation, on finit par se prendre au jeu et à vraiment avancer dans notre relation à cette union dont on a, à défaut, trop peur. Alors commençons dès aujourd’hui à nous mobiliser pour les élections de dimanche !
Crédit photo : Valéry-Xavier Lentz/FlickR
Sophie Helbert