Iran : des perspectives plutôt sombres pour l’économie
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De grandes richesses
Même si l’Iran dispose de riches ressources économiques et humaines, des réformes économiques sont indispensables pour les gérer correctement mais le régime actuel s’y oppose. En effet, l’Iran possède la deuxième réserve de gaz et la troisième réserve de pétrole du monde, ainsi que d’importantes réservent de cuivre et autres minéraux de valeur. En outre, la main d’œuvre est très économique. Alors pourquoi une telle crise ?
Mais où passe l’argent ?
La mauvaise gestion des richesses et des dépenses contribue à expliquer la situation économique actuelle en Iran. Le régime a dépensé des sommes exorbitantes consacrées à l’appareil militaire et au contrôle sécuritaire. La somme des dépenses sécuritaires du régime pour l’année en cours est de 20,70 milliards de dollars, soit 23,3% du budget de l’État. Une autre partie importante du budget est consacrée au projet nucléaire et à des opérations de contrebande pour obtenir le matériel et la technologie nécessaires. Le gouvernement investit également d’importantes sommes d’argent dans la politique interventionniste, le soutien au terrorisme et la propagation de l’islamiste dans la région et en dehors, sans oublier les détournements de fonds. La guerre en Syrie a par exemple représenté l’entreprise miliaire la plus dispendieuse du régime ces dernières années. Les Pasdaran contrôlent en outre plus de 50% des importations et encaissent des revenus colossaux tout en ruinant le secteur privé, exerçant une véritable « mafia » du pétrole. À noter que les activités économiques liées à l’institution du Guide suprême sont dispensées de toute imposition.
Des intérêts étrangers mitigés
Malgré les intérêts économiques suscités par l’accord nucléaire et la levée des sanctions, les investisseurs étrangers font preuve de prudence, comme l’a conseillé le ministre français de l’Economie Emmanuel Macron aux entreprises françaises : « Il ne faut pas être naïf, mais la précipitation n’est pas la meilleure réponse. Je ne veux pas qu’on reproduise des cas du type BNP Paribas », a-t-il ajouté en faisant référence à l’amende de 8,9 milliards de dollars à la banque infligée par les Etats-Unis en 2014. Le Guide suprême, Ali -Khamenei, estime que : « Les Américains (…) font peur à des pays qui voudraient coopérer avec l'Iran ». D’autre part, les pronostics sur la relance de l’économie iranienne ne sont pas bons, même si le gouvernement iranien essaye de convaincre du contraire.
Valiollah Seif, directeur de la banque centrale d’Iran, a d’ailleurs déclaré que les avoirs bloqués de l’Iran à l’étranger de dépassent pas les 29 milliards de dollars, alors qu’ils étaient estimés entre 120 et 150 milliards. Le ministre iranien du logement, Abbas Akhoundi, a pour sa part déclaré que le gouvernement a une dette s’élevant à 70 de dollars. « Nous ne pouvons pas vendre à l’Iran car notre banque n’accepte pas le paiement. » explique un fabriquant britannique de pièces de forage pour les plateformes pétrolières.
L’instabilité politique et le dysfonctionnement structurel de l’économie iranienne freinent également les investisseurs, et le renoncement au programme d’armement nucléaire risque d’empirer cette situation, car le régime du guide suprême repose en partie sur l’acquisition de l’arme nucléaire.